La rivière des disparues

La rivière des disparues de Liz Moore aux Éditions Buchet. Chastel

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Alice Seelow

Philadelphie, quartier de Kensington où de pauvres âmes humaines ont perdu la vie emportées par cette saleté de drogue qui gangrène ce coin depuis des années.

Cet ici que Mickey et Kacey, deux sœurs ont grandi, élevées par leur grand-mère, deux sœurs au départ très proches, très unies, veillant l’une sur l’autre.

Mais aujourd’hui tout les oppose.

Mickey l’ainée travaille dans la police tandis que Kacey a succombé au Paradis artificiel et se prostitue pour se payer ses doses de drogue.

Mickey toujours protectrice veillait sur sa jeune sœur, même de loin, mais elle ne pourra hélas pas empêcher sa disparition qui semble liée à cette série de meurtres qui fait rage dans le quartier.

Mickey n’a plus qu’une idée en tête, retrouver ce meurtrier et mettre la main sur sa sœur, avant qu’il ne soit trop tard.

Ce que j’en dis :

Sommes-nous dans un thriller ou au cœur d’une saga familiale ?

Un peu des deux je dirais, puisque derrière cette enquête où Mickey tente d’arrêter ce qui semble être un tueur en série, tout en cherchant sa sœur disparue, on découvre ce quartier de Philadelphie gangrené par la drogue, mais également l’histoire familiale de ces deux sœurs qui se sont retrouvées, livrées très tôt à elle-même, leur grand-mère qui était sensée veiller sur elles, avait bien d’autres chats à fouetter.

À travers ce récit, on découvre les ravages de la drogue, et les conséquences qu’entraîne cette addiction sur les familles, laissant au passage une multitude de vie brisée. Entre passé et présent c’est toute la vie de ses deux sœurs qui se déroule sous nos yeux, au cœur de ce quartier qui se trimballe depuis longtemps une très mauvaise réputation.

Si j’ai vraiment apprécié cette histoire bien menée et bien présentée, j’ai été moins séduite par la foule de détails que je trouvais superflus, un peu dommage car en dehors de ce bémol le style est vraiment sympa et l’histoire plutôt addictive et intéressante.

Véritable radiographie d’un quartier où errent une multitude de fantômes veillant sur leurs sœurs qui tentent de s’en sortir. L’histoire d’une lutte permanente contre un véritable fléau, où chacun fait ce qu’il peut pour s’en sortir autant que faire se peut.

Un bel hommage rendue à toutes les disparues.

Un premier roman, plébiscité par Barack Obama, véritable best-seller aux États-Unis et déjà traduit dans vingt-et-un pays.

Pour info :

Née en 1983, Liz Moore, habite à Philadelphie avec sa famille et enseigne l’écriture dans le cadre du Master of Fine Arts de la Temple University.

La rivière des disparues est son quatrième roman.

Le fleuve des rois

Le fleuve des rois de Taylor Brown aux Éditions Albin Michel

Collection Terres d’Amérique

Traduit de l’américain par Laurent Boscq

(Chronique complète avec photos ICI)

“ La petite Amazone.

Leur père avait vu le jour sur ce fleuve, dans une de ces maisons flottantes qui ont l’air d’avoir été emportées par une crue. Elle est située en aval, à un jour de kayak. C’est là qu’ils veulent arriver avant le crépuscule. Ils y passeront la nuit, puis embarqueront pour quatre journées supplémentaires vers l’estuaire où, après cet ultime voyage, ils disperseront les cendres de leur père dans les eaux qui l’avaient vu naître. ”

Cela fait un an que Hiram, le père de Lawton et Hunter est décédé de manière plutôt étrange.

Hiram était très attaché à ce fleuve, qu’il vénérait et protégeait, alors pour ses fils, y disperser ses cendres est bien plus qu’un devoir, mais plutôt une manière de rendre un dernier hommage à cet homme.

« Notre père était un homme dur. Il n’était pas du genre à aimer les embrassades ou à donner la main, et rejetait toute marque d’affection. Il avait du mal à exprimer son amour. Pourtant, il y avait des choses qui lui tenaient à cœur . Le fleuve, par dessus tout, était comme un membre de sa famille et comptait beaucoup plus à ses yeux que n’importe quel lien de chair et de sang. Les jours où il ne travaillait pas, il nous emmenait mon frère et moi, et nous installait à la proue, bien peignés et très sérieux comme si on allait à l’église. Et peut-être était-ce là qu’on allait. Dans son église. Une cathédrale marécageuse et irriguée par de multiples ruisseaux, avec un toit feuillu que soutenaient des colonnes de cyprès et de gommiers. Il nous apprenait ses beautés et ses secrets, ses endroits cachés. Et je crois qu’en nous montrant le fleuve – son fleuve – il nous ouvrait son cœur, au moins en partie. C’est comme ça que je savais qu’il nous aimait. »

Ce fleuve était toute sa vie.

Hiram était un homme dur, habitée par une certaine noirceur qui semblait cacher de douloureux secrets de sa jeunesse.

Il était devenu pêcheur de crevettes, mais semblait poursuivi par la malchance, perdant par deux fois ses crevettiers.

Élevant au mieux ses deux fils malgré ses longues absences.

Layton, l’ainée est devenu membre des Navy Seals, tandis qu’ Hunter poursuit ses études en histoire.

Ensemble sur ce fleuve, unis comme jamais, se donnant pour mission un dernier voyage en compagnie de leur père avant les adieux mais aussi la recherche de vérité pour Layton qui ne croit absolument pas à une mort accidentelle.

« Que tu le veuilles ou non frangin, ce fleuve est chargé d’une force maléfique. Ça a peut-être un rapport avec la mort de Papa, ou peut-être pas. Mais il n’est pas le premier qu’on ait retrouvé crevé dedans, sans parler de ceux qu’on a pas retrouvé du tout, et le shérif a merdé l’enquête sur toute la ligne. Quelqu’un doit tirer ça au clair, et je n’ai pas parcouru la moitié du globe rien que pour disperser ses cendres comme un tas de poussière de fée. Je vais finir par découvrir pourquoi il est mort. »

À une autre époque, en 1564, le fleuve était témoin d’une toute autre aventure, notamment d’une expédition et de l’établissement par les français de Fort Caroline

C’est à travers les yeux d’un artiste, Jacques Le Moyne de Morgues dont les dessins illustrent le récit, que nous découvrons ce pan d’Histoire.

« Le Moyne se réveille en sursaut dans sa hutte. Son cœur bat la chamade et son visage est aussi brûlant qu’un bouclier en plein soleil. […] Dans son rêve, il survolait le champ de bataille et observait les corps dépecés, démembrés au milieu des mares de sang. Ce n’est pas la première fois qu’il fait ce rêve. Il y tient le tondu soleil qui flotte tout puissant au-dessus de la terre. […]

«Tu devrais la dessiner.»

Le Moyne repousse ses couvertures et pose ses pieds sur le sol. Au contact de la terre ses os grincent comme des pilons de pierre dans un mortier. Il a tellement maigri.

« Je n’ai pas la force de dessiner, La Caille. Je serais capable de manger mon papier. »

Son ami éclate d’un rire désabusé qui lui racle la gorge.

« Fais attention, Le Moyne. Un jour tes dessins seront peut-être la seule chose qui restera de nous. Après tout, le Christ Lui-même continue à vivre dans un livre. »

Le Moyne repense à l’Indien qu’il aabbattu, cet homme qui se lacérait la poitrine avec les mains.

« Et à vivre dans le cœur des hommes, ajoute-t-il.

– Oui, dit La Caille en se rallongeant. Dans le cœur des hommes aussi. »

L’Altamahar, le fleuve des rois, long de deux cents vingt kilomètres, aux affluents multiples, un personnage à part entière nous fait vivre une aventure extraordinaire à travers cette fresque familiale où s’invite un pan d’Histoire. En voguant sur ses eaux marécageuses qui semblent hantées par une créature mythique on découvre la folie des hommes, leur cupidité mettant à néant une douce utopie, détruisant la planète au même titre que le racisme meurtrier qui perdure.

“ Les marais sont réveillés autour d’eux, résonnant de la présence d’animaux invisibles. Les cochons sauvages qui bruissent en taillant leurs propres pistes, semblables à des rayures sur un tableau noir et les oiseaux qui chantent en passant d’arbre en arbre. Mais aussi les hommes à l’esprit buté, qui abiment le monde sans jamais revenir sur leurs décisions. Et en dessous de tout ça une créature qui se meurt en silence, immense comme un mythe. ”

Taylor Brown serait-il un descendant du dessinateur Jacques Le Moyne de Morgues, capable avec sa plume de nous transporter entre le passé et le présent avec une précision extraordinaire et un sens précis du détail, sur le fleuve Altamahar, pour découvrir ce triptyque habité par des personnages inoubliables et hantés par une créature mystérieuse au point d’en devenir mythique ?

En attendant descendant ou pas, il possède un véritable talent de conteur, nous offrant à travers une intrigue qui prends sa source au cœur de cette histoire familiale, une véritable ode au côtes géorgiennes.

Une fois sur le fleuve, impossible à quitter, la plume de Taylor nous offre un voyage hors du temps sous une tension extrême, dans un décor tantôt majestueux et tantôt effrayant nous confrontant à la folie des hommes.

Un roman magistral, ambitieux, grandiose qui confirme le don de l’auteur pour l’écriture. Un formidable auteur qui risque bien de finir couronné de succès. Un roi de plus pour ce fleuve qui va marquer les esprits c’est certain.

Un Immense coup de foudre et même plus…

Retrouver ma chronique de son précédent roman : Les Dieux de Howl Mountain (ici)

Pour info :

Né en 1982 en Géorgie, dans le sud des États-Unis, Taylor Brown a vécu à Buenos Aires et à San Francisco avant de s’installer en Caroline du Nord. Baroudeur, touche-à-tout, passionné de moto autant que de voitures de collection et jamais en panne d’inspiration, il s’est imposé en quelques années comme l’un des écrivains les plus prometteurs de sa génération.

Le Fleuve des Rois est son troisième roman à paraître en France après La Poudre et la Cendre (Autrement, 2017) et Les Dieux de Howl Mountain (Albin Michel, 2019).

L’heure du loup

L’heure du loup de Pierric Guittaut aux Éditions Les arènes

Collection Equinox

Pour ne pas déroger à une vieille tradition rurale, le gendarme de retour au pays s’est vite vu affublé dans le canton de quelques surnoms. Ses détracteurs semblent former un consensus autour du loup-garou, autant pour marquer ses penchants solitaires que pour moquer son côté un peu sorcier, tout en soulignant la part de violence potentielle qu’il réprime, et qui peut surgir de façon brusque, comme par métamorphose.

Plutôt bien trouvé. ”

Malgré son surnom, Fabrice a beau être gendarme, il n’en mène pas large devant sa femme depuis qu’il s’est laissé envoûter par la belle gitane voleuse d’homme. Ce gendarme, rebouteux a beau posséder un don, il semble également possédé par cette femme.

Un soir, le corps d’une gamine est découvert en pleine forêt. Elle semble avoir subi une attaque de loup.

“ Plus loin dans le massif forestier, trois silhouettes claires et efflanquées filent à grande vitesse. Les gueules entrouvertes aspirent l’oxygène avec régularité pour leur permettre de maintenir le rythme soutenu de leur fuite. Rose humide des langues et ivoire jauni des crocs. Deux jappements brefs de l’animal de tête suffisent à infléchir la trajectoire du trio de quelques degrés sur leur gauche. Les bois renouent avec la vieille tradition millénaire de la course des loups. ”

À peine arrivé après une longue absence dans sa région natale, le voilà confronté à une enquête qui échauffe déjà les esprits, confrontant les paysans, les éleveurs, aux protecteurs des loups.

Mais est vraiment les loups les responsables de ce carnage ?

“ La question est : Manon a-t-elle été tuée par un loup sauvage ou a-t-elle été assassinée ? ”

Partagé entre-deux femmes, le major Remangeon va devoir retrouver un certain équilibre tout en puisant dans sa nature profonde pour résoudre cette enquête.

Ce que j’en dis :

J’ai été touchée et emportée dès le départ par la magnifique plume de l’auteur, un talent qui en impose et qui rejoint l’univers des cadors du rural noir, auprès desquels l’auteur s’est initié notamment Pierre Pelot, un grand auteur de romans noirs.

Dans un style brillant, Pierric Guittaut nous embarque dans une nouvelle intrigue policière, un auteur que je découvre enfin, détenant pourtant d’autres ouvrages que je vais m’empresser de découvrir.

On y découvre l’univers impitoyable de la campagne où chacun ou presque possède un fusil de chasse, pouvant donner lieu à des rixes fatales.

Lorsqu’une jeune fille est retrouvée morte en forêt, les loups semblent faire les coupables idéaux, et pourtant certains hommes peuvent être tout aussi dangereux, même les plus écolos sensés protéger la faune et la flore.

Sous la plume de Pierric Guittaut, la campagne se révèle sauvage et cruelle et s’il faut se méfier des loups, il est prudent de prendre garde face aux hommes d’humeur bestiale.

Une plume noire et lyrique absolument stylée avec un personnage principal qui sort des sentiers battus, tout ce que j’aime trouver lorsque je m’aventure dans le roman noir qu’il soit rural ou urbain.

Une magnifique surprise, un auteur à suivre absolument.

Pour info :

Pierric Guittaut est romancier, essayiste et auteur de roman policier.

Chroniqueur de littérature de genre pour la revue Éléments depuis 2012, il analyse les enjeux de la fiction policière contemporaine à travers plusieurs articles publiés dans cette revue, sur le site de L’Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique (OJIM) ou à l’occasion d’une conférence donnée à Paris au cercle Georges Orwell le 7 mai 2014.

Il est l’auteur de trois romans noirs, Beyrouth-sur-Loire (éditions Papier Libre, 2010), La Fille de la pluie (2013) et D’ombres et de flammes (2016), publiés dans la collection Série noire, qui ont la particularité d’avoir pour cadre le milieu rural.

Il a consacré à ce genre un article initialement intitulé Au fond des bois, personne ne vous entendra crier dans lequel il analyse la genèse du polar rural et affirme que celui-ci n’est pas qu’un sous-genre de roman policier, mais un genre littéraire spécifique apparu de façon concomitante à la naissance du roman criminel moderne et que celui-ci, en dépit de son renouveau récent, n’a rien de novateur. Cette analyse a notamment été intégrée aux travaux du groupe de recherche ALEF (Arts, Littératures, Échanges, Frontières) de l’Université Rennes 28, et valu à l’auteur d’être consulté par l’équipe du magazine Le Nouveau Rendez-vous sur France9 Inter à l’occasion d’une émission spéciale sur le polar rural.

Vieux criminels

Vieux criminels de Nicolas de Crécy aux Éditions Gallimard

Collection Sygne

“ La France ?

Il n’est pas sûr de l’aimer. Pour différentes raisons. Cela dit, le pays garde quelques charmes, dont le principal tient en quatre mots : ce serait pire ailleurs.

[…] … Alors pourquoi tergiverser ? Assurément, ce serait pire ailleurs. […] Claude se tourne vers l’intérieur, sans regarder les détails. Il évite de lever les yeux, refusant incontestablement à faire un constat qui serait dommageable pour son moral ; l’état de son commerce est lamentable : carrelage fêlé, points de rouille aux angles des machines , auréolés noirâtres d’humidité sur les murs. Les lieux sont déprimants, mais surtout ils sont sales, ce qui pose problème lorsque le thématique de propreté est au cœur du concept commercial mis en place. ”

Après avoir connu la gloire, semant la mort le long des routes du Texas , Bonnie Parker et Clyde Barrow sont bien décidés à se faire oublier. Installés en France, sous une nouvelle identité Éva et Claude vivent planqués du côté de l’Atlantique.

Ils tiennent dorénavant un lavomatique, proposant de manière illicite une autre forme de poudre, un blanchiment on ne peut plus ingénieux.

“ – Le plus dur c’étaient les premiers mots de cette nouvelle langue. Surtout pour Claude ; il était pas doué, tu t’en doutes bien ! Il n’a jamais été fort à l’école, son école c’était la prison : chacun a des pistes différentes pour acquérir son éducation. La prison n’est pas pire que l’école, on n’y append pas les mêmes choses, c’est tout. ”

Mais les affaires vont mal, les clients se font rare dans ce trou perdus des Cévennes, et malgré leur âge proche de la retraite, ils vont devoir envisager de revenir à leur premier amour et peut-être même organiser un hold-up.

Seulement c’est un fiasco total, et sur le chemin du retour, plus vulnérables que jamais, ils vont faire une découverte miraculeuse.

La nouvelle vie peut enfin commencer.

Ce que j’en dis :

Après s’être imposé depuis 1992 comme auteur dessinateur, remportant en 1998 le prix Meilleur Album au Festival d’Angoulême avec Léon La Came, puis récompensé par le prix Vendredi pour son roman jeunesse : Les amours d’un fantôme en temps de guerre, le voilà Nicolas de Crécy de retour avec un roman absolument jubilatoire.

L’auteur ressuscite à sa façon avec un humour particulièrement grinçant , Bonnie Parker et Clyde Barrow, le duo criminel, célèbre des États-Unis, leur offrant une préretraite en France bien méritée. Évidemment ces personnages n’ont rien perdu de leur côté Borderline, même s’ils ont perdu de leur renommée, étant passés de vie à trépas dans leur pays. Agissant maintenant sous un pseudo typiquement français, nos vieux criminels gardent néanmoins un certain panache et se découvrent même de nouveaux talents.

L’auteur nous régale autant par l’histoire que par son style s’amusant avec les mots que la langue française nous a offert.

Une superbe découverte, il est juste dommage de ne pas y avoir trouvé quelques dessins qui auraient donné un peu plus de cachet puisque l’auteur excelle également dans ce domaine, mais c’est juste pour pinailler un peu car sincèrement je me suis éclatée et j’espère retrouver cette plume prochainement.

Une belle parenthèse littéraire qui donne le sourire.

N’hésitez pas.

Pour info :

Nicolas de Crécy étudie aux beaux-arts d’Angoulême avant de publier en 1991 son premier livre, Foligatto, avec Alexio Tjoyas, qui reçoit un accueil unanime.

S’ensuivent plusieurs albums récompensés par des prix prestigieux (Prix du meilleur album Angoulême 1998 pour Léon la Came). Maître du dessin et de l’aquarelle, il distille le fantastique avec un talent inégalé, et fait naître des univers singuliers aux ambiances toujours prégnantes.

Son travail est aussi marqué par des incursions dans le dessin animé, le carnet de voyage et la collaboration avec les grandes institutions.

Traduite de par le monde, son œuvre fait l’objet d’expositions en Europe et au Japon.

Il vit à Paris.

Les rois du Yukon

Les rois du Yukon d’Adam Weymouth aux Éditions Albin Michel

Traduit de l’anglais par Bruno Boudard

– Les saumons sont un peuple généreux, renchérit son neveu. Duane Aucoin, assis à côté d’elle. À bien des égards, ils trouvent le sens de leur existence en nous donnant la vie. Et ils donnent leur vie pour leurs enfants, en remontant aussi loin pour frayer. Leur seul but c’est : il faut qu’on le fasse pour nos enfants. Quel bel exemple à suivre ! »

Le Yukon, ce fleuve d’Amérique du Nord, long de plus de trois mille kilomètres, traverse le Canada et l’Alaska avant de se jeter dans la mer de Béring. Chaque et, depuis la nuit des temps, les saumons royaux appelés les chinooks remontent ses eaux vers l’un des derniers endroits sauvages de la planète, pour retrouver leur lieu de naissance, y pondre et mourir.

C’est à bord d’un canoë qu’Adam Weymouth, va entreprendre un long et laborieux voyage pour suivre les saumons dans leur migration.

Ce long périple va lui démontrer ce qu’il craignait. Le réchauffement climatique a des effets néfastes sur la nature même sur les endroits les plus reculés de la planète. Mais c’est aussi de la main de l’homme, toujours à puiser dans les ressources naturelles de la terre que le mal s’immisce jour après jour. Et comme pour de nombreuses espèces , l’avenir du saumon est menacé, mais également les communautés autochtones qui dépendent de lui.

« L’automne dernier on a pêché du sockeye ici, reprend-il. Il vient de la Fraser River. En Alberta, ils pompent le sable pour en tirer du pétrole. À présent ils ont empoisonné la grande rivière. La mer est en train de mourir. Quand on voit ces grosses baleines venir agoniser sur la côte, on sait qu’il y’a un problème. Elle n’ont nulle part où aller. Je devra pas dire que c’est la faute des Blancs, mais ils font beaucoup de dégâts. Ils savent ce qui va se passer, mais ce qui compte le plus c’est les dollars. Le poisson a pas changé. C’est nous qui changeons. ”

Adam Weymouth nous offre une épopée formidable, il nous confronte et nous fait prendre conscience de la dure réalité face au souffrance de la nature, de la faune et de la flore tout en posant un regard sur la dure vie des autochtones qu’on ne cesse de malmener, les privant de leur terre mais également de leur moyen d’existence.

Magnifiquement écrite, cette escapade littéraire est aussi enrichissante que passionnante.

Dépaysement garanti, pour une aventure incroyable.

Pour ma chronique avec photos c’est par ICI

Pour info :

Adam Weymouth, journaliste anglais de 35 ans, s’intéresse tout particulièrement aux conséquences du réchauffement climatique et à la dégradation de l’environnement. Ses articles ont notamment été publiés dans The Guardian et The Atlantic. En 2018, il a été consacré « Jeune écrivain de l’année » par le Sunday Times, et en 2019 ce livre a été couronné « Meilleur Livre de l’année » par Lonely Planet.

Je remercie les Éditions Albin Michel pour cette formidable aventure.

Grizzly

Grizzly de Nan Aurousseau aux Éditions Buchet.Chastel

“ Depuis deux ans, Georges Heigler voulait absolument faire des photos de « Big m’ma Thornton » parce qu’on ne l’avait jamais photographié que de très loin et lui voulait, « un portrait » ? C’est quoi ça ? « Un plan serré, qu’il me répondait, au dix-huit, avec le totem en arrière-plan. » ”

Depuis que Dan et Jon, son associé ont installés leur camp dans les Rocheuses pour proposer aux touristes, des treks, des randonnées, la pêche et même des safaris-photos pour immortaliser ce lieu exceptionnel et sauvage, c’est la première fois qu’on lui fait une telle demande. Pourquoi pas faire un selfie tant qu’il y est ? On est plus à une absurdité prêt. Mais comme on dit, le client est roi, Dan n’a donc pas le choix. Surtout lorsque le client est riche.

“ J’avais pas du tout prévu tout ce qui allait arriver. La vie c’est bien pire que la météo pour ça. ”

Mais voilà, Big m’ma Thornton, n’est pas décidée à se faire tirer le portrait, et se rebiffe, laissant au passage un cadavre et un guide dans la galère en pleine tempête.

Ce grand amateur de polar de la série noire, improvise avec toutes ses leçons glanées au cours de ses lectures, bien décidé à se débarrasser de ce corps encombrant et retrouver enfin la paix.

Sera-t’il à la hauteur de ses lectures ?

En ville ça devait s’agiter dans la famille d’Heigler. Le type était signalé disparu dans d’étranges circonstances, deux flics étaient montés et depuis on n’avait plus aucune nouvelle à cause de la tempête. Tout ça c’était pas bon pour nous, comme si la tempête nous couvrait en quelque sorte, comme si le diable était de notre côté. Et le vieux qu’il allait falloir neutraliser en plus…

Ce que j’en dis :

Derrière cet ours mal léché, peu disposé au caprice d’un photographe se cache une aventure surprenante pleine de suspens et beaucoup, vraiment beaucoup d’humour

. Cette parenthèse littéraire m’a fait un bien fou et j’étais impatiente de voir comment Dan, ce grand bibliophile, collectionneur de la Série noire allait s’en sortir et s’il serait à la hauteur de ses lectures en suivant les précieux conseils des auteurs de roman noir.

“ En principe, il fallait éviter d’avoir affaire aux forces de l’ordre, par principe autant que par lassitude.”

Pour ne rien dévoiler, et vous laisser le bonheur de vous éclater à votre tour, je ne vous en dirai pas plus, en dehors de vous inviter à vous plonger dans Grizzly.

De mon côté, je serais curieuse de connaître l’avis de « Big m’ma Thornton » et lui demander s’il regrette car en refusant ce selfie, il a quand même mis un sacré bordel dans la vie de ces vieux potes.

Quoi qu’il en soit, si vous broyez du noir en attendant la fin de tout ça tout ça, n’hésitez pas à vous aventurer entre ces pages où le grizzly qui fait peur sur la couverture vous réserve une belle tempête de rire, agrémentée d’une histoire étonnante qui ferait presque de l’ombre à la série noire.

À découvrir sans tarder.

Si vous aimiez mes chroniques avec photos c’est par ici

Pour info :

Nan Aurousseau a passé son enfance dans le XXe à Paris.

A 18 ans, il est condamné à 6 ans de prison pour braquage.

En 2005, paraît Bleu de chauffe (Stock) – roman où il raconte sa vie.

Il publie désormais chez Buchet/Chastel.

Je remercie les Éditions Buchet Chastel pour cette tempête de rire.

Vertiges

Vertiges de Fredric Gary Comeau aux éditions Faubourg *Marigny

“ Un bruit, des cris. une explosion. Là, à l’autre bout de la gare, où se trouve la consigne. ”

L’attentât, dans cette gare parisienne a emporté la vie d’un enfant. Un chagrin immense pour son grand-père, ce vieil homme au cheveux blanc qui ce jour là a croisé Hope, une belle jeune femme. Un jour terrible marqué à jamais par la douleur qui va changer leur destin à jamais.

Pour le vieil homme c’est le début d’une longue chasse pour retrouver le poseur de cette bombe.

Hope de son côté ressent le besoin de vivre intensément et décide de partir à la recherche d’un poète.

“ La douleur, une sensation que tout le monde connaît. Possiblement la seule chose qui nous unisse vraiment. Nous avons tous mal entre la naissance et la mort. Nous apprivoisons tranquillement nos corps en passant par des milliers de maux, grands et petits, sans jamais trouver le mot juste pour les exprimer.

Nous sommes et serons toujours à sa merci. Nous ne cesserons de l’écrire, de la peindre, de la chanter. Nous chercherons par tous les moyens à la sublimer. Notre dernier souffle sera pour elle, et elle seule. ”

Mais ils ne sont pas seuls à chercher un sens à leur vie.

Il y a également Naghib qui cherche le courage de partir vers son destin.

Victor prêt pour un dernier pèlerinage.

Jesus un jeune acrobate qui rêve en grand.

“ Il est paré pour le voyage qui l’amènera à faire des bonds entre de multiples voix, croit savoir tisser tous les liens qui doivent être tissés. Pirate à la recherche d’âmes à piller, il mettra le cap sur des mers de mots agités. Il écrira jusqu’au moment où il aura finalement appris à s’oublier. ”

Mais aussi Oilvier sur le point de découvrir son premier amour.

Entre Montréal, Paris et Santa Fe, ils vous emportent dans un chassé -croisé à vous donner le vertige.

“ Les langues sont déliées et les bouches propulsent en alternance confidences et envolées lyriques. ”

Le vertige de l’amour, le vertige des sens, le vertige du temps qui passe, du temps qui fuit. Le vertige de la douleur mais aussi le vertige du bonheur.Le vertige de la liberté, de l’insouciance. Le vertige du désir et même du vice. Le vertige de la folie des hommes.

Un véritable tourbillon en route vers des destins improbables.

“ Histoire et destin sont si souvent liés. ”

Ce que j’en dis :

Étonnant, surprenant, envoûtant, absolument vertigineux.

Voilà un écrivain qui a l’art de poétiser en nous donnant une immense sensation de vertige à travers une récit unique en son genre.

“ […] Tu es partie ; ton départ m’arrache des larmes de sang.

Mon angoisse toujours accrue accroît mes larmes.

Tu n’es pas partie seule, mes yeux sont partis avec toi ;

Puisque je n’ai plus d’yeux, comment verser des larmes ?

Un peu à la manière de Claude Lelouch, mais avec sa plume lyrique, où s’invitent des artistes de blues, ( une bande sonore magnifiquement choisie) l’auteur nous raconte une histoire, mêlant les destins, à travers une foule de personnages tous follement attachants, avec chacun sa propre histoire, ses propres blessures, ses rêves, ses envies et tous liés pourtant sans le savoir par le fil de la vie.

Une très belle découverte qui sort des sentiers battus et nous rappelle l’urgence de vivre, de profiter de chaque instant jusqu’au vertige absolu.

Suis tombée d’amour pour ce roman, cette plume, récompensé par le Prix Jacques-Cartier, et j’aurai grand plaisir à retrouver cet auteur canadien, qui nous prépare déjà une belle surprise.

Pour info :

Né en 1970 à Bathurst, au Nouveau-Brunswick (Canada), Fredric Gary Comeau est l’auteur de 15 recueils de poèmes (dont Ravages, finaliste du Prix Nelligan en 1994 et Souffles, finaliste au Prix du Gouverneur général pour la poésie en 2012) ; 2 romans (dont Vertiges, lauréat du Prix Jacques-Cartier en 2013) ; et 5 albums de chansons salués par la critique.

Il vit et travaille à Montréal.

Je remercie Masse critique Babelio pour ce vertige littéraire extraordinaire.

Par les routes

Par les routes de Sylvain Prudhomme aux Éditions Folio

“ Regarde comme c’est toujours là. Comme mon audace dure. Regarde comme rien a changé, comme je suis toujours le même, et toutes les années qui passent n’y feront jamais rien. ”

Sacha, est écrivain. Il a fui le tumulte parisien pour s’installer dans une petite ville du Sud.

À peine arrivé, il tombe sur l’auto-stoppeur, une vieille connaissance qui apparemment n’a pas changé ses habitudes, mise à part qu’il vit désormais avec Marie et leur fils.

Marie a dû se faire aux absences de l’auto-stoppeur, à ses départs et ses retours inopinés.

« Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Et ceux qui restent. ”

L’auto-stoppeur s’en va par les routes, Marie et Augustin compose leur vie sans lui.

Sacha lui reste et se rapproche de Marie, bousculant au passage l’équilibre familial.

“ Je n’en peux plus Sacha.

J’ai pensé ce qu’elle devait penser souvent : qu’il était comme un gamin à présent. Un enfant un peu fou, dont nous suivions de loin les frasques. Avec attendrissement. Avec fatigue aussi parfois. ”

L’un part, l’autre reste.

La liberté pour l’un, la stabilité pour l’autre.

L’amour pour l’un, l’amitié pour l’autre.

Mais si le cœur a ses raisons que la raison ignore, il est fort probable qu’à force d’être si souvent par les routes, l’amitié et l’amour ne forment plus qu’un pour ceux qui restent.

Ce que j’en dis :

En commençant ce livre avec en tête la chanson : Sur la route de Jean-Louis Aubert dans la version qu’il interprète avec Raphaël, j’étais loin d’imaginer devoir dire adieu à Tonton David qui nous chantonnait: « Chacun sa route, chacun son chemin, passe le message à ton voisin….».

Écrivains ou chanteurs, de Kerouac à Lavilliers, ils sont nombreux à m’avoir donner envie de prendre la route, tout comme Sylvain Prudhomme ce conteur poète qui nous offre à travers ce roman une escapade littéraire étonnante en compagnie d’un auto-stoppeur très épris de liberté mais surtout de nouvelles rencontres.

Sacha, plutôt sédentaire nous raconte cette histoire.

Une belle histoire d’amitié entre hommes, un hymne à la liberté, aux rencontres, au temps qui passe.

Une histoire qui nous balade au rythme des escapades de l’auto-stoppeur et nous prépare petit à petit au final assez surprenant, tout en nous confrontant au vécu de ceux qui restent, bien obligés de composer une vie sans lui.

Privée de rencontres depuis trop longtemps, ce roman redonne de l’espoir et une folle envie de se retrouver par les routes pour de nouvelles aventures.

Un beau roman récompensé par le Prix Femina en 2019 et par le Prix Landerneau cette même année.

Pour info :

Sylvain Prudhomme, né en 1979 à La Seyne-sur-Mer

Auteur de romans et de reportages, dont plusieurs ont pour cadre l’Afrique contemporaine, où il a vécu et travaillé.

Ses livres ont reçu de nombreux prix littéraires et sont traduits dans plusieurs pays.

Je remercie les Éditions Folio pour cette escapade au charme fou.

Ma dose d’encre

Hello,

Vous êtes nombreux à me suivre et je vous en remercie.

Depuis un an je ne peux plus partager mes chroniques via ce blog et depuis quelques semaines je ne peux plus rajouter de photos à mes articles (je cherche une solution), mais pour ceux qui aiment mes chroniques, je vous invite à découvrir mon nouveau blog, en parallèle à celui-ci mais plus complet.

Vous êtes évidemment les bienvenus et vous pouvez également vous y abonner.

À bientôt.

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Frakas

Frakas de Thomas Cantaloube aux Éditions Gallimard / Série Noire

“ – Qu’est-ce que vous écrivez ? Ce que vous constatez ou ce qui fait plaisir au maximum de gens ?

Luc avait été tenté de prendre la mouche, mais la bouderie n’était pas son style.

– Mademoiselle, j’ai changé de travail récemment pour ne plus avoir à choisir entre la vérité et son reflet déformé.

La jeune femme avait continué à le dévisager. Elle était habituée à voir défiler des bras cassés échoués sous les tropiques pour toutes les mauvaises raisons du monde. Appartenait-il à cette engeance ?

Mon métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie, avant déclaré Blanchard, sentencieux, avant d’ajouter en souriant : Ce n’est pas de moi, c’est d’Albert Londres, le saint patron des reporters, mais j’y crois ! ”

Voilà l’extrait idéal pour vous présenter Frakas de Thomas Cantaloube, qui a été correspondant à l’étranger, puis grand reporter de presse écrite avant de s’aventurer dans la rédaction de son premier roman : Requiem pour la république, récompensé par de nombreux prix, notamment le prix Landerneau en 2019, mais aussi le prix 20 Minutes /Quai du polar 2020.

Persuadée à tort que ce roman noir (Requiem pour la république) serait trop politique à mon goût, je suis passée à côté du premier volume, mais je compte bien réparer cette erreur prochainement, puisque : Frakas , m’a complètement bluffé.

C’est tout à fait le genre de récit terriblement captivant de bout en bout, apportant au passage quelques connaissances historiques, des événements méconnus du début de la V° république qu’on nommera plus tard le « Françafrique».

Et c’est en compagnie des personnages atypiques que j’ai eu plaisir à découvrir, faisant enfin connaissance avec la plume de l’auteur.

Extrait : « – On se calme ! Intervint Antoine, qui sentait l’atmosphère s’échauffer de nouveau.

– Comme ça, vous êtes devenus inséparables tous les deux ? Ironisa Volkstrom. Le truand qui s’est fait la belle de la Santé et le flic défroqué, vous faites un sacré tandem .

– Nous avons des intérêts communs, répliqua Lucchesi, vexé. »

L’enquête sert de couverture à l’auteur, pour dénoncer les travers de l’Etat français, ses magouilles et ses crimes en tout genre.

Extrait : « […] Je vois que vous connaissez déjà beaucoup de monde, déclara son hôte avec une pointe de surprise dans la voix. Votre reportage ne sera que meilleur !

Blanchard en doutait sérieusement. Il commençait même à se demander où il avait mis les pieds. Personne ne se précipitait pour lui parler, et il voyait mal briser la glace avec tous ces notables en les interrogeant, un verre de pétillant à la main, sur Moumié et la guerre qui se déroulait en brousse à coup de napalm, de camps de concentration et de charniers. »

Thomas Cantaloube signe un roman de guerre absolument magistral, aussi captivant que passionnant.

On peut que se réjouir que cette brillante plume se consacrera dorénavant à l’écriture et qu’il ait été accueilli par Gallimard et sa Série noire.

Le genre d’auteur qui me réconcilie avec l’Histoire et confirme tout le mal que je pense de tous ces politiciens, ces requins aux dents longues.

Extrait : « Je me suis toujours tenu à l’écart de la politique, mais ce que je voyais durant mes déplacements m’a fait prendre conscience d’une injustice fondamentale : le Cameroun est un pays riche, mais les habitants demeurent pauvres. Comment est-ce possible ? »

Entre un débat politique et un roman, je choisirai toujours un roman évidemment et très certainement un de la veine de ceux de Thomas Cantaloube.

Et ça tombe bien j’ai encore Requiem… qui m’attend.

Pour info :

Thomas Cantaloube est un journaliste et écrivain.

Diplômé de Sciences-Po Paris (1992) et du Centre de formation des journalistes (1995), il commence sa carrière aux « Cahiers du cinéma ». En 1997, il s’installe à Los Angeles en tant que journaliste pigiste. Là, il collabore aux Cahiers du Cinéma, à La Tribune, à L’Événement du jeudi, à BFM, à Croissance, à RAGE et à L’Humanité, dont il devient le correspondant aux États-Unis.

En 1999, à la faveur de la nouvelle formule de l’Humanité et de son ouverture à des journalistes non-communistes, il rentre en France et devient Rédacteur en chef adjoint de l’Humanité Hebdo. En parallèle de son travail de coordination, il effectue des reportages en Afrique, en Amérique du Sud et en Australie.

En 2001, en désaccord avec la ligne éditoriale du journal, il le quitte à la faveur d’un plan social et prend une année sabbatique, durant laquelle il effectue un tour du monde en onze mois, treize pays et trois continents.

En 2003, il part s’installer à Washington D.C. en tant que correspondant free-lance pour Le Parisien, Marianne et La Vie.

En 2008, il rentre en France pour participer au lancement de Mediapart. Pendant douze ans, il couvre l’actualité internationale pour le journal, effectuant de multiples reportages à l’étranger.

En janvier 2019, il publie son premier roman, « Requiem pour une république », une plongé dans les débuts de la Ve République sur fond de guerre d’Algérie entre 1959 et 1961. L’ouvrage est salué par la presse, de nombreux blogs consacrés au polar et obtient six prix littéraires dont le Prix Landerneau du Polar 2019 et le Prix des lecteurs du Quais du polar 2020.

En mars 2020, il quitte Mediapart pour se consacrer à l’écriture de fiction, romans et scénarios.

Je remercie les Éditions Gallimard pour ce roman terriblement bluffant.