“ Mon territoire ”

Mon territoire deTess Sharpe aux Éditions Sonatine

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Héloïse Esquié

 » Papa ne titube pas trop, mais je suis trop loin pour voir s’il est couvert de son vomi comme la semaine dernière. Je suis sur le point de sauter de l’arbre, mais au lieu de se diriger vers la maison, il fait le tour de son pick-up et ouvre la portière côté passager. (…) Un faisceau éclaire l’entrée, et j’aperçois les pieds d’un homme qu’on traine sur le sol avant que la porte se referme en claquant.

(…) J’essaie de me convaincre que mes yeux me jouent des tours. Mais au fond de moi, je sais bien que non.

(…) Il fallait que j’apprenne, d’une façon ou d’une autre. Ce qu’il était. Ce que j’allais être.

C’est comme ça que ça s’est passé pour moi. “

Harley a seulement huit ans lorsqu’elle découvre la violence de son père. Cette violence n’est pas tournée contre elle, heureusement, mais contre un homme qui détient des informations sur la mort de sa mère qu’ils viennent de perdre.

Tout comme son père, elle est anéantie, mais s’efforce de cacher son chagrin.

Les bois deviennent son refuge loin de ce père noyé dans le whisky, entretenant sa haine contre les Springfield en nettoyant ses armes.

Huit ans c’est bien trop tôt pour perdre sa mère, bien trop tôt pour devenir responsable, bien trop tôt pour connaître la violence.

” Une vie contre une vie. C’est le seul moyen, mon Harley. “

Harley est la fille d’un baron de la drogue, qui espère bien la voir reprendre ses affaires le moment venu.

En attendant, il va l’élever à sa manière, la protéger et lui inculquer tout son savoir pour qu’elle puisse faire face à tous les prédateurs, notamment les Springfield.

 » Je suis une tireuse hors pair depuis que j’ai huit ans. Depuis la première fois que Duke a placé un revolver dans ma main. Quand mes doigts se sont refermés dessus, quand je l’ai levé et que j’ai visé la cible, tout le reste s’est effacé, si bien qu’il n’y avait plus que moi, l’arme, et le cercle rouge au loin, et c’était comme si je trouvais le premier vrai morceau de moi-même.

Il y a les bons tireurs. Et puis il y a moi. “

Auprès de son père elle apprendra à se défendre et auprès de Mo elle apprendra la bienveillance, telle que sa mère aurait fait.

 » Mon père m’a peut-être appris qui je dois être pour commander. Mais Mo est la femme est la femme qui m’apprend qui je dois être pour guider. “

” C’est une femme d’action. Elle m’en a appris davantage que tout autre femme dans ma vie. « 

À ses seize ans, ayant acquis un peu de liberté, Harley s’occupe avec Mo du Ruby et des Rubinettes, un héritage de sa maman dont elle peux être fière.

Le Ruby accueille les femmes et leurs enfants lorsqu’un éloignement s’impose suite à la violence de certains maris, certains pères…

” Dans le monde que gouvernent des hommes comme mon père ou Carl Springfield, les rubinettes sont à moi. Une extension de moi, un héritage de maman. “

Très vite elle va comprendre que les leçons de son père n’ont d’autres but que de la protéger.

” J’ai appris à la dure que Springfield cherche toujours, toujours à me nuire. “

Forte de son savoir, de son courage, quand elle est en passe de reprendre les rênes de l’empire familial, c’est à sa manière qu’elle le fera, quitte à prendre certains chemins de traverse non validés par son père qui pourraient bien aboutir vers un monde meilleur.

 » Si quelqu’un envahit ton territoire, tu tires d’abord, tu poses des questions après, mon Harley. “

Ce que j’en dis :

À travers cette histoire, Tess Sharpe nous offre une héroïne hors du commun, capable de tuer pour protéger ceux auxquels elle tient, comme une louve qui défendrait son territoire et ses louveteaux.

Car Harley se sent responsable du territoire où elle a grandi, et n’est pas prête à le céder à une bande de chacals assoiffés de sang et d’argent.

Elle a été élevée à combattre la violence tout en la côtoyant mais n’en demeure pas moins humaine grâce à l’héritage génétique de sa mère trop tôt disparue, son instinct de protection l’emporte sur le reste.

Tout comme son père, elle a soif de vengeance, mais elle fait partie de la nouvelle génération qui croit encore en un monde meilleur. En se servant de ses acquis et en souvenir de sa mère, elle risque d’en surprendre plus d’un.

Le passé se mêle au présent, on comprends mieux comment elle en est arrivée là, et pourquoi elle s’apprête à vouloir que tout explose. On en prend plein le cœur et on ne peut être indifférente à la vie tourmentée et mouvementée de Harley.

Harley McKenna fait partie des héroïnes que l’on n’oublie pas, elle rejoint Turttle de Gabriel Tallent, Ree Dolly de Daniel Woodrell, Tracy de Jamey Bradbury, des jeunes femmes fortes, de caractères qui grandissent trop vite et survivent malgré la violence qui les entoure.

Tess Sharpe fait une entrée remarquable et déjà remarquée dans le paysage littéraire, une écriture soignée, puissante, addictive, qui nous entraine dans la spirale infernale de la violence liée à la drogue mais où l’espoir est permis.

Une très belle découverte de cette rentrée littéraire en partenariat avec Léa du Picabo River Book Club, toujours généreuse avec les lectrices en organisant d’une main de maître des rencontres et en nous donnant la chance de lire en avant première de nouveaux romans, je la remercie chaleureusement ainsi que les Éditions Sonatine pour cette nouvelle aventure livresque.

Pour info :

Tess Sharpe est née dans une cabane au fond des bois et a grandi dans une campagne reculée de Californie.

Après un premier roman Young Adult, Si loin de toi (Robert Laffont, 2014), elle a participé à Toil & Trouble : 15 Tales of Women & Witchcraft, une anthologie de récits féministes. Et plus récemment, elle s’est lancée dans un préquel de Jurassic World, qui s’intitule The Evolution of Claire avant de publier son premier roman adulte, Mon territoire. 
 

“ L’envol du moineau ”

L’envol du moineau d’Amy Belding Brown

Traduit de l’anglais par Cindy Colin Kapen

” (…) à la fin du mois de juin 1675, la nouvelle arrive de Boston que les indiens ont attaqué le village de Swansea, dans la colonie de Plymouth. Des tribus païennes ont uni leurs forces pour former une armée qui se dirige désormais vers la baie du Massachusetts. À la mi-août, les indiens assiègent Quabaug, une ville front de Lancater. Deux semaines plus tard, par une chaude matinée de sabbat, ils atteignent Lancaster et attaquent des fermes au nord de la ville. “

Dans une colonie du Massachusetts en 1676 vit Mary Rowlandson auprès de son époux et de ses enfants dans une communauté de puritains venus d’ Angleterre.

Elle essaie d’être une bonne mère et une bonne épouse, mais elle souffre face à la rigidité morale et étouffante de son mari.

Des indiens Algonquins attaquent son village et la font prisonnière avec quelques rescapés. Elle se retrouve esclave de cette bande de sauvages en fuite, traquée par l’armée.

Contre toute attente, c’est au cœur de cette tribu, au milieu de ces sauvages qu’elle va trouver une certaine liberté, jusqu’à y perdre ses repères.

Lorsqu’elle sera enfin libérée et qu’elle retrouvera son ancienne vie, il n’est pas certain qu’elle réussisse à se réadapter et à supporter ce puritanisme et l’hypocrisie de la société blanche.

” Quelle étrange tournure les choses avaient prise. Son expérience avait été bien différente de ses attentes. C’étaient celui dont elle se méfiait le plus qui l’avait sauvée. Tandis que Joseph, en qui elle avait la plus grande confiance, n’était jamais venu la chercher. Pas même à Concord après sa libération.

L’amour. On attend d’elle qu’elle aime, honore et écoute son mari. Mais que signifie un tel amour ? Ce n’est ni du désir ni de l’affection. Ce n’est qu’une obligation de plus. “

Ce que j’en dis :

Apparemment cette magnifique couverture et son synopsis avaient tout pour me plaire, c’est tout à fait le genre d’histoire dont je suis friande en temps normal.

J’ai trouvé cette histoire basée sur la véritable histoire de Mary Rowlandson très intéressante et même souvent révoltante face à tout le mal fait au peuple indien et à tout ce puritanisme mais je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage de Mary et encore moins au style d’écriture de l’auteure. Deux points qui ont rendu ma lecture laborieuse à mon grand regret.

Je ressors donc mitigée d’un roman qui reçoit énormément d’éloges , salué par Jim Fergus , auteur du fabuleux roman ” La fille sauvage “ que j’avais adoré.

J’en suis la première surprise, mais hélas l’histoire aussi bouleversante soit-elle ne l’emporte pas sur l’écriture qui manque à mon sens de caractère.

Difficile pour certains auteurs de rivaliser avec mes derniers coups de cœur.

Je tiens à remercier Léa notre Maîtresse Yoda du Picabo River Book Club et les éditions Cherche Midi pour cette épopée romanesque inspirée d’une histoire vraie.

Pour info :

Amy Belding Brown vit dans le Vermont. L’envol du moineau est son premier roman publié en France.

“ Le plongeur ”

Le plongeur de Stéphane Larue aux Éditions Le Quartanier

” J’ai retiré trois cents dollars et je suis allé à la Brasserie Cherrier. Je suis rentré sans regarder personne et je me suis installé sur un des tabourets, devant la machine la plus susceptible de payer.

Nous étions le 5 octobre. Je ne le savais pas, mais trois semaines plus tard, il ne resterait plus rien des deux mille dollars de Deathgaze. Trois semaines que je passerais à jouer chaque jour et à manquer un cours sur deux. J’aimerais pouvoir dire que c’est à ce moment-là que je me suis ressaisi, que la spirale de déni et de pertes avait atteint son point le plus bas, mais personne ne me croirait. “

Au cours de l’hiver 2002 à Montréal, un jeune homme d’une vingtaine d’années, étudiant graphiste est tombé dans le cercle infernal du jeu. Jour après jour son addiction grandit et ses dettes s’accumulent. Il joue aux machines de vidéopoker.

” Non seulement je ne gagnais presque rien, mais pendant ces trois mois-là j’avais perdu davantage que dans les six mois qui avaient précédé. Je n’avais pas encore compris la formule. Plus tu joues, plus tu perds. Je jouais tous les jours. “

Il s’isole, perds ses amis, sa blonde, son appart, et n’a plus d’autres choix que de se trouver une job pour éponger ses dettes, et respecter ses engagements envers un groupe de Métalleux.

C’est à ce moment-là qu’il décroche une place de plongeur dans un grand restaurant La Trattoria où il bossera avec Bébert un jeune cuisinier très expérimenté au bagou de rappeur déjà usé par l’alcool et le speed.

” Bébert est retourné vers la cuisine de service en gueulant que là on allait rocker ça pour de vrai, c’te rush-là. Je me suis concentré sur mon travail. J’ai rempli un rack d’assiettes et de tasses à café, je l’ai envoyé dans le lave-vaisselle puis j’ai commencé à récurer les poêles du mieux que je pouvais. Au bout de dix minutes de frottage et de décrassage, j’étais presque aussi trempé que si on m’avait enfermé dans un lave-auto en marche. Mes mains se ratatinaient déjà dans la gibelotte du diss pit, le bout de mes doigts était éraflé par la laine d’acier, mes bras s’enlisaient jusqu’aux coudes dans l’eau brune et graisseuse. La vapeur d’eau faisait coller sur mon visage les miettes de nourriture et les éclats d’aliments calcinés qui revolaient sous le jet du gun à plonge. Je comprenais peu à peu pourquoi Dave voulait se débarrasser de ce travail. “

Pendant plus d’un mois, ils vont enchaîner ensemble les shifts de soir et même les doubles, et Bébert jouera auprès du plongeur le rôle de mentor et veillera sur lui dans leurs sorties nocturnes.

Dans les coulisses du restaurant, officie une vraie fourmilière survoltée, chef, sous-chef, cuisiniers, serveurs, barmaids et busboys, chacun fidèle à son poste tout en étant polyvalent.

Le plongeur s’accroche et tente de faire face à ses démons le temps d’une saison chaotique rythmée par les rushs, les coups de blues, les soirées trop arrosées, les espoirs et quelques écarts dans une ambiance musicale omniprésente.

 » Dave m’avait mis en garde, comme s’il voulait s’ assurer que je comprenais bien toutes les clauses de sa proposition.

– Tu vas voir, c’est de l’ouvrage. Mais la gang est le fun et la bouffe est payée. T’as déjà travaillé en restauration ?

– Non, jamais. “

Ce que j’en jase :

Ce roman Canadien absolument extraordinaire, publié en 2017 est enfin arrivé en France, de quoi ravir les lecteurs toujours friands de découvrir de nouvelles plumes d’ici ou d’ailleurs.

Couronné de succès dans son pays et même en passe de devenir culte, j’ose espérer qu’il en sera de même icitte.

Travaillant dans la restauration, Stéphane Larue nous offre un menu littéraire cinq étoiles qui respire l’authenticité et dépeint à merveille le monde du travail d’une gargote de Montréal et évoque au passage l’addiction au jeu, de ce fameux plongeur.

À travers une langue absolument délicieuse dans une ambiance survoltée, le plongeur nous offre un récit hyperréaliste au côté d’une galerie de personnages pas piqués des hannetons.

Un roman social qui m’a souvent amené à penser à cet autre ovni littéraire : À la ligne de Joseph Ponthus, (ma chronique ici), une cuisine pour Stéphane, une usine pour Joseph, et cette similitude de travail à la chaîne, une job pour l’un et une embauche pour l’autre qui les a conduit tous deux à l’écriture d’un bijou littéraire.

Stéphane Larue peut se péter les bretelles, son book est tiguidou, de la vraie balle, alors inutile de placoter, il vous le faut !

Moi suis tombée en amour pour le plongeur ❤️

Pour info :

Stéphane Larue est né à Longueuil. Il vit à Montréal.

Il détient une maîtrise en littérature comparée de l’Université de Montréal. 

Depuis un quinzaine d’années, il assure un emploi dans la restauration.

En 2016, il publie aux éditions Le Quartanier son premier roman, Le Plongeur, lauréat en 2017 du prix des libraires du Québec et du prix Senghor

Je remercie Le Picabo River Book Club et les éditions le Quartanier pour cette plongée littéraire absolument fantastique.

“ Les amis ”

Les amis d’Aja Gabel aux Éditions Rivages

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Cyrielle Ayakatsikas

Évidemment que c’est une histoire d’amour, se disait Brit qui voyait de l’amour partout. Dans cette note-ci, et cette note-là, dans cette joyeuse contre-mélodie, l’harmonie qu’elle jouait au second violon, l’intangible collectif, la connivence audible. ”

Ils sont quatre, Brit, Jana, Henry et Daniel. Liés par leur passion commune, la musique. Ils sont amis, rivaux, et même parfois amants. Au milieu de la musique, ils jouent différentes partitions d’où s’échappent parfois, quelques fausses notes. La vie même en musique joue parfois de drôle de tour.

Ensemble ils forment un quatuor étonnant, où se mélangent douceur, talent et ambition, et rêvent de rencontrer le succès sur les scènes du monde entier.

Pendant une quinzaine d’années entre New-York, Los Angeles et le Canada, inséparables, entre accords et désaccords, au milieu de sentiments complexes, ils se donnent corps et âmes à la musique.

Ce que j’en dis :

J’ai toujours eu un faible pour les histoires d’amitié, et si la musique s’invite entre les pages, je suis en général sous le charme. Hélas cette fois, la magie n’a pas fonctionné.

N’étant pas musicienne, j’ai très vite été submergé par tous les termes musicaux et je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages.

Et c’est là que ça devient difficile pour moi d’en parler, tant je me réjouissais de découvrir cette nouvelle plume américaine.

Un travail d’écriture pourtant intéressant où l’auteure tente de nous initier à sa passion pour la musique classique à travers ce quatuor qui résonnera sûrement davantage pour les amoureux de ce style musical.

Quelque peu contrarié par cette lecture que je n’ai sûrement pas su apprécié à sa juste valeur. Un peu comme lorsque j’écoute du classique, je suis très rarement extasiée, un bon rock me correspond mieux.

Je ne vous jouerai pas du violon, ni de la flûte cette fois encore, mais que cela ne vous empêche pas de vous faire votre propre idée.

Je remercie Léa du Picabo River Book Club et les Éditions Rivages pour ce partenariat qui m’a permis de voguer vers un nouveau rivage.

Pour info :

Aja Gabel a été musicienne pendant de nombreuses années avant d’écrire ce premier roman unanimement salué aux États-Unis. Les amis est en cours de traduction dans plusieurs pays.

“ Handsome Harry, confessions d’un gangster ”

Handsome Harry de James Carlos Blake aux Éditions Gallmeister

Traduit par Emmanuel Pailler

Dans le couloir de la mort Handsome Harry attend son exécution après avoir été sauvé in extremis. Quelle ironie du sort.

Pour combler cette attente, il nous confesse son parcours de gangster.

” C’était fabuleux. “

Il n’en n’est pas à son premier séjour en prison et s’était fait très vite une sacrée réputation qui n’avait rien pour lui déplaire.

C’est lui là… Handsome Harry… Il braque des banques. Des banques, mec!… Il a descendu un type à Indianapolis… Il a tué un gars de J-ville à mains nues…

Et ainsi de suite. Je ne nierai pas le plaisir que je prenais à toutes ces discussions que j’attirais. Une fois en liberté, je n’ai jamais apprécié la célébrité, mais en taule, tout ce qu’on a, c’est une réputation à se faire et les couilles de la défendre. En taule, la réputation, c’est tout. “

Mais dehors aussi, on lui colle très vite une étiquette. Lui et sa bande sont considérés comme dangereux et pourtant ils ne veulent de mal à personne, mais juste de quoi s’offrir de belles bagnoles, faire la fête avec les copains et fréquenter des jolies filles. Juste profiter de la vie avant de se faire choper par les flics.

” Les journaux nous appelaient désormais le gang de la Terreur. On aurait dit qu’on brûlait, pillait et violait, au lieu de braquer simplement des banques. Ces torchons exagéraient toujours tout, transformant des souris en montagnes. “

Hors-la-loi un jour, hors-la-loi pour toujours.

 » Il ne s’est jamais passé une journée sans que j’apprenne un truc sur la loi qui me l’a rende encore plus détestable que la veille. “

Et puis, vaut mieux finir derrière les barreaux que mort, ça laisse toujours une chance de se faire la malle et de remettre ça…

Ce que j’en dis :

J’avoue, j’ai toujours été fasciné par les braqueurs de banques, mon côté rebelle contre les agios et autres frais bancaires abusifs. Franchement qui n’a jamais rêvé de faire un casse dans sa banque, histoire de remettre les compteurs à zéro ?

Alors quand l’occasion se présente grâce à Léa, créatrice du Légendaire Picabo River Book Club et des éditions Gallmeister, de découvrir l’histoire inspirée d’un grand braqueur, je ne peux que me réjouir et je n’ai pas été déçu.

Ici on braque des banques, on n’enfile pas des perles, donc ça déménage. Et pour le cash on le trouve autant dans les banques que dans le style de l’auteur. Les voyous ça le connaît et on ne s’en lasse pas.

D’après une histoire tirée de faits réels , l’auteur nous plonge dans une époque où les gangsters s’en donnaient à cœur joie, et n’auraient changé de vie pour rien au monde, tout en gardant un sens de l’honneur irréprochable en amitié comme en amour.

Alors une fois de plus mon cœur a battu la chamade pour ces graines de voyous, magnifiquement mis à l’honneur dans ce roman des années folles.

Un récit palpitant qui ne manque ni de rythme, ni d’humour. On lirait bien quelques chapitres de plus histoire de dévaliser quelques banques supplémentaires…

Pour info :

James Carlos Blake naît au Mexique en 1947 dans une famille mélangeant des ascendances britanniques, irlandaises et mexicaines. Il émigre aux États- Unis où il est mécanicien, chasseur de serpent ou encore professeur. En 1995, son premier roman, L’Homme aux pistolets, sur le célèbre hors-la-loi John Wesley Hardin, remporte un grand succès. Auteur d’une dizaine de romans, d’essais et de biographies, il aime brosser les portraits flamboyants de bandits, célèbres ou non, de marginaux et de personnalités historiques hautes en couleur. Il est notamment lauréat du Los Angeles Times Book Prize et du Southern Book Award.

Je remercie Léa et les Éditions Gallmeister pour cette épopée succulente.

“ Les heures rouges ”

Les heures rouges de Leni Zumas aux Éditions Les Presses de la Cité

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Rabinovitch

” Deux ans plus tôt, le Congrès américain a ratifié l’amendement sur l’identité de la personne, qui accorde le droit constitutionnel à la vie, à la liberté et à la propriété à un œuf dès l’instant de sa conception. L’avortement est aujourd’hui illégal dans les cinquante États. Les avorteurs peuvent être accusés de meurtre au second degré et les femmes désireuses d’avorter, de complicité de meurtre. La fécondation in vitro est également interdite au niveau fédéral, parce que l’amendement condamne transfert d’embryons du laboratoire dans l’utérus ( Les embryons ne sont pas en mesure d’y consentir) . “

Non loin de Salem dans l’Oregon aux États-Unis, suite à la ratification de l’amendement sur l’identité de la personne, l’avortement est interdit, l’adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l’être aussi. Le destin de quatre femmes est sur le point de basculer.

« Il y a deux ans à peine a-t-elle rappelé – crié, en réalité – l’avortement était légal dans ce pays, mais aujourd’hui nous en sommes réduites à nous jeter au bas de l’escalier. »

Il y a Ro, professeure célibataire, qui se débat d’une part avec un projet de biographie d’Elvør Minervudottir, une exploratrice islandaise et qui tente d’autre part de concevoir un enfant.

Susan est quand à elle déjà mère de deux enfants, mais est lasse de sa vie de mère au foyer. Sa vie est devenue d’une banalité affligeante. Elle n’envisage plus de procréer et redoute même un accident.

” À l’âge de trente ans, lorsqu’elle s’est retrouvée enceinte de Bex, l’épouse a eu l’impression de glisser sous une porte de garage en train de se refermer. “

Mattie, une des meilleures élèves de Ro, entrevoit l’avenir sereinement. Elle s’imagine très bien une carrière scientifique et elle peut compter sur ses parents adoptifs pour l’y encourager. Par curiosité, et pour la première fois elle expérimente l’amour charnel…

Et enfin, Gin la guérisseuse, qui vit en marge de la société et se voit accusée de sorcellerie.

Elle ne devrait pas se laisser prendre à guetter la fille. Les gens la considèrent déjà comme une personne dérangée, une farfelue des bois, une sorcière. Elle est plus jeune que les sorcières à balai qu’on voit à la télé, mais ça ne les empêche pas de chuchoter. “

Quatre femmes qui voient leur destin se lier à l’aube de cette nouvelle ère.

Ce que j’en dis :

À travers ce roman choral qui donne la voix à quatre femmes de tous âges, Leni Zumas nous offre un roman engagé, féministe sans être pour autant militant.

Elle aborde d’importants sujets tels que l’avortement, la PMA, l’adoption, qui prêtent parfois à polémique dans un monde qui revient sans cesse sur des lois qui ont mis déjà tant de temps à accorder certains privilèges aux femmes, qu’elles soient seules ou en couple. Il suffit d’un changement de gouvernement pour que tout soit remis en question. Il est d’autant plus difficile de l’accepter face à un pays qui laisse circuler des armes qui permettent de tuer bien plus brutalement et parfois sans même une raison valable. Une ironie de plus qui ne peut que m’insurger.

Présenté de manière fort intéressante, ce roman au ton parfois cynique donne une parfaite représentation de ce que certaines femmes subissent au quotidien dans leurs parcours et dans leurs désirs d’être mère ou pas. Des femmes qui connaissent la douleur mais qui ne perdent jamais espoir de s’affranchir de leur condition.

Un premier roman qui ne laisse pas indifférent.

Leni Zumas habite Portland, Oregon, où elle est professeure agrégée. Elle est l’auteure de deux romans, Red Clocks et The Listeners, et d’un recueil de nouvelles.

Les heures rouges est son premier roman à paraître en France.

Je remercie Léa, créatrice du Picabo River book club et les éditions Les Presses de la Cité pour cette lecture avant-gardiste.

“ Prodiges et miracles ”

Prodiges et miracles de Joe Meno aux Éditions Agullo

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Morgane Saysana

La jument blanche fit son apparition un lundi. Ni le grand-père ni le petit- fils n’avaient la moindre idée de qui l’avait envoyée. Au début, il n’y eut que les violents soubresauts du pick- up brinquebalant sur la route sans marquage, traînant dans son sillage un van de luxe gris argent, ses dix roues chahutant l’air en soulevant un nuage de poussière aussi vertigineux qu’un clocher. (…) Lorsqu’un homme affublé de lunettes noires de policier s’extirpa de derrière le volant, s’étirant les jambes comme s’il venait de parcourir un long trajet, Jim lui demanda de quoi il en retournait. “

1995 dans l’Indiana, Mount Holly une petite ville semble s’éteindre peu à peu. C’est là que vit Jim Falls un vétéran de la guerre de Corée. Il élève des poulets dans sa ferme, aidé par son petit fils métis prénommé Quentin.

Sa fille lui a laissé sur sur les bras ce garçon sans père, lors d’un passage éclair avant de disparaître une fois de plus pour rejoindre une bande de paumés. Junkie un jour, junkie toujours.

L’élevage familial de poulet ne rapporte pas assez et les dettes s’accumulent, l’avenir n’est guère réjouissant, alors quand cette jument entre dans leur vie, on aurait tendance à croire au miracle.

” Dans ses fantasmes les plus intimes, le garçon rêvaient d’installer sur le cheval la selle anglaise brodée d’argent, la bride faite sur mesure, puis de glisser ses pieds dans les étriers noirs et chromés pour se hisser sur le dos de la monture, et de parcourir ventre à terre, tel un éclair, la terre maculée de boue, l’animal et le garçon fonçant jusqu’à se muer en une tache blanche et floue, tenace, une étincelle, une brume de pâleur incolore persistante, une unique chose dénuée de couleur. “

Quentin, plutôt taciturne jusque là, à force d’attendre le retour de sa mère reprend vie et s’attache à cette magnifique jument.

Elle semble taillée pour la course, et sa beauté redonne une touche d’espoir dans la noirceur de leur vie.

” L’aube ce matin là était froide, les champs nappes de rosée. Le bruit des bottes sur l’herbe, lisse, verte, brune, jaune. L’odeur du café dans un vieux thermos en métal. Les volailles bruyantes, leurs caquètements le raffut primitif du jour qui point. Le cheval silencieux dans son box. Le soleil pareil à un animal mythique entamant déjà sa course vers l’ouest. “

Seulement voilà, un tel bonheur attire forcément les convoitises. Mais pour Jim Falls pas question de baisser les bras et de s’avouer vaincu. Puisque cette jument lui appartient, il mettra tout en œuvre pour ne pas la perdre et donner à son petit fils une vie meilleure.

” J’ai pas grand-chose en ce bas monde, souffla le grand-père tandis que l’adolescent l’aidait à boucler sa ceinture. J’ai pas grand-chose. Alors, Seigneur, laissez-nous la conserver, celle-là, au moins. Rien que celle-là. “

Ce que j’en dis :

Dès que la couverture est apparue sur la toile, l’envie de découvrir ce qu’elle cachait était déjà bien présente . Qui plus est, connaissant et appréciant cette maison d’éditions qui m’a déjà permis de belles découvertes littéraires, d’horizons divers, j’étais on ne peut plus confiante quand à la qualité du récit. Grâce à Léa, créatrice du magnifique Picabo River Book Club, qui organisa un nouveau partenariat en collaboration avec les éditions Agullo, j’ai eu la chance d’être retenue et de recevoir cette petite merveille.

Toujours prête pour une nouvelle aventure américaine.

Dés les premières page, je suis sous le charme de l’écriture soignée et pleine de poésie. L’histoire à peine commencée me captive déjà et il en sera ainsi jusqu’à la dernière page. Un récit que j’ai fini le cœur serré et la vue brouillée. Mais qu’on se le dise, nous ne sommes pas ici au cœur d’un comte de fée mièvre mais dans un somptueux roman noir qui mérite bien des éloges.

Joe Meno a offert au vieil homme une magnifique jument et aux lecteurs, une superbe histoire pleine de rebondissements et d’émotions dans une contrée sauvage, sublimée par sa plume lyrique et illuminée par la beauté de l’équidé.

 » Le cheval renâcla doucement. Le garçon caressait l’animal en décrivant des cercles de plus en plus petit. « Tout était nul avant que tu te pointes. Mais maintenant tu es mon amie. Ma seule amie. N’essaie pas de repartir. Si tu tentes de t’enfuir je te suivrai. Je te jure.» “

Vous aussi, suivez l’aventure extraordinaire de ce grand- père, de son petit-fils et de cette jument et vous verrez que “ Prodiges et miracles ” cache bien plus qu’une simple histoire de cheval mais plutôt un rodéo littéraire digne des plus belles plumes américaines. Une couse folle dans l’Indiana qui devrait récolter quelques cocardes aux passages et finir sur les podiums prestigieux.

Je lui décerne la première : coup de cœur de Dealerdelignes.

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Joe Meno est né en 1974, et a publié son premier roman à l’âge de 24 ans. Il est l’auteur de sept romans et plusieurs recueils de nouvelles, et a reçu notamment le prestigieux prix Nelson Algren. Il écrit régulièrement pour le magazine underground Punk Planet, ainsi que pour le New York Times et Chicago Magazine. Il vit aujourd’hui à Chicago.

Je remercie Léa du Picabo River Book Club et les éditions Agullo pour cette chevauchée fantastique au cœur de l’Indiana.

“ Dans la cage ”

Dans la cage de Kevin Hardcastle aux Éditions Albin Michel

Traduit de l’anglais (Canada) par Janique Jouin

” Il avait participé à près de trente combats en tout. Il avait perdu deux fois sur décision de l’arbitre et n’avait jamais été mis K.O. dans la cage. Il y avait peu de gymnases où s’entraîner dans l’Ouest, mais davantage de combats, et il roulait parfois des heures dans la même journée pour que des boxeurs essaient de le tuer à l’entraînement ou que des catcheurs le fracassent sur des tapis de sol usés et contre des murs en parpaings capitonnés tandis qu’il luttait pour se remettre debout. “

Daniel est un ancien champion de boxe et de free fight. Il a dû raccrocher les gants après une grave blessure et dire adieu à ses rêves.

Douze ans plus tard, il est devenu soudeur et même une existence ordinaire au côté de sa femme et de sa fille à Simcoe, une petite ville de l’Ontario où il a grandi.

Mais dans cette région minée par le chômage il est parfois difficile de joindre les deux bouts. Daniel offre parfois ses services à Clayton, un caïd qu’il connaît depuis son enfance. Jusqu’au jour où ça dérape…

« Je crois que Clayton nous a entraînés dans un truc dont on ne peut pas se sortir, quoi qu’en pense cet enfoiré ». Dit Daniel

(…) « Quels que soient les problèmes qu’on a, c’est pas comme ça qu’on va les résoudre, continua-t-elle. Plus maintenant.

– C’est comme si le truc m’avait échappé, dit-il. Je ne l’avais pas vu venir.

– Les choses sont différentes aujourd’hui, rien à voir avec l’époque où tu as commencé à travailler avec lui, dit Sarah. Vous allez vous faire tuer, au train où ça va. Je l’ai compris rien qu’en parlant à Clayton. »

Daniel hocha la tête.

« Je ne veux pas finir comme lui, ça c’est une certitude, dit-il. “

Écœuré par la violence qui monte crescendo dans ce milieu, Daniel décide de s’affranchir et de remettre les gants.

” « Personne ne lui a jamais proposé un boulot décent, dit-elle. Tu le crois, ça ? C’est un type bien. Il y a de quoi se poser des questions…»

Mais hélas, on ne se libère pas d’une telle emprise avec quelques coups de poing.

Ce que j’en dis :

Quand on aime certains auteurs tels que Craig Davidson et Donald Ray Pollock et qu’ils saluent le petit nouveau, on ne peut que se réjouir de le découvrir nous aussi.

Dès les premières pages, une tension baignée de noirceur s’installe et ne quittera pas le récit et là je m’y sens déjà très bien. Mais voilà je poursuis ma lecture et je découvre un style particulièrement très détaillé même trop détaillé, ce qui me gâche une partie de mon plaisir et c’est vraiment dommage. Malgré tout je m’accroche et je fais bien car l’histoire est à la hauteur de mes espérances en dehors de ce bémol, alors je lui pardonne.

Un premier roman noir plutôt réussi, une histoire pleines d’émotions qui laisse peu de place à l’espoir quand hélas certaines personnes naissent sous une mauvaise étoile.

Un auteur à suivre en espérant qu’il va corriger ces petites imperfections qui nous donneraient encore plus de plaisir à le lire.

Kevin Hardcastle est un jeune auteur canadien originaire de l’Ontario, boxeur et fan d’arts martiaux. Il a étudié le « Creative Writing » à Toronto et à Cardiff, et ses nouvelles ont été publiées dans de nombreuses revues au Canada, ainsi que dans des anthologies internationales. Son premier recueil, Debris, paraîtra prochainement aux éditions Albin Michel. Dans la cage est son premier roman.

Je remercie les Éditions Albin Michel et Léa, créatrice du Picabo River Book Club pour m’avoir permis de découvrir le combat d’une vie peu ordinaire à travers ce roman.

“ Une douce lueur de malveillance ”

Une douce lueur de malveillance de Dan Chaon aux Éditions Albin Michel

Traduit de l’américain par Hélène Fournier

” Sans nicotine, son cerveau était comme brouillé par un sentiment d’effroi confus qui tournait en boucle, et il avait l’impression que le monde lui-même était plus hostile – qu’il en émanait, ne pouvait-il s’empêcher de penser, une douce lueur de malveillance. “

Dustin Tillman vit dans la banlieue de Cleveland avec sa femme et ses deux enfants. Ce quadragénaire mène une vie plutôt banale, tout en exerçant le métier de psychologue.

Il vient d’apprendre la libération de son frère adoptif, qui était en prison depuis trente ans. C’est suite à son témoignage, que Rusty a été condamné à perpétuité pour le meurtre de leurs parents et de deux proches.

Des tests ADN récents prouvent son innocence, et inquiètent sérieusement Dustin.

Ça fait penser à ces drôles d’histoires qui font l’actualité a déclaré Lamber au Daily News. Mais vous ne pouvez pas imaginer une seule seconde que ça puisse arriver à l’un de vos proches. ”

Au même moment, il s’occupe d’un nouveau patient, un policier en congé longue maladie. Cette homme est obsédé par la disparition de plusieurs étudiants des environs retrouvés noyés. Il pense qu’ils ont affaire à un serial killer. Englué dans sa vie personnelle, il se laisse petit à petit convaincre d’accompagner son patient dans cette enquête qui dépasse largement son rôle de thérapeute.

” C’est tellement bon de sortir de soi ! On s’enfonce dans une autre vie et elle s’ enfonce dans une autre vie et elle s’enfonce en nous, et puis les forces s’équilibrent – certaines parties de soi ont été remplacées ou à tout le moins diluées. Toutes ces choses qui tournaient lentement et sans discontinuer dans notre esprit se sont volatilisées. Tu fais une enquête, elle te serre dans ses bras et requiert toute ton attention. “

Un travail de longue haleine commence et va le plonger dans les ténèbres. Il devra faire face à ses contradictions et aux défaillances de sa mémoire tout en essayant de protéger sa famille du douloureux passé qui resurgit.

” Et maintenant, bien sûr, ça me revient. Quand je pense à ce que Rusty a pu raconter à Aaron, cet ancien rêve refait surface, m’enveloppe, et il est toujours aussi saisissant. “

Ce que j’en dis :

Accrocher le lecteur avec un roman aussi atypique, c’est ce qui fait la force de Dan Chaon dans ce récit. Alliant différents genres tels que : le roman noir, le thriller psychologique, le roman à suspense, la quête de vérité, l’auteur nous offre un roman choral on ne peut plus surprenant. Tout tourne autour d’une véritable question : que s’est-il passé ce fameux 12 juin 1983. Une intrigue du passé qui va se confronter à une nouvelle du présent.

À travers des flash-back nous allons suivre un véritable jeu de piste qui nous mènera peut-être sur les traces d’un serial killer. Sans oublier tous les personnages magnifiquement représentés qui ont chacun leur rôle dans ce drame psychologique qui tourne pour certains à l’obsession.

Malgré l’ampleur du roman, jamais on ne s’y perd, même si le doute ne nous quitte jamais dans une atmosphère particulière et angoissante.

C’est inventif, surprenant, addictif, stylé, vertigineux ce roman avait tout pour me plaire et c’est réussi. Un roman inclassable qui trouve sa place dans la catégorie monument littéraire.

Je remercie Léa créatrice du groupe Picabo River Book Club et les éditions Albin Michel pour m’avoir permis ce voyage livresque ingénieux.

Dan Chaon

Originaire du Nebraska, Dan Chaon est l’auteur de Parmi les disparus, Le Livre de Jonas, Cette vie ou une autre et Surtout rester éveillé, tous parus chez Albin Michel et salués par la critique. Dan Chaon enseigne à l’université à Cleveland (Ohio), où il vit aujourd’hui. Son nouveau roman, Une douce lueur de malveillance, a été consacré comme l’un des meilleurs romans de l’année par de nombreux quotidiens et magazines, dont le New York Times, le Washington Post et le Los Angeles Times.