L’ange rouge

L’ange rouge de François Médéline aux Éditions de La Manufacture de livres

“ La croix était fixée à l’horizontale. Une croix en bois brut, clair. Les quartes flambeaux étaient cloués à la coque. La mort se mélangeait à l’air chargé de vase et de rivière. Je me suis agrippé à la croix. J’ai effleuré les tibias. J’ai fait deux pas chassés pour longer les fils verts. Les fils verts remontaient les cuisses jusqu’à l’abdomen. Ils étaient pâles, assortis à la peau rigide que j’ai devinée froide sous le latex. […] L’orchidée flottait. J’ai discerné son cœur qui pompait le sang des chevilles à vif grâce à des tiges aériennes aux couleurs de l’espérance. ”

À Lyon, à la tombée de la nuit surgit sur la Saône, un radeau tout illuminé par une croix où un corps mutilé y est crucifié.

Une orchidée orne le cadavre donnant à cette mise en scène un côté artistique assez macabre.

Le crucifié de la Saône devient le nouveau défi de commandant Alain Dubak et de son équipe de la police criminelle.

La ville n’a jamais été face à un crime aussi horrible et aussi spectaculaire.

“ Nous avions hérité de l’affaire du siècle. Mon affaire. Le tueur aux orchidées. Le crucifié de la Saône. ”

Pas de temps à perdre, ni le temps de s’attarder sur les problèmes avec la hiérarchie, si l’équipe des six enquêteurs veut mettre la main sur ce tueur fou. Certaines règles et même certaines convictions devront être mises de côtés s’ils veulent obtenir des résultats rapidement.

Une véritable course contre la montre est en route, à en perdre le souffle.

Un seul objectif : trouver ce tueur, si possible avant qu’il récidive.

Ce que j’en dis :

J’ai entendu dire que François Médéline serait le descendant français de l’américain James Ellroy qui m’attend patiemment dans ma bibliothèque. Du coup ça me donne très envie de le dépoussiérer maintenant que j’ai enfin découvert la plume extraordinaire de Médéline.

Lui qui a tué Jupiter (fallait oser quand même) dans un de ses romans (que j’ai très envie de lire maintenant) n’est autre que le scénariste de Pike de Benjamin Whitmer en cours d’adaptation cinématographique (un de mes chouchous américains qui rêvent de se débarrasser lui aussi de son clown peroxydé) c’est dingue ces coïncidences tout de même.

En attendant découvrons L’ange rouge …

D’entrée l’auteur t’amène dans le vif du sujet et te débarque sur cette scène mortelle. Te voilà piégée, menottée à ce flic écorché vif que tu ne pourras plus quitter avant le final.

Rien n’est laissé au hasard, et c’est sous une tension extrême et permanente que Lyon cette ville lumière profanée par cette sombre histoire va t’offrir une visite très particulière avec pour guide Dubak et son équipe de fin limier, prêts à tout pour mettre fin à cette barbarie, qui entache le décor.

Avec un style puissant, des personnages réalistes barrés juste comme il faut qui portent l’histoire à bout de bras en vrai héros, dans cette ville qui tient son rôle à merveille, François Médéline nous offre du noir dans toute sa splendeur.

Un polar de haut vol, puissant, brillant et ambitieux qui rejoint la grande famille des auteurs incontournables du noir.

L’ange rouge vous offre un voyage où les âmes perdues atteindront un jour l’au-delà après quelques détours dans cet abime emplit de noirceur.

C’est publié à la Manufacture et c’est vivement recommandé par Dealerdelignes…

Un bouquin pareil ça se refuse pas, ça se savoure…

Et pour ma part, j’ai hâte de de découvrir les précédents maintenant que je connais cette plume prodigieuse.

Pour info :

Né en 1977 dans la région lyonnaise, François Médéline émigre à Romans-sur-Isère à 11 ans pour y faire son apprentissage du rugby, du grec ancien et de l’amitié.

Durant son doctorat, il est chargé d’études et de recherches à Science Po Lyon, spécialisé en sociologie politique et en linguistique. Il vit et mange politique durant dix ans comme conseiller, plume, directeur de cabinet et directeur de la communication de divers élus. Il aime la belote coinchée, ramasser des champignons en Lozère, pêcher des perches au bord du lac Léman et sa famille.

Il n’écrirait pas s’il n’avait pas lu James Ellroy.

Il apprécie particulièrement les ambiances malsaines de David Lynch, le lyrisme parfois potache de Sergio Leone, La Naissance de Vénus de Boticelli et l’album Ssssh de Ten Years After.

Il est le scénariste de l’adaptation cinématographique du roman Pike de Benjamin Whitmer paru chez Gallmeister. Il a traversé l’océan Atlantique Nord à la voile, se consacre à l’écriture, s’occupe d’enfants dans une école de rugby et n’a pas vraiment de domicile fixe.

Je remercie l’agence Trames et les Éditions de la Manufacture de livres pour cette plongée fascinante où la noirceur nourrit ces pages avec un style hallucinant.

Fahrenheit 451

Fahrenheit 451 de Ray Bradbury aux Éditions Folio

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Chambon et Henri Robillot

“ Son casque symbolique numéroté 451 sur sa tête massive, une flamme orange dans les yeux à la pensée de ce qui allait se produire, il actionna l’igniteur d’une chiquenaude et la maison décolla dans un feu vorace qui embrasa le ciel du soir de rouge, de jaune et de noir.

Comme à la parade, il avança dans une nuée de lucioles. Il aurait surtout voulu, conformément à la vieille plaisanterie, plonger dans le brasier une boule de guimauve piquée au bout d’un bâton, tandis que les livres , comme autant de pigeons battant des ailes, mouraient sur le seuil et la pelouse de la maison. Tandis que les livres s’envolaient en tourbillons d’étincelles avant d’être emportés par un vent noir de suie. ”

À la base, les pompiers sont censés éteindre les incendies pas de les déclencher. Pourtant, dans cette société future, où le livre est devenu antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, qui sont devenus interdits.

“ C’est toujours la nuit que l’alerte est donnée. Jamais en plein jour ! Est-ce parce que le feu offre un spectacle plus beau la nuit ? Parce que ça rend mieux, que ça en impose davantage ? ”

Les ordres sont les ordres. Pourtant le pompier Montag commence à entrevoir une autre possibilité, et s’autorise à rêver à un monde meilleur où la littérature et l’imaginaire ne serait pas bannis. Lassé de ce monde devenu artificiel, sans relief, il part en croisade contre cette pratique, tentant de sauver les livres, devenant un dangereux criminel qu’il faut éliminer, coûte que coûte.

Ce que j’en dis :

Profiter de cette magnifique édition collector pour enfin découvrir la plume de Ray Bradbury à la réputation mondiale.

« Ne jugez pas un livre d’après sa couverture » dit quelqu’un.

Classé dans la catégorie SF, ce livre ne serait peut-être pas passé entre mes mains sans cette originalité apportée à la finition de ce grand classique, récemment réédité chez Folio. Je suis persuadée qu’il fera la joie des bibliophiles, même de ceux qui le possédaient déjà.

Comme à mon habitude, je ne me suis pas attardée sur le synopsis et c’est horrifiée que j’ai découvert cette dystopie et les agissements de cette brigade 451, où les pompiers sont des pyromanes chargés de détruire les bibliothèques. Les livres étant devenus dangereux, ils sont amenés à disparaître sous les flammes de l’enfer.

Moi qui fait partie des bibliophiles, grande amoureuse des mots et des livres, découvrir ce récit était une véritable torture.

D’autant plus que même si on ne détruit plus les livres à notre époque, une nouvelle dictature est déjà en place face à la liberté d’expression. Nous sommes malheureusement confrontés à la haine de certains fanatiques qui se donnent le droit de mettre fin aux voix qui s’expriment.

Lire en 2020, en pleine pandémie planétaire ce roman publié en 1953, donne une saveur particulière à la lecture surtout face à l’actualité de ces derniers jours où un professeur d’histoire vient de perdre la vie assassiné par un fanatique.

Depuis quelques temps la science-fiction rattrape la réalité et certains auteurs du passé comme du présent deviennent de véritables visionnaires et commencent sérieusement à m’inquiéter sur ce qu’il adviendra de notre futur.

Un présent déjà envahit d’écran, alors qu’il est si bon de se laisser porter par des mots, des mots qui nous donnent une histoire, une histoire qui nous aide à nous échapper du quotidien en laissant au plus profond de nous l’espoir d’un monde plus beau.

Je terminerai avec quelques mots de Sophie Loubière, auteure de nouvelles percutantes entre autres, qui nous rappelle l’importance de la lecture : « Le monde est vaste à celui qui en tourne les pages. Et notre vie est trop courte pour qu’on ne rie pas de ses travers. Un accident est si vite arrivé. »

Lisez Fahrenheit 451, et surtout ne laissez personne détruire les livres, ni personne vous empêcher de lire, ou alors appelez moi, je l’enverrai brûler en enfer.

Pour info :


Né en 1920, Ray Bradbury s’impose rapidement comme un grand poète du fantastique et de la science-fiction avec ses Chroniques Martiennes . Auteur prolixe, il est également scénariste pour le cinéma (Fahrenheit 451 tourné par François Truffaut, Moby Dick de John Huston…)

Je remercie les Éditions Folio pour cette édition collector flamboyante.

Le voleur de plumes

Le voleur de plumes de Kirk Wallace Johnson aux Éditions Marchialy

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Doug Headline

Avant le sac à main Hermès ou les hauts talons Louboutin, l’indicateur le plus pertinent de votre statut social était l’oiseau mort. Plus celui-ci se parait d’exotisme, plus son prix grimpait, et plus son prix était élevé, plus le statut conféré à son propriétaire augmentait. Dans l’un des télescopages les plus étranges entre l’homme et l’animal, les plumes aux couleurs vives des oiseaux mâles, dont le développement et l’évolution avaient servi à attirer l’attention des femelles plus ternes, devinrent l’objet des pires braconnages afin que les femmes puissent attirer les hommes et exhiber la hauteur de leur perchoir au sein de la société. Au bout de millions d’années d’évolution, les oiseaux étaient devenus trop beaux pour n’exister qu’au bénéfice leur propre espèce. ”

De tout temps, les oiseaux se sont fait plumer de leurs parures jusqu’à pour certains devenir des espèces en voie de disparition.

Tout commença avec Marie-Antoinette, qui bien avant de se faire couper la tête, lança la mode des plumes en arborant un bijou qui en était paré. Et le carnage ne fit que commencer au profit de la mode…

“ Dans l’un de ces appels à agir, lors d’une conférence Audubon à New-York en 1897 au musée national d’Histoire naturelle, l’ornithologue Frank Chapman évoqua les oiseaux de paradis entassés dans les ateliers de modistes : « Cet oiseau superbe est aujourd’hui presque éteint. Si la mode s’empare d’une espèce, celle-ci est condamnée. Seules les femmes détiennent le pouvoir de remédier à ce grand mal. »

Sans Alfred Russel Wallace un naturaliste peu connu du dix-neuvième siècle, qui ramena en Europe de ses expéditions une collection de spécimens rares, aux couleurs éclatantes, beaucoup auraient disparu à jamais et cette histoire n’aurait même pas vu le jour.

C’est en entendant parler de cette importante collection qui était conservée dans le musée d’Histoire naturelle de Tring en Angleterre que notre jeune musicien passionné par le montage de mouche pour la pêche décide d’organiser le plus grand vol du siècle en matière d’histoire naturelle.

« Vous avez dû être choqué quand vous l’avez appris, dis-je, faisant référence au vol.

– Le fait qu’un tel acte ait été commis ne me parait pas choquant du tout. Quand quelque chose est rare, les gens deviennent créatifs », répondit-il.

À son tour, Kirk Wallace entend parler de cette histoire pour la première fois, lors d’une partie de pêche à la mouche. Il fut fasciné par cette affaire, qui éveilla chez lui un vif intérêt avec une terrible envie d’en connaître davantage. Il commence alors une véritable enquête pour découvrir ce que sont devenus ces fameuses plumes, et part sur les traces de ces obsessionnels capables de tout mais surtout à n’importe quel prix, pour posséder la beauté rare que nous a offert si généreusement la nature.

Ce que j’en dis :

Avant de vous parler de ce formidable récit, permettez-moi de souligner la beauté du livre et le soin que les Éditions Marchialy y ont apporté pour nous offrir un objet livre de toute beauté. Que ce soit la couverture, la présentation, ou la typographie, tout est de qualité et rend ce livre encore plus précieux pour les bibliophiles.

À travers ce récit, l’auteur nous offre une enquête très approfondie sur le monde des oiseaux, qui par leur beauté ont suscité hélas tant de convoitises. Il retrace tout le parcours de ces oiseaux qui se retrouvent en premier lieu dans les musées d’Histoire naturelle, puis subissent un véritable trafic au bénéfice de la mode, pour finir un jour une fois encore plumé au profit des passionnés de pêche à la mouche.

Une histoire vraie, passionnante qui aborde de nombreux thèmes à travers les années, tels que le trafic d’animaux, la destruction de la faune au profit de la science et de la mode, la cupidité, l’obsession du paraître , l’addiction, le désir de posséder, qui entraînent inévitablement la disparition de certaines espèces.

Un récit fabuleux, captivant et authentique qui nous révèle l’un des plus grand vol du siècle en matière d’Histoire naturelle que je vous invite à découvrir de toute urgence.

Pour info :

Kirk W. Johnson est un auteur américain et fondateur de The List Project, une organisation à but non lucratif qui aide les réfugiés irakiens, qui travaillait auparavant pour le gouvernement américain pendant la guerre en Irak.

Il a été coordinateur régional de l’agence américaine pour le développement international pour la reconstruction de Fallujah en Irak en 2005.

Son travail a notamment été publié dans le New Yorker, le New York Times, le Washington Post, le Los Angeles Times, le Wall Street Journal et Foreign Policy.

Je remercie les Éditions Marchialy pour cette envolée littéraire de toute beauté.

Broadway

Broadway de Fabrice Caro aux éditions Gallimard / Collection Sygne

Il y a dans la vie de chaque lecteur des rendez-vous marqués et des rencontres improbables, et l’on peut dire que Fabrice Caro et moi nous étions fait pour nous croiser un jour ou l’autre.

Déjà ce titre Broadway, un axe du quartier de Manhattan de cette ville de New-York que j’aime tant, qui traverse la ville en diagonale du sud au nord de l’île contrairement au quadrillage établi en 1811. Une vraie rebelle cette Broadway, un peu comme moi.

Et pourtant il est clair que ce n’est point en diagonale que j’ai parcouru ce récit, mais bien page après page, savourant chaque mot, laissant les émotions m’envahir, laissant exploser mon rire, repensant inévitablement à mes propres anecdotes et réalisant que j’avais depuis pas mal d’années autorisé mon droit de retrait avec le non merci pas envie, même si je gardais certaines fin de phrases pour moi par soucis de bienséance. J’ai déjà assez d’ennemis, n’en jetons plus la cave est pleine…

Mais revenons plutôt à ce récit, à ces pages anti- déprime, plein d’esprit et d’ironie.

Point positif dans ce dessin : il n’y a aucune faute d’orthographe, je pourrais en faire la remarque au proviseur, mais je doute que ce soit ce qu’il attend de moi. Il m’apparaît même, de manière un peu paradoxale, que l’orthographe impeccable renforce la vulgarité du propos. Des textes truffés de fautes auraient constitué une sorte de redondance dans la médiocrité, la vulgarité du texte et celle du dessin se seraient annulés, alors que l’absence de faute imprime au dessin un aspect pertinent, il lui donne une sorte de crédibilité, sans faute d’orthographe l’artiste apparaît soudain légitime et l’on se prend à croire que Guiraud est réellement bonne et que Charlier la lui met vraiment, et ça fait froid dans le dos. “

Axel a 46 ans, il est marié et père de deux enfants. Suite à une œuvre artistique de son fils à l’école, le voilà convoqué avec son épouse dans le bureau du proviseur.

Le début de semaine avait déjà été perturbé suite à l’arrivée d’une lettre de prévention pour un examen médical.

Décidément, tout est fait pour lui filer l’angoisse.

Il est clair que sans une bonne dose d’humour, tout ça serait insupportable…

Et figurez-vous que je viens de recevoir la même lettre sauf que moi j’ai atteint la limite de péremption.

C’est donc avec curiosité de prime abord que j’ai parcouru ces pages puis les fous rires se multipliant je l’ai dévoré en un clin d’œil.

Cet auteur est un génie, possédant l’humour plein d’esprit dont je raffole et donc j’avais essayé d’abuser après mon fâcheux accident…

Pour la promo du livre, je ne peux que conseiller aux libraires de le lire en présence des clients et de laisser les rires envahir la librairie, ils ne résisteront pas longtemps à découvrir Fabrice Caro et sa plume aussi subtile que délicieuse.

Un artiste de talent qui nous offre un spectacle littéraire digne des scènes de Broadway.

Prenez votre billet, vous ne risquez rien mise à part une échappée livresque qui chassera la mélancolie ambiante.

Franchement ça ne ce refuse pas.

Pour info :

Né en 1973, Fabcaro (ou Fabrice Caro) poursuit depuis une dizaine d’années son exploration de la bande dessinée d’humour entre expérimentation, autobiographie et absurde, seul ou officiant au scénario pour d’autres, alternant les albums pour des éditions indépendantes avec notamment Le steak haché de Damoclès, L’album de l’année ou La clôture, et albums plus grand public, parmi lesquels Z comme Don Diego (avec Fabrice Erre) ou Amour, passion et CX diesel (avec James). Il a également collaboré à divers magazines ou journaux comme Tchô !,

L’écho des savanes, Psikopat, ZOO, CQFD, Kramix ou Fluide Glacial pour lequel il travaille actuellement, ou des revues comme Jade et Alimentation générale.

Il est aussi l’auteur d’un roman, Figurec, paru en 2006 et Le discours en 2018 aux éditions Gallimard.

Broadway est son troisième roman.

Et maintenant j’ai très envie de découvrir ces autres œuvres BD et romans 😉

Larmes de fond

Larmes de fond de Pierre Pouchairet aux Éditions Filature(s)

“ C’est à cause de, ou grâce à, l’informatique que tout est arrivé. Ça a commencé par la rencontre d’un client à qui il a vendu un serveur destiné à abriter un site un peu spécial que, par pudeur, Yvonnick n’a jamais osé qualifier de facho, bien que les idées véhiculées y soient nauséabondes. Sa première tentation a été d’y injecter un virus et c’est ce qu’il a fait. La semaine suivante, son acheteur l’appelait au secours. Il s’était promis de lui faire un doigt d’honneur et de l’envoyer paître… Sauf qu’il ne l’a pas fait, pour une raison assez simple et qui a le don de faire tomber beaucoup de principes, surtout les siens : l’argent. ”

Yvonnick est un véritable geek, et comme sa boutique de dépannage informatique rapporte peu, pour arrondir les fins de mois il rends parfois quelques services. C’est comme ça qu’il a sympathisé avec le diable, apportant en plus son savoir faire en plongée sous-marine.

Lorsque Jean de Frecourt, un homme d’affaires semble porté disparu, Yvonnick se retrouve également dans la ligne de mire de Léanne commandante de police.

C’est avec sa sœur également commande de police, qu’elle va œuvrer pour résoudre cette étrange affaire où un important trafic de drogue semble lié à des magouilles politiques.

“ Voilà qui donne un tour nouveau à cette affaire, du rififi chez les Bourges. ”

Il est temps de découvrir ce qui relie ces deux hommes et surtout d’y mettre un terme.

Ce que j’en dis :

Si Pierre Pouchairet, ancien commandant de police, spécialiste de la lutte contre le crime organisé , menait ses enquêtes avec le même soin que dans ce récit, il a dû mettre un sacré paquet de criminels derrière les barreaux.

Si le Quai des orfèvres a perdu un fin limier, la littérature policière a gagné un orfèvre en écriture.

En mettant son expérience de terrain dans ses romans, il nous offre à travers ce nouveau polar, un récit rythmé, passionnant, réaliste avec des personnages féminins haut en couleur, tout en nous faisant profiter de sa région, où se passe notamment cette histoire.

Que ce soit l’enquête, les personnages, le lieu, son implication en matière de justice est sans failles.

Pierre Pouchairet signe bien plus qu’un grand polar, il nous entraîne dans une course infernale contre le mal et nous confronte à la pire espèce humaine, tout en rendant hommage à son ancien métier en mettant en scène deux femmes qui n’ont rien à envier à l’élite masculine.

Sur le Quai Quimpérois, l’écrivain veille, prêt à dégainer sa plume aux services des lecteurs friands de polar de haut vol.

Ne laissez pas Larmes de fond prendre le large avant d’y plonger votre regard, mais laissez vous embarquer à bord, et laissez-vous porter contre vent et marée dans cette aventure sous haute pression. Un palier après l’autre, cette plongée bluffante vous coupera le souffle.

À découvrir absolument.

Pour info :

Pierre Pouchairet, né en 1957, est un écrivain français, auteur de romans policiers.
Après une jeunesse dans le Berry, Pierre Pouchairet a intégré l’école des inspecteurs de police de Cannes Écluse en 1980.

De 1981 à 1987, il est affecté au sein de la brigade criminelle de la Police Judiciaire de Versailles. En 1987, il rejoint l’antenne de Nice de la Police Judiciaire de Marseille, où il y reste jusqu’en 1998 en tant que chef d’un groupe chargé de la lutte contre le trafic de drogue.

Cette époque a le plus marqué sa vie professionnelle.
De 1998 à 2012, il est envoyé pour plusieurs missions dans le monde (Afghanistan, Liban, etc.) notamment comme commandant en chef et attaché de sécurité intérieure.

En 2012, ayant la possibilité de solliciter sa mise en retraite il demande à bénéficier de ses droits pour rejoindre sa femme en poste à Naplouse en Cisjordanie.
Il se consacre alors à l’écriture.

Dans son premier roman, Des Flics français à Kaboul(Editions La boîte à Pandore), il relate son temps passé en Afghanistan.

Puis il écrit un premier polar très autobiographique Coke d’Azur (Editions Ovadia, épuisé). Il signe chez Jigal un premier roman : Une terre pas si sainte dont l’action se passe en grande partie en Israël, puis La Filière afghane où il fait une part belle à ses souvenirs afghans. Des écrits où réalité et fiction s’entremêlent. Son troisième livre, A l’ombre des patriarches, poursuite des aventures de Maïssa, policière palestinienne et de Guy et Dany, flics israéliens, suivra en février 2015.
Avec son quatrième roman, Mortels Trafics, publié en 2016, il est lauréat du prix du Quai des Orfèvres 2017.

Puis La prophétie de Langley obtient le prix du polar Michel Lebrun en 2017.

Aventures en Bretagne :

D’une rencontre avec Jean Failler, le créateur du « polar breton », naît l’idée d’une série policière ayant pour cadre principal la Bretagne. C’est ainsi que sort en juin 2018 chez l’éditeur Palémon, Haines, le premier volume d’une série mettant en scène un groupe de trois rockeuses quadras célibataires.

La série marque le retour de Léanne Vallauri (la personnage principale de Mortels Trafics), devenue chef de la PJ de Brest où elle retrouve deux amies de jeunesse : Élodie, médecin légiste et Vanessa, psychologue judiciaire. D’autres aventures suivront : La Cage de l’albatros, L’assassin qui aimait Paul Bloas, Avec le chat pour témoin.

L’actualité en toile de fond :

La série bretonne n’empêche pas l’auteur de poursuivre l’écriture de romans ancrés dans l’actualité. C’est le cas de Tuez les tous… mais pas ici, sorti chez Plon en mars 2018, qui relate, sur un fond de machination d’État, le départ de jeunes, attirés par les filières djihadistes, et de Larmes de Fond, dont la sortie est prévue en mai 2020 aux éditions Filature(s) Dargaud.

Je remercie Olivia et les Éditions Finitude(s) pour cette enquête sous haute tension

Les larmes du cochontruffe

Les larmes du cochontruffe de Fernando A. Flores aux Éditions Gallimard / La Noire

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Paul Durant

Le Texas et le Sud du Mexique, sont dorénavant séparés par deux murs, et sous haute surveillance, protégés par les protecteurs de la Frontière.

Les cartels sont toujours omniprésents, mais la drogue n’est plus aussi attractive pour se remplir les poches. À présent ils ont jeté leurs dévolus sur les têtes réduites d’indigènes et l’art amérindien.

C’est dans ce climat où règne la violence et la corruption que Bellacosa, recherche son frère disparu, en compagnie de Paco un journaliste qui enquête de son côté sur un autre marché scandaleux lié à des espèces animales disparues.

Pendant leurs recherches, ils vont rencontrer une étrange créature appelée le cochontruffe.

Ce que j’en dis :

Voilà bien une histoire aussi surprenante que le cochontruffe croisé entre ces pages. On est en droit de se demander si l’auteur était sous l’emprise d’une substance hautement hallucinogène pendant son processus d’écriture, car cette histoire est plutôt barrée.

Dans cet univers décalé il nous emmène dans le futur, à travers une double enquête qui nous conduira vers un banquet privé très bizarre où le gratin s’adonne à divers pratiques on ne peut plus étranges. Peut-être souhaitait-il dénoncer le danger qui nous guette face aux clonages d’espèces disparues, un genre de mise en garde sur les dérives de certaines pratiques pour assouvir les lubies des riches,.

J’ai peut-être bien raté quelque chose en chemin ?

Hélas les les larmes du cochontruffe n’ont pas réussi à m’attendrir, et c’est plutôt un peu perdue que j’ai terminé cette lecture. Il est clair que je ne m’attendais pas à trouver ce genre d’histoire dans cette collection.

Surprise je l’ai été mais pas du côté escompté. Je n’irai pas jusqu’à verser une petite larme de regret mais presque.

Un rendez-vous manqué avec la noire c’est plutôt rare, mais voilà c’est fait

Pour info :

Fernando A. Flores est né à Reynosa, Tamaulipas, au Mexique, et a grandi dans le sud du Texas.

Depuis 2014, il est libraire à Austin.

Je remercie les Éditions Gallimard pour ce voyage au pays imaginaire du cochontruffe.

Carnets d’enquête d’un beau gosse nécromant

Carnets d’enquête d’un beau gosse nécromant de Jung Jaehan aux Éditions Matin Calme

Traduit du Coréen par Han Yumi et Hervé Péjaudier

Dans le quartier Yeonnam de Séoul, dans une grande maison de trouve le « Sanctuaire du beau gosse ».

Pour le rencontrer, il vous faudra être armée de patience. Son carnet de rendez-vous est blindé, tant sa réputation est immense.

Cet homme Chamane posséderait une don pour répondre à vos attentes et au passage vous délester d’un paquet de Wons.

Est-ce un charlatan ou un petit malin qui profite de là naïveté des Coréens ?

C’est certainement la question que s’est posée Han Ye-eun une jeune inspectrice du commissariat de Mapo lorsqu’elle tombe sur lui lors une enquête criminelle.

“ Han-jun roule des mécaniques. Ye-eun glousse.

– Vous charriez. Au fond, vous aussi, vous êtes un bel escroc. Votre numéro divination n’est vous sert qu’à vider les poches de vos clients, non ?

Escroc me parait un terme un peu fort. Je me contente de leur apporter mon aide afin de remettre leur vie sur de bons rails. Après tout, je suis bien plus efficace que tous ces psys qui ne jurent que par Freud.

Escroc, pas escroc, le débat se poursuit ainsi un bon moment. ”

Ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus, prenez plutôt rendez-vous avec le beau gosse ce chamane arnaqueur, qui cache dans sa garde-robe un costume d’enquêteur au grand cœur, et découvrez à votre tour son histoire.

Ce que j’en dis :

Alors il est comment ce nouveau menu coréen ? Traditionnel ou plutôt exotique ?

Plutôt exotique avec en bonus quelques traditions coréennes.

Et le beau gosse, tu le trouves comment ?

– Tu sais, moi, suis plutôt branchée américain, mais il a du charme c’est certain.

Donc tu ne vois pas d’inconvénient si je lui cours après chez mon libraire ?

Mais carrément, car c’est clair que tu risques de prendre ton pied avec ce beau gosse, le menu est à la hauteur de toutes tes espérances. Intriguant, drôle, attachant, bien rythmé et plein de surprises avec ce petit côté exotique qui donne une saveur incomparable. Et si l’auteure tient ses promesses, on aura droit à de nouvelles aventures, alors tu vois la vie est belle chez matin calme, toujours au top pour varier nos plaisirs littéraires.

– Alors je réserve de suite ce menu très attrayant, et vous chers lecteurs, vous allez craquer pour fondre de plaisir ?

Une chose est certaine, aussi savoureux soit-il ce menu ne vous fera pas grossir, alors ne vous en privez pas.

Pour info :

Jeune autrice, Jung Jae-han a publié plusieurs textes sur internet dont un a reçu le prix Kakao du roman en ligne. Jung Jae-han appartient à cette nouvelle vague de web-auteurs feuilletonistes qui réinventent le roman contemporain.à savoir

Jouant sur des héros archétypiques dignes d’une série Z, son écriture hyper réaliste, un roman qui va crescendo d’un rebondissement au suivant. Un livre clairement taillé pour le cinéma et dont les droits ont été acquis par AD406 (The Chase, A hard day, Witness…).

Je remercie l’agence Trames et les Éditions Matin Calme pour ce délicieux menu coréen en charmante compagnie .

De nos ombres

De nos ombres de Jean-Marc Graziani aux Éditions Joëlle Losfeld

“ Cela arrivait à l’improviste. Presque chaque fois, par un chuchotement, puis avec le temps, sous bien d’autres formes encore. Ou bien était-ce simplement moi qui, plus attentif à ses manifestations, les décelais plus précocement – avant même que les mots ne surviennent – dans le grésillement erratique d’une lampe, la vibration discrète d’un objet, l’absence d’écho d’une cave … ”

Au cours de l’année 1954, à Bastia, Joseph un jeune homme de 12 ans découvre qu’il possède un don. Il pensait être possédé par une douce folie mais heureusement Mammö son arrière-grand-mère va l’aider à dompter et à accepter ce don.

En sa compagnie, après chaque manifestation il va tenter de décrypter les messages, remontant jour après jour le cours du temps vers des secrets de famille enfouis.

“ Certains se découvrent fous un couteau à la main, d’autres en se trouvant nus dans le regard des gens ; moi , c’est le râle crépitant d’un disque qui me l’apprit et le visage fardé d’un ténor italien vint confirmer la chose : j’étais fou. Les larmes vinrent aussitôt. Toutes étaient pour maman, pour le mal que j’allais lui faire. ”

Ce que j’en dis :

Dans l’ombre se cache une grande histoire. Murmure après murmure, elle se dévoile à Joseph, qui la partage avec nous.

Jean – Marc Graziani tisse une véritable intrigue, pleine de mystères et de croyances tout en musicalité, en véritable orfèvre.

Sa voix se confond avec celle de son personnage et nous transporte dans un univers pittoresque qu’il connaît bien et qu’il retranscrit à merveille en donnant vie à Joseph et Mammö, notre duo d’enquêteurs inoubliables.

Un magnifique premier roman qui nous entraîne dans les rues de Bastia pour une aventure hors du commun.

C’est publié chez Joëlle Losfeld toujours au top pour dénicher de nouveaux talents et nous offrir des voyages littéraires inoubliables.

Pour info :

Jean-Marc Graziani est né, vit et travaille en Corse.

De nos ombres est son premier roman.

Je remercie Babelio pour cette merveilleuse découverte.

Les pantoufles

Les pantoufles de Luc-Michel Fouassier aux Éditions de l’arbre vengeur

En pantoufles et complet veston, je risquais de détonner un peu, voire de passer carrément pour un cinglé. Il eut été préférable finalement de sortir vêtu d’une robe de chambre. Au moins, cela eût pu me donner des allures de gardien d’immeuble pressé de faire une course et de regagner sa loge pour vaquer à des occupations plus tranquille.

Notre héros s’est laissé distraire ce matin par quelques grains de poussières oubliés par sa femme de ménage. Un peu contrarié et plutôt pressé, il sort précipitamment s’apercevant trop tard que ses clés sont restées à l’intérieur et qu’il a toujours ses pantoufles aux pieds.

“ Je ne les avais jamais observées avec autant d’attention, mes charentaises. Mis à part, cette tâche, elles avaient fière allure. Les extrémités au-dessus des gros orteils ne présentaient pas encore l’usure habituelle qui dégénérait en trou, signe annonciateur d’un remplacement imminent. […] Pointure 42, tissu 100% laine, fabriqué en France. Fières, mes charentaises affichaient un petit air aristocratique.

Quelque peu contrarié au départ, il va pourtant se faire très vite à l’idée et c’est à pas feutrés qu’il poursuivra sa journée ignorant encore les surprises qui l’attendent.

Ce que j’en dis :

Un homme sort en pantoufles et tout le monde ou presque semble offusqué, pourtant personne n’a fait de réclamation auprès de Naghi qui s’affiche à la télé en costume avec des baskets toujours très olé olé aux pieds devant des millions de spectateurs, allez comprendre.

Il est clair que dès que l’on s’offre un peu de fantaisie dans ses tenues vestimentaires, les regards s’attardent et se permettent de juger, sans même savoir le pourquoi du comment. Et bien évidemment notre étourdi va vite s’en rendre compte. Son obstination va même lui fermer quelques portes et lui interdire certains accès, tout ça parce qu’il porte des pantoufles.

Mais n’en déplaise aux biens chaussés, les pantoufles c’est le pied… et même Cendrillon et sa pantoufle de verre ne font pas le poids face à ces pantoufles en feutre qui pourraient bien permettre à notre héros de se faire de nouveaux amis et peut-être même de trouver chaussure à son pieds.

Une lecture fort agréable, drôle et pleine d’esprit à lire au coin du feu, les doigts de pieds en éventail dans une bonne paire de charentaises.

Pour info :

Luc-Michel Fouassier est né en mai 68, non loin des pavés, en région parisienne. Ses premiers livres ont paru en Belgique. Au contact de nos amis wallons, il a acquis la conviction que l’humour bien troussé et bien chaussé reste le moyen de lutter le plus efficace contre les fâcheux de tous poils. Il a publié chez Quadrature et Luce Wilquin, notamment Le Zilien, préfacé par Jean-Philippe Toussaint.

Je remercie l’agence Trames et les Éditions de l’arbre vengeur pour cette chouette découverte.

Trencadis

Trencadis de Caroline Deyns aux Éditions Quidam

« J’ai eu la chance de rencontrer l’art parce que j’avais, sur le plan psychologique, tout ce qu’il faut pour devenir une terroriste. »

Que se cache-t’il derrière ce titre aux allures de mosaïque ?

Une femme ? Une artiste ? Une œuvre ? Une vie ? Ou tout simplement un peu tout ça pour nous faire découvrir une fresque littéraire aussi atypique que Niki de Saint Phalle.

Si au départ ce nom ne me disait rien, après quelques recherches j’ai relié l’artiste à ses œuvres d’art et j’ai poursuivi ma visite faisant doucement connaissance avec cette femme à la vie plutôt tumultueuse.

De cela, Niki ne s’en cachera jamais : « J’ai commencé à peindre chez les fous. »

Grâce à l’auteure Caroline Deyns, je découvre une femme tourmentée par un douloureux passé mais pleine de vie et d’extravagance qui très tôt se passionne pour l’art.

Une femme insoumise, rebelle, indépendante autant dans sa vie de femme que dans sa vie d’artiste. Elle laisse exploser ses blessures et les transforme en créations originales. En apportant de la couleur dans la noirceur, cette femme ne cessera de surprendre, d’émerveiller.

[…] comme seule en sont capables les filles, un peu barrées qu’ on oserait pas qualifier d’hystériques, mais quand même, parce que celle-ci elle en tient une couche avec sa carabine qui explose les entrailles de ses propres tableaux. Alors oui, cette bousculade volontaire comme une réparation, un essai de cicatrisation, mais aussi, pourquoi pas, une tentative pour édicter, à l’intérieur même du groupe avant-gardiste, un nouvel équilibre où elle, Niki, pourrait se tailler la place du (chasseur de) lion. Elle, et toutes les autres femmes avec.

Bien plus qu’une biographie, le portrait de cette femme présenté de manière originale, comme pourrait l’être une exposition, est un véritable enchantement.

Caroline Deyns nous offre à sa façon une aventure passionnante, bourrée d’anecdotes en nous offrant ce récit qui nous permet de découvrir la passion et l’admiration qu’elle a pour Niki.

Une magnifique découverte qui me permet de poser un regard différent sur l’artiste que je connaissais si peu, et qui me permettra dorénavant d’admirer ses œuvres à leurs justes valeurs.

C’est publié chez Quidam Éditeur, qui nous offre toujours une belle galerie d’artistes d’horizons différents pour toujours surprendre et émouvoir les lecteurs .

Une belle surprise complètement inattendue.

Pour info :

Originaire de Valenciennes, Caroline Deyns vit et enseigne à Besançon. Elle est l’auteure aux éditions Philippe Rey de Tour de plume (2011) et de Perdu, le jour où nous n’avons pas dansé (2015).

Je remercie Quidam éditeur pour ce récit extraordinaire