Dans les eaux du Grand Nord de Ian McGuire aux Éditions 10/18
Traduit de l’anglais par Laurent Bury
” Il y a vingt ans, les eaux où nous sommes enceinte moment étaient aussi pleines de baleines, mais à présent, les bêtes sont toutes parties vers le Nord, loin des harpons. Comment le leur reprocher ? Les baleines sont des animaux intelligents. Elles connaissent les lieux les plus sûrs, où il y a le plus de glace, et où il est le plus dangereux pour nous de les suivre. Bien sûr, l’avenir, c’est la vapeur. Avec un navire à vapeur assez puissant, nous pourrions les chasser jusqu’au bout de la terre. “
Le Volunteer, un baleinier du Yorkshire est sur le point de prendre la mer, vers les eaux riches du Grand Nord, avec à son bord une belle bande de matelots en tout genre. Embarque également, Patrick Summer, un ancien chirurgien de l’armée britannique qui traîne une mauvaise réputation.
Espérant trouver un peu de répit à bord, il était loin d’imaginer l’aventure auquel il allait être confronté.
À la découverte d’un jeune mousse assassiné brutalement dans une cabine, il prends conscience que le mal à l’état pur est parmi eux. Et il pense avoir deviner qui est ce meurtrier.
” Le capitaine blêmit de rage, son trouble est profond. Il n’a encore jamais entendu parler d’un meurtre sur un baleinier : les bagarres entre membres d’équipage sont monnaie courante, bien sûr, et même les coups de couteau, en de rares occasions, mais pas les assassinats, surtout un enfant. Et il faut que cela se produise maintenant, pour sa dernière expédition, comme si le Percival ne suffisait pas à ternir à jamais sa réputation. “
L’expédition commence à prendre une tournure différente et dévoile peu à peu ses véritables objectifs.
Des confrontations semblent inévitable et risquent de mettre en danger tout l’équipage dans les ténèbres et le gel de l’hiver arctique.
” Ils entrent de nuit dans le détroit de Lancaster. Au sud, l’eau est dégagée, mais au nord, le paysage est granuleux et monotone, composé d’icebergs et d’étendues de glace fondue, lissées par endroits par le vent qu’îles sculpte, accidentées ailleurs, brutalisées et soulevées en mastodontes à l’affût par l’alternance des saisons et par la dynamique des températures et des marées. “
Ce que j’en dis :
N’ayant pas lu Moby Dick de Melville, je n’aurai pas l’audace de le comparer avec ce récit même si je suis persuadée que le thème principal abordé est identique, je pensais bien évidemment aux baleiniers.
Embarquée à bord du Volunteer aux côtés de marins sans foi ni loi, qui se révèlent parfois des brutes sanguinaires, je découvre une aventure glaciale.
L’action est au rendez-vous et le suspens autour de ce meurtre abominable agrémente ce roman d’aventure d’une intrigue effrayante et révèle l’avidité de certains êtres sans scrupules.
Un récit captivant, avec un final qui marque la fin d’une grande époque pour les chasseurs de baleines.
Véritable dépaysement, ce voyage donne parfois le mal de mer face à toute cette violence qu’elle soit due aux humains ou au climat polaire.
Un formidable roman d’aventure à lire au coin du feu.
Pour Info :
Je remercie les Éditions 10/18 pour ce fabuleux voyage.