M pour Mabel d’Helen Macdonald chez Fleuve Éditions
« Quand vous êtes brisé, vous vous mettez à courir droit devant vous. Mais pas toujours pour vous enfuir. Parfois vous vous précipitez désespérément vers quelque chose. «
Durant son enfance, Helen se prête à rêver de devenir fauconnier. En attendant de rejoindre l’univers des adultes, la lecture traitant du sujet lui tiendra compagnie et entretiendra ce rêve. Arrivée à l’âge adulte elle perd brutalement son père. Pour tenter d’apprivoiser cette douleur et faire son deuil elle se lance dans le dressage d’un autour.
« J’étais détruite. Une part de mon être essayait de se reconstruire et le modèle à suivre était là, sur mon poing. Le faucon était tout ce que je voulait être : solitaire, indépendante, libérée de la douleur, insensible aux blessures de la vie humaine. »
En s’isolant du monde, seule avec son autour qu’elle baptisera Mabel, elle va, à travers ce défi tenter de se reconstruire. Elle démarre un long voyage vers la résilience en empruntant divers chemins. Un tête à tête assez particulier avec Mabel entouré de la nature, sa faune et sa flore.
» Le monde est rempli de signes et de merveilles qui apparaissent et disparaissent. «
Mabel, tu m’as fait rêver. J’aurais aimé prendre ta place lors de tes envols. Survoler en toute liberté le monde. Voilà le hic, la liberté dont Helen t’a privé. N’oublions pas que ce roman est autobiographique et entraine forcément un parti pris de ma part. Cependant,et malgré quelques longueurs qui accompagnent forcément un tel voyage, ce récit est un sacré roman sans être complètement passionnant. L’histoire de White qui se glisse dans la narration empiète sur la véritable histoire et c’est dommage.
Helen Macdonald nous offre un beau roman, qui nous embarque vers un art ancestral à travers ce voyage métaphysique, où l’avancée du dressage mènera forcément vers l’avancée du deuil. Un grand dépaysement, un sujet intéressant qui laisse une belle place au rêve si on fait abstraction de quelques passages.
» Je m’étais envolée vers un lieu dont je ne voulais plus jamais revenir. »
Helen Macdonald est écrivain, poète, illustratrice, historienne au sein de l’université de Cambridge. Son livre a reçu le prix Costa Book Award et le Samuel Johnson Prize.
Je remercie les éditions Fleuve pour ce beau voyage livresque.