De silence et de loup

De silence et de loup de Patrice Gain aux Éditions Albin Michel

Après le Montana, puis l’Alaska, et le Monténégro, Patrice Gain nous embarque pour la Sibérie dans les glaces de L’Arctique, sur les traces d’Anna une jeune journaliste scientifique.

Ayant perdu consécutivement deux personnes très proches qui lui étaient extrêmement chères, elle n’a pas hésité à répondre à une annonce qui recherchait une journaliste bilingue pour rédiger des comptes-rendus sur des travaux scientifiques menés en Arctique à bord d’un navire polaire, au large des îles de Nouvelle-Sibérie, lors d’un hivernage sur la banquise.

Après avoir subi l’hostilité de l’équipage, elle va se retrouver piégée aux confins de la Sibérie, où pour sauver sa peau, elle devra affronter de nombreux prédateurs autant humains qu’animales.

Dans cette ambiance glaciale, pour affronter ses peurs et sa solitude, elle se confie par écrit à son journal. Une situation angoissante qui semble pourtant l’aider à lever le voile sur ses drames intimes.

Un carnet qui se retrouvera entre les mains de son frère, lui-même reclus dans un monastère tentant de faire face à ses propres démons.

“ C’est un carnet de voyage, avec une reliure en cuir craquelé comme celle d’un incunable. Il semble avoir traîné dans tous les recoins du monde avant d’arriver jusqu’à sa cellule. Sur la première page, en haut à droite, il est écrit : « Anna Liakhovic – À Zora, ma bêle, elle était mon ventricule droit, et à Romane, le gauche. » Puis, dessous, d’une écriture moins agile : « À Sacha aussi, pour qu’il sache que l’érémitisme n’est pas la voie du salut éternel. »

Patrice Gain signe un cinquième roman noir magistral dans un décor spectral en harmonie parfaite avec cette histoire glaciale où personne ne respire l’innocence.

Dès les premières pages, dans une ambiance angoissante on se retrouve face à plusieurs énigmes qui s’entremêlent libérant au passage de terribles douleurs intimes et apportant son lot de prédateurs en tout genre.

Une histoire pleine de silence et de loup, de secrets et de pillard, de corruption où il faudra briser la glace pour survivre à toute cette violence.

Patrice Gain affectionne le noir, mais n’en demeure pas moins protecteur de la planète, et malgré la brutalité de son histoire et des ses personnages, il nous met face à la dure réalité des perversions humaines mais également aux dangers qui nous guettent face au réchauffement climatique.

Une écriture parfaitement maîtrisée, pour un thriller impossible à lâcher, terriblement inquiétant, et même effrayant où la violence des hommes s’acharne contre les femmes depuis bien trop longtemps.

Mais attention il est possible que la vengeance n’ait pas dit son dernier mot.

Un conseil : Foncez !

Pour info :

Patrice Gain est directeur du Syndicat intercommunal de la vallée du Haut-Giffre.

L’auteur avait déjà publié quelques ouvrages d’un autre type : topo-guides de randonnée et articles pour des magazines de montagne. Il publie un roman, “ La naufragée du lac des dents blanches ” ,suivra “ Denali” , “ Terres Fauves ”, “ Le sourire du scorpion ” et enfin “ De silence et de loup ”.

Je remercie les Éditions Albin Michel pour ce roman glaçant.

La part cachée du monde

La part cachée du monde d’Ève Gabrielle Éditions La mer salée

[…] en février, la crise prit une nouvelle tournure. La longue panne d’électricité avait fait chuter la consommation de pétrole et les principales compagnies pétrolières ne se relevèrent pas de la Grande Nuit. Ces événements mirent un terme aux espoirs de retour à la normale. La plupart des entreprises, incapables de s’adapter, se déclarèrent en faillite. Elle entraînèrent derrière elles les banques. Et quand l’État se trouva incapable de payer les fonctionnaires, le pays tout entier sombra lentement dans le chaos. ”

Depuis la grande panne d’électricité, Greenlife règne en maître absolu aidé de ses drones, et du puçage des humains qui permet de les pister. Un véritable état policier a été mis en place.

Mais une communauté de rebelles résiste, vivant cachés dans des endroits souterrains réussissant à recréer un semblant de vie normale en harmonie avec le règne animal et végétal.

Sienne et son frère vont le découvrir durant leur cavale vers le Larzac où demeure « le monde libre ». Il espère y retrouver leur grand-mère pour lui remettre un livre de plantes légué par leur mère à sa mort. Un livre qui semble détenir une solution qui permettrait peut-être de sauver le monde.

“ Apprend à voir la part cachée du monde.

Tu y trouveras ce que tu cherches. ”

Contrairement à ce qu’on a l’habitude de lire dans les romans post apocalyptique souvent habités de noirceur et d’une profonde désolation, Ève Gabrielle nous offre un récit chargé d’espoir et réinvente un monde où tout reste possible tout en réveillant notre prise de conscience afin de trouver un équilibre pour survivre dans un monde qui serait privé de technologie numérique faisant face également au dérèglement climatique qui ne cesse de mettre à mal la planète.

À travers une intrigue qui nous offre une traversée d’un monde à un autre, l’auteure dépeint un futur possible qui permettrait de survivre tout en acceptant à un moment donné le cycle de la vie et de la mort.

Une histoire pleine de sagesse, d’humanité au cœur d’une nature qui résiste aidée par des communautés humaines prêtes à tout pour défendre leurs valeurs et sauver la planète.

Absolument captivant, ce livre fait du bien tout en permettant de rêver à un avenir plus verdoyant.

Pour info :

L’auteure :

Ève Gabrielle est une citoyenne engagée, élue écologiste à Bordeaux, en charge de la résilience alimentaire et la sobriété numérique, cofondatrice de Fémininbio.

Son premier roman “ La petite aux Aigles ”, aux éditions Anne Carrière, fut dans la sélection rentrée littéraire 2003 du Monde des livres, Le Figaro, le Magazine littéraire.

La maison d’éditions :

La mer salée

Une maison d’édition semeuse d’utopies et de désirs pour un monde audacieux, humaniste et écologique.

Des essais engagés et des romans d’idées.

La lucidité sans la sinistrose, la nuance sans la complaisance.

De nouvelles histoires pour changer l’Histoire.

Maison indépendante, écosystème local, écolo.

Un éditeur, une éditrice perspectivistes, engagés depuis 20 ans pour un autre monde, depuis 2013 dans La mer Salée.

Je remercie Aline et les Éditions de La mer salée pour cette escapade littéraire pleine d’espoir.

L’étrangère

L’étrangère de Claudia Durastanti aux Éditions Buchet. Chastel

Traduit de l’Italien par Lise Chapuis

Claudia Durastanti a eu une enfance bien éloignée de la plupart d’entre nous, ayant grandi avec ses deux parents sourds. Dans cette famille protéiforme, chacun s’exprime de manière différente. Il lui a donc toujours été difficile de ne pas appréhender les temps de paroles, que ce soit à l’école ou plus tard dans sa vie d’adulte.

Elle naquit au États-Unis et y grandit avec une partie de sa famille jusqu’à ses sept ans puis elle immigra en Italie, pour aboutir un jour à Londres.

“ J’en suis arrivée au point où j’ai honte de dire où je vis, parce que cela me donne l’impression de prétendre à une autorité sur un endroit, alors que je ne l’ai pas ; plus je vis à Londres, plus mon syndrome d’imposture augmente. Je n’ai pas encore appris comment on vit dans une ville, je ne sais pas encore comment la traverser sans tout transformer en testament ou coup au cœur. ”

D’une terre d’accueil à une autre, d’une langue à une autre, elle se forge sa personnalité en cherchant souvent sa place, se sentant toujours l’étrangère.

“ La migration intercontinentale n’allait pas me libérer de l’obscurité ; lors de mes futurs allers-retours entre les États-Unis et l’Italie, il me faudrait apprendre à traduire aussi les cauchemars. ”

À travers ce récit, ces réflexions, Claudia Durastanti nous offre un véritable kaléidoscope de l’histoire de sa famille hors norme, où il est parfois difficile de suivre son propre chemin et de trouver sa voix.

Claudia Durastanti nous livre un véritable témoignage sur sa famille, une carte d’identité de la mémoire, un récit parfois déroutant, étonnant comme le fut sa vie aux multiples facettes.

Claudia Durastanti est auteure et traductrice.

Traduit dans 19 pays, L’étrangère a été finaliste du prix Strega.

Je remercie les Éditions Buchet. Chastel pour cette autobiographie aussi étonnante qu’enrichissante.

Villebasse

Villebasse d’Anna De Sandre aux Éditions de La Manufacture de livres

“ Il y avait, sur le chemin de Douceborde, Le Chien que Coline croisait parfois et qui, pour peu qu’on lui montrât un peu d’intérêt pour les bêtes – ce qui n’était pas son cas–, vous suivait du regard en souriant de toute sa gueule, assis sur l’herbe ou un tapis de feuilles, alors que son pelage crasseux, ses côtes apparentes et ses griffes cassées indiquaient qu’il était en souffrance, ou au moins négligé par son maître. […] Il se postait toujours au même endroit, ou en tout cas s’y tenait les fois où elle empruntait la voie bourbeuse qui traversait les champs de tournesols qui bordaient l’extérieur sud de Villebasse. ”

Au début de l’hiver, au cœur de la vallée, à Villebasse est apparu Le Chien, rejoignant l’étrangeté de cette lune bleue qui éclaire le ciel depuis quelques années.

“ La lune bleue était apparue quelques années auparavant au-dessus de Villebasse, à côté de la première lune. Les gens s’en étaient arrangés comme d’un changement de saison. ”

Indomptable, n’appartenant à personne, il ne fait que passer dans la vie de certains habitants, restant sur ses gardes, semblant chercher quelque chose, ou quelqu’un. Tantôt protecteur et tantôt justicier, dans cette ville sombre où chacun semble porter sa croix. Une ville pleine de désœuvrés, une vraie cours des miracles à l’échelle supérieure.

“ Il est bien difficile de remarquer que, chez certains, le cœur a la noirceur d’un charbon. Ils n’en savent parfois rien eux-mêmes, y compris quand l’occasion se présente de l’exprimer dans le délit où le crime. ”

Une ville où règne une certaine violence qui semble s’accentuer depuis ces étranges apparitions, et pourtant on n’a beau vouloir la quitter, on y revient toujours.

Anna de Sandre possède une plume remarquable s’harmonisant parfaitement à ce récit où la noirceur s’illumine sous la lune bleue de cette étrange ville, peu attirante voir même repoussante, qu’il semble pourtant difficile à fuir.

Tout comme cette ville, l’écriture de l’auteure semble nous posséder, nous entraînant au fil des pages au cœur de Villebasse, une ville où rôde Le Chien et où circulent une incroyable violence et une profonde tristesse.

Dans cet univers onirique, j’ai savouré cette plume singulière, pleine de charme et cette histoire étonnante habitée par la noirceur des âmes humaines capables du pire et rarement du meilleur ou alors du meilleur du pire.

Une nouvelle voix qui ravira comme moi les amoureux des plumes noires et des histoires qui sortent des sentiers battus.

Une des belles surprises de la rentrée.

Pour info :

Anna De Sandre vit en Occitanie où elle écrit des nouvelles et de la poésie qui ont été publiées aux éditions In8 et aux éditions Des Carnets du Dessert de Lune.

Elle est également l’autrice d’albums jeunesse publiés sous le pseudonyme d’Anne Pym aux éditions Gallimard et l’école des loisirs.

Elle anime régulièrement des ateliers d’écriture tout en étant libraire par intermittence.

Villebasse est son premier roman.

L’âme du fusil

L’âme du fusil d’Elsa Marpeau aux Éditions Gallimard

“ La mort ne me fait pas peur. Comme disait mon père : « Quand c’est l’heure, c’est l’heure. »

J’ai bien moins peur de la mort que de suivre la piste sanglante de la fin de cet été-là. Maintenant que les années ont apaisé les mémoires, que les faits se sont effilochés, qu’ils sont devenus de vagues souvenirs, aux contours flous, je voudrais raconter les choses comme elles ont eu lieu, tout simplement, dans leur vérité. Redresser les fils tordus de la vérité. ”

Après vingt ans de dur labeur, Philippe a été licencié. Du temps à perdre, il en a maintenant à revendre. Heureusement il lui reste sa femme, son fils, ses copains et surtout la chasse.

“ Et pour être honnête, il y avait des activités qui m’intéressaient davantage que le sexe. La chasse en faisait partie. Elle offrait tellement plus. Du soleil, du vent, de longues périodes de concentration suivies d’une brusque décharge d’adrénaline sauf que, contrairement à la copulation, on pouvait recommencer la séquence indéfiniment. Si on avait mesuré le taux de sérotonine libérée dans l’une et l’autre activité, on aurait sans doute, dans mon cas en tout cas, pu prouver à quel point tirer un coup de fusil procure plus de plaisir que de tirer un coup. ”

Alors lorsque ce parisien débarque, Philippe a tout le loisir pour l’espionner et surtout le surveiller, ça devient très vite une obsession, persuadé qu’il allait se passer un truc, forcément…

“ […] ces petites broutilles me remplissaient entièrement un après-midi. Je les notais dans un carnet, je collectionnais des faits, des preuves. J’avais la prémonition qu’il nous amenait le chaos. ”

Mais verra- t’il à temps le drame qui s’annonce dans sa ligne de mire ?

Elsa Marpeau est également scénariste et ça se sent dans son écriture, elle va à l’essentiel, tout en nous offrant une intrigue sous haute tension à travers ses personnages qui ne manquent pas d’étoffes.

Tel un bon film noir, l’âme du fusil nous happe pour nous laisser au final, scotché sans rien avoir vu venir, ayant imaginé certains faits pour en découvrir des biens pires.

Un scénario à la hauteur et une écriture toujours aussi belle et qui s’adapte à merveille à la langue de ces campagnards et particulièrement à celle de ce taiseux qui nous confie son histoire.

Une histoire où la fierté des hommes attachés à leur campagne transpire entre ses pages, tout en nous rappelant qu’un être humain avec un fusil en main, qu’il soit chasseur ou pas, peut difficilement éviter une tragédie quand la jalousie se pointe dans sa ligne de mire.

Pas étonnant que la noire de chez Gallimard accueille cette plume noire de qualité supérieure.

J’ai adoré et pourtant suis loin de porter les chasseurs dans mon cœur, mais celui-ci fera l’exception.

Je remercie les Éditions Gallimard pour cette chasse démoniaque.

Pour info :

Retrouvez son précédent roman : son autre mort et sa bio ici

Okoalu

Okoalu de Véronique Sales aux Éditions Vendémiaire

Il en était sûr, à présent : il voulait demeurer là pour l’éternité. Il le dit à Ingvar dès le lendemain matin : il voulait rester là pour l’éternité. Mais, repondit Ingvar, ils ne savaient même pas où cela se trouvait, cet endroit où il comptait demeurer. Ils ne savaient pas si c’est une ile ou bien un continent, s’il était habité, s’il connaissait des ouragans, l’hiver, des séismes, des raz-de-marée ; il ne savait pas, avoua-t-il avec un peu d’embarras, si l’on pouvait vivre toute une vie en se nourrissant de goyaves et de fruits de l’arbre à pain.

Une petite vie suffirait, intervint Mildred. Sven et elle en avaient parlé, ils étaient d’accord, ils se contenteraient de peu de chose. ”

Avant d’échouer sur cette îles, ces quatre enfants de deux familles différentes étaient en route vers l’Amérique pour retrouver des parents qui ne leur ont jamais prêté grand intérêt.

Mais le sort en a décidé autrement.

En cours de vol, l’avion sombre dans l’océan pacifique.

Seuls rescapés du désastre, ils trouvent refuge sur l’île de l’archipel des Lau et tel Robinson Crusoé, ils apprennent à survivre, confrontés à la solitude avec pour seul réconfort leur soutien mutuel, et les souvenirs.

Les aînés avaient repris le dessus. Un peu d’admonestation flottait dans l’air, un peu de connivence aussi, toute nouvelle, entre les grands : il faudrait désormais, quoi qu’il arrive, prendre soin des petits, cela leur incomberait ; et sans que ce fût dit, Swen le pressentait, il s’agirait avant tout , c’était ce sur quoi ils ne transigeraient pas, de préserver Mildred. ”

Devenant de vrais sauvages, au cœur de la nature où ils demeureront plusieurs années.

Viendra plus tard la séparation avec un retour pour certains d’entre-eux.

Éloignés de leur famille respective, qui ne s’est guère occupée deux, ces enfants livrés à eux-mêmes une fois de plus, mais loin de toute civilisation réussissent à se prendre en charge, et avancent jour après jour, pas à pas, vers l’âge adulte.

Dans ce roman , Valérie Sales à travers une polyphonie surprenante explore différents thèmes qui permettent de comprendre comment ces enfants ont réussi à survivre, à commencer par les souvenirs familiaux plutôt douloureux liés au manque de sollicitude des parents, trouvant enfin sur cet île la possibilité d’y mettre un terme. Grâce à cette survivance, ils ont l’occasion de se libérer de certains poids du passé.

En mêlant souvenirs, contes aborigènes et légendes scandinaves, l’auteure nous entraîne dans une aventure inattendue où la nature omniprésente nous offre un dépaysement de toute beauté.

Une belle découverte de cette rentrée littéraire.

Je remercie les Éditions Vendémiaire et l’agence un livre à soi pour ce voyage littéraire étonnant.

Pour info :

Véronique Sales a publié plusieurs romans, parmi lesquels Un épisode remarquable dans la vie de Trevor Lessing (Éditions du Rocher, 2004), Le Livre de Pacha (Éditions du Revif, 2010) et Les Islandais (Pierre-Guillaume de Roux, 2011).

Le ciel par dessus les toits

Le ciel par dessus les toits de Nathacha Appanah aux Éditions Gallimard

“ Il était une fois, donc, dans ce pays, un garçon que sa mère a appelé Loup. Elle pensait que ce prénom lui donnerait des forces, de la chance, une autorité naturelle, mais comment pouvait-elle savoir que ce garçon allait être le plus doux et le plus étrange des fils, que telle une bête sauvage il finirait par être attrapé et c’est dans le fourgon de police qu’il est, là, maintenant, une fois cette page tournée. ”

En parcourant ces pages, jetant par moment un œil sur “ Le ciel par-dessus les toits ” afin de reprendre mon souffle face à tant d’émotions véhiculées à travers ce récit, je découvre l’histoire de Loup et de sa famille malmenée par la vie.

Une petite famille, avec juste une mère et deux enfants, mais tellement cabossée que chacun des membres semblent partir à la dérive.

“ Il faut se tenir immobile et regarder comment la vie nous joue des tours. ”

C’est d’ailleurs l’absence de sa sœur qui a conduit Loup sur le chemin de la prison. Et c’est avec beaucoup de délicatesse et un style poétique que Nathacha Appanah nous conte cette histoire bouleversante.

À travers les voix de cette famille triangulaire, on découvre comment l’absence d’amour liée à l’enfance de la mère peut séparer ceux qui avaient gardé l’espoir d’être aimé un jour, les plongeant dans une profonde solitude, hantés par un terrible culpabilité.

 » Qui dit que les choses sont écrites d’avance, qui dit que nous sommes des pantins et qui peut savoir comment la vie va se dérouler ? ”

Nathacha Appanah possède une plume magnifique, lumineuse, qui nous déchire le cœur tout en nous offrant une histoire emplie d’humanité.

Il sera impossible d’oublier Loup, enfin prêt pour son envol dans Le ciel par-dessus les toits ”

Une auteure que j’aurai grand plaisir à retrouver et qui vient juste de recevoir Le Prix des libraires de Nancy, pour son dernier roman : “ Rien ne t’appartient ” qui vient juste de paraître en août 2021.

Pour info :

Nathacha Appanah, née le 24 mai 1973 à Mahébourg (île Maurice), est journaliste et romancière. Ses ancêtres, les Pathareddy-Appanah, sont des engagés indiens de la fin du XIXe siècle. Elle vit dans le Nord de l’île Maurice, à Piton, jusqu’à ses 5 ans.
Après de premiers essais littéraires à l’île Maurice, elle s’installe en France fin 1998, à Grenoble, puis à Lyon, où elle termine une formation dans le journalisme et l’édition. Elle écrit son premier roman, Les Rochers de Poudre d’Or, sur l’histoire des engagés indiens, récompensé par le prix RFO du Livre 2003. Dans son second roman, Blue Bay Palace, elle y décrit l’histoire d’une passion amoureuse et tragique d’une jeune indienne à l’égard d’un homme qui n’est pas de sa caste.
Le Dernier Frère (2007) a reçu plusieurs prix littéraires dont le prix du roman Fnac 2007, le prix des lecteurs de L’Express 2008, le prix de la Fondation France-Israël. Il a été traduit dans plus de quinze langues.
Paru en 2016, son roman Tropique de la violence est issu de l’expérience de son séjour à Mayotte où elle découvre une jeunesse à la dérive. Son livre reçoit le Prix Femina des lycéens 2016 ainsi que le prix France Télévisions 2017. Suivront : Petit éloge des fantômes en 2016, le ciel par dessus les toits en 2019 et enfin son dernier roman : Rien ne t’appartient en 2021.

Je remercie les Éditions Gallimard pour la découverte de cette plume vertigineuse.