Le club des pendus

Le club des pendus de Tony Parsons aux Éditions de La Martinière

Traduit de l’anglais par Anne Renon

 » La douleur.

Mahmud ne savait pas qu’une telle douleur pouvait exister. Les minutes s’écoulèrent telles des siècles, des milliers d’années. Mahmud cessa de balancer les jambes, et ses bras pendirent mollement le long de son corps.

Il venait de pousser un dernier souffle rauque au fond de ce sous-sol aux murs de briques blanches tachées, dissimulé dans les tréfonds de la ville. « 

À Londres, un homme vient de mourir, pendu par des hommes qui ont décidé de rétablir la peine capitale. Ils agissent tels de véritables justiciers, et punissent ceux qui ont réussi à échapper au système judiciaire.

 » Mais qui pourrait lui en vouloir à ce point ? S’interrogea le nouveau, TDC Greene.

Je me rappelai alors le gang des violeurs de Hackney. Qui ne lui en voudrait pas ? « 

Une ambiance mortelle s’installe sur la ville caniculaire. Le bien et le mal s’enchevêtrent. Albert Pierrepoint, un bourreau du siècle dernier semble servir de modèle à ces êtres vengeurs.

 » Le vent dans les arbres de Hyde Park se mit à siffler. Comme si les fantômes de Tyburn se lamentaient. « 

La peur s’installe, sème le doute…

 » Comme si l’on ne pouvait plus croire personne, comme si tout le monde était devenu fou, et allait se mettre à danser sur nos tombes.  »

 

Le détective Max Wolfe se retrouve sur cette affaire. Sa conscience le tourmente.

La justice est-elle vraiment là où on le croit ?

 » Le bandeau de la justice symbolise ses jugements raisonnables et impartiaux, mais il me semblait aujourd’hui qu’il ne l’incitait qu’à les rendre irréfléchis et cruels. « 

Son amour infini pour sa fille le préservera – t- il de toute la violence qui croise son quotidien ?

Une fois encore, il s’investit à fond et ne lâchera rien…

J’ai découvert Tony Parsons avec  » Des garçons bien élevées  » que j’avais grandement apprécié, de par sa plume complètement addictive, travaillée et sans superflu, avec un enquêteur sensible et dur à la fois. J’ai poursuivi ma découverte avec  » Des anges sans visages » ( Ma Chronique Ici ) toujours aussi fort alors il était certain que je serais tentée de poursuivre avec  » Le club des pendus  » .

Je retrouve Max Wolf et sa fille Scout, duo toujours aussi attachant, pour une nouvelle enquête au cœur de Londres.

Cette fois Max devra se battre avec sa conscience, car plus que jamais le bien et le mal se confondent. Sa rage de policier endurci n’aura de cesse de rendre justice une fois de plus.

Tony Parsons nous accroche comme à son habitude avec une histoire démoniaque et une plume incisive, loin d’épargner le lecteur avec certaines scènes tout en le captivant. Un certain malaise nous envahit face à un développement d’empathie pour ces bourreaux qui agissent quand la justice est trop laxiste.

Seuls les moments père – fille apporteront un peu de douceur au récit plutôt noir dans l’ensemble.

Un polar  » so british  » absolument réussi. Percutant, dérangeant, et brillant.

Une fois encore, j’ai savouré cette lecture anglaise moi qui suis plutôt férue de littérature américaine, l’exception qui confirme la règle comme on dit.

Des retrouvailles à la hauteur de mes espérances. Un thriller contemporain absolument génial.

Né dans le Comté d’Essex, en Angleterre, Tony Parsons abandonne ses études à l’âge de 16 ans ; les jobs mal payés qu’il enchaîne lui laissent le temps de se consacrer à son vrai but : la littérature. C’est à la distillerie Gordon’s qu’il commence à écrire son premier roman. Il en conservera une allergie pour le gin toute sa vie… Devenu journaliste, spécialisé dans le punk-rock, il traîne avec les Sex Pistols, enchaîne femmes, drogues et nuits sans sommeil.

Dix ans plus tard, changement de vie : il connaît un immense succès mondial avec Man and Boy (Un homme et son fils 2001) publié dans 39 langues, vendu à plus de deux millions d’exemplaires, lauréat du British Book Award.

Des garçons bien élevés (2015) et Les Anges sans visages (2016) sont publiés en France aux Éditions de La Martinière.

Je remercie Babelio et les Éditions de La Martinière pour ce Thriller ensorcelant.

« Les anges sans visages »

Les anges sans visage de Tony Parsons aux Éditions de La Martinière


« Les gens heureux n’ont pas d’histoire  » citation très connue que l’auteur prends un malin plaisir à contredire. Avec machiavélisme et une violence acharnée, il nous fait découvrir l’histoire de cette famille de nantis qui a tout pour être heureuse jusqu’à cette fameuse fête de nouvel an, où tout va basculer dans l’horreur absolue.


Un des beaux quartiers de Londres , pourtant sous surveillance ne pourra pas lutter contre la violence qui va s’abattre sur lui et décimer toute cette famille , enfin presque…
Max Wolfe se retrouve sur l’enquête et ne laissera rien passer une fois de plus. Un bon flic enragé que ce Max ,mais aussi un père aimant qui s’occupe seul de sa fille. Cet attachement fusionnel va tirailler  ce père qui va se retrouver lui aussi en danger. Mais sa quête de justice n’aura de cesse de grandir. Le passé va ressurgir et mettre à jour de terribles secrets de famille. Qu’il soit gitan ou  homme du monde, le tueur à l’arme du crime atypique sera pourchassé au milieu d’une terrible fureur.


Après ‘Des garçons bien élevés’ la première enquête de Max Wolfe que j’avais dévoré et adoré,j’ai pris grand plaisir à retrouver ce père si attendrissant et cet enquêteur acharné.

Sa plume t’accroche et toute cette violence mise en scène ne t’épargne pas et te conduit dans une aventure terrifiante.

Et la tendresse Bordel? Y’en a dés qu’il se retrouve avec sa fille et son chien. Quelque pauses câlins dans ce monde de brutes épaisses adouciront autant que faire ce peu cette rage qui remplit ces pages.

Un second polar, qui confirme le talent de l’auteur , une belle révélation du polar anglais, on en redemande.un auteur à lire et à suivre absolument.

Tony Parsons,d’origine britannique, né le 6 novembre 1953  à Romford dans l’Essex, est écrivain et journaliste.