Le dernier sur la plaine

Le dernier sur la plaine de Nathalie Bernard aux Éditions Thierry Magnier

” – Kwana, murmure ma mère tandis que l’herbe verte épaisse de mes ancêtres m’accueillent tendrement.

– Le Parfumé, répète mon père, pour s’imprégner de mon existence.

Ma grand-mère s’approche à petit pas, comme je l’ai toujours vue se déplacer. Elle est si légère que ses mocassins foulent la terre sans y laisser d’empreinte. Elle s’accroupit près de ma mère, retire le couteau qu’elle a glissé dans sa ceinture et, d’un coup sec, elle coupe le cordon ombilical. Ses lèvres s’entrouvrent, elle avale un peu d’air pour dire à voix haute cette vérité qu’elle a entendu bien des fois de la bouche des anciens :

– Dire le nom, c’est commencer l’histoire… “

Kwana vient d’arriver sur terre. Il est le fils du grand chef Peta Nocona et d’une femme aux yeux bleue.

Il fait partie de la tribu des Noconis, qui signifie « Les Errants » en langue Comanche.

Leur territoire est immense, la terre est leur mère, et le soleil leur père.

” Les terres sur lesquelles nous chevauchons ne nous appartiennent pas, mais notre territoire s’étend à perte de vue. “

” Car nous ne sommes plus simplement des vivants, mais bien des résistants ou, pire, des survivants. Si nous voulons que nos enfants vivent comme ils l’entendent sur ces plaines, nous devons faire face à cet envahisseur qui ne respecte rien, ni les traités, ni les bêtes, ni la terre… “

Hélas l’arrivée des blancs met en danger le peuple indien, en les exterminant pour s’approprier leur territoire.

” Les blancs amènent la destruction partout où ils passent et nous sommes sur leur passage. “

Le destin des indiens des grandes plaines américaines est en péril.

Kwana nous raconte son histoire, sa lutte jour après jour pour sauver son peuple.

Ce que j’en dis :

Passionnée par les indiens, leurs cultures, leurs traditions, leurs combats, leur Histoire, je ne pouvais résister à l’envie de découvrir ce nouveau roman même si à priori il s’adresse à un jeune public.

À peine commencé, j’étais sous le charme de la plume, sensible, poétique qui m’a emportée avec beaucoup d’émotion auprès de cette tribu indienne et de ce jeune indien Kwana dans une aventure extraordinaire.

Se basant sur des faits réels, Nathalie Bernard nous plonge dans une histoire aussi passionnante que bouleversante.

On s’attache forcément à ce peuple et on se révolte une fois de plus face à toute cette cruauté à leur égard, sans oublier la profanation de la terre et la destruction des bisons par ces blancs, ces voleurs de vies, ces cruels destructeurs, ces briseurs de liberté.

Quand on voit l’immensité de ce pays, on ne peut se résoudre à comprendre et à pardonner de tels actes de barbaries pour s’approprier des parcelles de terre.

Nathalie Bernard, nous offre un récit brillant qui peut se mettre entre toutes les mains de 7 à 77 ans…mais surtout grâce à sa passion et à ses romans, amener les jeunes lecteurs à se passionner à leur tour pour ce peuple indien et faire en sorte qu’on ne les oublie pas.

C’est à lire, à offrir, à partager absolument.

Pour info :


Nathalie BERNARD
 est publiée depuis une vingtaine d’années chez différents éditeurs.

Fascinée par les contes et les récits d’initiation, elle a d’abord écrit pour les grands des histoires de vampires, de sorcières, de sirènes et autres créatures fantastiques.

Depuis quelques années, elle se consacre plus particulièrement à l’écriture pour la jeunesse.

Chanteuse à ses heures perdues, il lui arrive de donner une forme « spectaculaire » à ses romans.

Elle espère apporter à ceux qui la lisent un peu du rêve et du réconfort qu’elle a elle-même reçu en parcourant certains livres…

Je remercie Babelio et les Éditions Thierry Magnier pour cette belle aventure en terre indienne.