L’île des chamanes

L’île des chamanes de Kim Jay aux Éditions Matin Calme

Traduit du coréen par Choe Ae-young et Jean Bellemin-Noël

“ […] – Je crois que vous n’avez guère idée de la gravité qu’atteignent les violences commises par les adolescents d’aujourd’hui ! Je connais des petits fumiers qui se font leur argent de poche en enfermant des filles plus jeunes dans une chambre de love hôtel pour qu’elles fassent les putes, voilà ce qu’on ramasse comme collégiens de nos jours ! ”

Kim Seong-ho, un profiler très en vu à Séoul enquête sur un cyber-harcèlement, après la découverte sans vie d’une jeune femme.

Étant harcelé à son tour, ses comptes piratés, sa vie exposée au grand jour, par les suspects, il se retrouve contraint de quitter la ville.

Cela lui donne l’occasion d’aller sur l’île de Sambo pour reprendre une enquête, où trois femmes avaient été portées disparues, probablement victimes d’un serial killer.

C’est accompagné de Yeo Do-yun, un spécialiste du folklore et des rites chamaniques, qu’il va reprendre les recherches sur l’île.

Dans une ambiance glaciale, Kim Seong-ho va très se retrouver sous l’emprise de l’île qui semble posséder le pouvoir de raviver les souvenirs oubliés. Le profiler va en faire l’expérience et se retrouver au cœur d’un conflit intérieur le ramenant vers son passé.

Un passé qu’il aurait peut-être mieux valut laissé enterrer…

Ce que j’en dis :

Depuis quelques mois les Éditions Matin Calme nous offrent des menus coréens très atypique qui nous permettent de découvrir des auteurs de différents horizons autour du polar.

Cette fois, on se retrouve en premier lieu confronté à la violence de la jeunesse avant de rejoindre une île, où trois femmes ont disparu.

L’île des chamanes nous envoûte à travers cette intrigue parfaitement maîtrisée qui lève le voile jour après jour sur un passé en lien avec le présent.

Afin de laisser les futurs lecteurs découvrir cette histoire captivante, n’en dévoilons pas davantage.

Mais une chose est sûre, les bonnes surprises sont au rendez-vous et Kim Jay est plutôt douée pour embarquer ses lecteurs dans un univers particulièrement étrange sous une tension permanente, avec un profiler attachant que l’on aura plaisir à retrouver.

Pour info:

Kim Jay est l’autrice de nombreux romans policiers.

Elle anime également une association d’auteurs de Mystery Novels à Séoul.

L’Île des chamanes est son premier roman mettant en scène le profileur Kim Song-ho, le deuxième venant de paraître en Corée.

Je remercie les Éditions Matin Calme pour ce thriller envoûtant.

La république des faibles

La république des faibles de Gwenaël Bulteau aux Éditions de La Manufacture de livres

“ Dans le halo terne de sa lampe, il faisait sa moisson à l’aide de son crochet quand soudain il entendit un bruissement et, du coin de l’œil, surprit un mouvement de fuite. Il plissa les yeux. Non, ce n’était pas un rat, plutôt une espèce de cabot à la recherche d’une ordure comestible. Il siffla mais la bête, ne lui prêtant aucune attention, disparut dans l’obscurité. […] Perdu dans ses pensées morbides, il continua sa récolte et tomba sur une vieille couverture. C’était rare, ce genre de trouvailles. En général, les gens les usaient jusqu’à ce qu’elles tombent en lambeaux. D’un geste aguerri, il la piqua pour la ramener vers lui, dévoilant en dessous une forme difficile à distinguer. Une impression bizarre le saisit. Il approcha la lampe et faillit tourner de l’œil à la vue du corps mutilé. ”

Le soir du premier janvier 1898, à Lyon dans le quartier de La Croix Rousse, le corps mutilé d’un enfant est découvert par un chiffonnier.

Il s’avère qu’il vient des quartiers populaires et qu’il était porté disparu depuis quelques semaines.

Alors qu’à Paris, l’affaire Dreyfus fait les gros titres des journaux, de fortes tensions sévissent à Lyon, à l’approche des élections.

Le commissaire Jules Soubielle, chargé de l’enquête va devoir se montrer ingénieux pour résoudre cette affaire.

La fin du siècle approche, il serait temps de rendre justice à ces ouvriers, ces petits commerçants, la république étant censée défendre les faibles.

“ – On disait : Vive la république ! et le client répondait : Qui prend soin des faibles ! […] Dans cette république dévoyée, les faibles buvaient le calice jusqu’à la lie. ”

Ce que j’en dis :

Pour oublier le présent, rien de tel qu’un voyage dans le passé, l’occasion de découvrir un premier polar historique de très belle facture.

Dès le départ on se retrouve transporté à une autre époque, dans l’ambiance lyonnaise de jadis.

Dans une atmosphère magnifiquement reconstituée, sous une plume singulière de toute beauté. l’histoire se profile et nous emmène vers les quartiers pauvres où même la mort d’un enfant a du mal à émouvoir l’administration.

Gwenaël Bulteau réussi d’une main de maître à nous captiver à travers une formidable intrigue. On redécouvre le contexte antisémite lié à l’affaire Dreyfus, mais également la place des femmes, le travail des enfants, les mœurs, la misère d’un côté, la bourgeoisie de l’autre.

Sa mise en scène est remarquable tout comme ses personnages forts bien représentés et très attachants. Tout sonne juste et nous rappelle les romans de Zola ou plus récemment ceux d’ Hervé Le Corre.

Moi qui avait tant aimé également L’aliéniste de Caleb Carr ou dernièrement la série télévisée Paris 1900, j’ai vraiment apprécié cette nouvelle voix de la littérature française, d’autant plus qu’elle met en lumière les plus faibles trop souvent oubliés hier et encore aujourd’hui par la République.

Un premier roman éblouissant à découvrir pour se remémorer le chemin parcouru de nos ancêtres et le long chemin qu’il reste à faire pour être enfin, libres, égaux et fraternels.

C’est publié à La Manufacture de livres, une maison d’éditions où les belles plumes y ont une place de choix.

Pour info :

Né en 1973, Gwenaël Bulteau est professeur des écoles. Particulièrement attiré par le genre noir, il écrit diverses nouvelles et remporte plusieurs prix. En 2017, il est notamment lauréat du prix de la nouvelle du festival Quais du Polar, pour Encore une victoire de la police moderne !

Je remercie la Manufacture de livres et l’agence Trames pour ce polar historique d’exception.

L’île invisible

L’île invisible de Francisco Suniaga aux éditions Asphalte

Traduit de l’espagnol (Venezuela) par Marta Martinez Valls

“ […] Margarita , l’île de l’utopie, le seul endroit de la planète où tout le monde commande et personne n’obéit. “

Lorsque Edeltraud Kreutzer, originaire de Düsseldorf débarque sur l’île Margarita pour une quinzaine de jours, ce n’est hélas pas pour un séjour d’agrément mais pour tenter de découvrir ce qui est arrivé à son fils Wolfgang, retrouvé noyé sur la plage près du bar dont il était propriétaire.

« Oui, je me souviens très bien de ce qui est arrivé à votre fils et, croyez-moi, je l’ai beaucoup regretté. Cela s’est produit sur une plage dangereuse, où malheureusement de nombreux baigneurs se sont déjà noyés, y compris quelques Allemands, dit-il sans empêcher ses mots ressemblent à une vaine consolation. ”

Sur place, elle fait appel à un avocat pour l’aider dans ses démarches.

Dans ce décor paradisiaque, où l’on vit avec nonchalance, certains s’adonnent à la corruption pendant que d’autres organisent des combats de coqs, dont Wolfgang était devenu accro.

L’enquête se poursuit dans cette jungle tropicale sur cette île invisible du Venezuela envoûtant au passage les nouveaux lecteurs .

Ce que j’en dis :

Les éditions Asphalte ont eu la bonne idée de rééditer ce roman paru une première fois en 2013.

Il rencontre un immense succès au Venezuela, véritable best-seller, le livre en est à sa treizième édition.

Ce roman exotique nous fait voyager entre ici et ailleurs, entre passé et présent bien loin des ambiances de cartes postales, dévoilant son intrigue au rythme de l’île.

Ce roman absolument passionnant nous envoûte dès les premières pages. Au cœur de cette île qui semble à première vue paradisiaque, on va vite découvrir l’envers du décor, face à une violence sauvage qui pousse certains à la folie.

Les insulaires semblent aussi perdus sur cette île, que l’île elle-même face à une bureaucratie défaillante, ils sont vite oubliés et deviennent vite invisibles.

Un délicieux cocktail caribéen, doux, rafraîchissant tout en étant pimenté, mettant tous vos sens en éveil.

Une très belle surprise de cette rentrée, un roman latino-américain à découvrir absolument.

Pour info :

Né en 1954 à La Asuncion, Francisco Suniaga enseigne le droit international à l’université centrale de Caracas jusqu’en 2006.

En parallèle, il est chroniqueur pour des journaux du pays, notamment pour El Nacional.

En 2005, il publie son premier roman L’Île invisible, qui connaît un énorme succès au Venezuela. Il y raconte l’histoire d’un homme qui perd son fils sur l’île de Margarita et fait appel à l’avocat José Alberto Benitez pour comprendre les circonstances de sa mort.

Le roman est traduit en français et publié aux éditions Asphalte en 2013.

L’auteur a publié deux romans depuis.

Je remercie les Éditions Asphalte pour ce voyage qui sort des sentiers battus.

Justice Indienne

Justice indienne de David Heska Wandbli Weiden aux Éditions Gallmeister

Traduit de l’américain par Sophie Aslanides

Pourquoi ne partais-je pas ? les gens ici parlaient toujours de s’en aller à Rapid City ou Sioux Falls ou Denver, de trouver un boulot de faire une coupure. De mettre de côté le mode de vie amérindien et de s’assimiler, de s’adapter à la vie de l’Américain moyen. Mais je repensai au son des tambours dans les pow-wows, à l’odeur de la sauge, aux splendides costumes que les petits Indiens portaient pour leur première cérémonie, l’éclair du soleil montant au-dessus des collines. Je me démasque je pourrais un jour vraiment quitter la réserve, car elle se trouvait dans mon esprit, une réserve virtuelle, dans laquelle j’étais indéfectiblement coin. Puis je m’enfonçais dans un demi-sommeil, plongeai dans des rêves saccadés et des pensées fugaces, avec des images d’enfants indiens qui dansaient dans ma tête. ”

Virgil Wounded Horse vit sur la réserve indienne de Rosebud dans le Dakota du Sud. Il a déjà pensé à quitter cet endroit mais il doit veiller sur son neveu mais également mettre ses gros bras aux services des plus défavorisés car bien souvent même la police tribale censée enquêter sur les crimes commis dans les réserves n’est pas à la hauteur et les crimes restent impunis.

S’étant autoproclamé justicier, il loue ses services pour quelques dollars.

Alors, lorsque son neveu se retrouve impliqué dans ce qui semble être un trafic de drogue au cœur de la communauté, Virgile en fait une affaire personnelle. On touche pas aux siens, ni à sa réserve.

“ En vérité, j’avais peur de foirer avec Nathan. Même si j’avais bataillé avec l’alcool, je ne savais que dalle sur le traitement des addictions. Ma seule compétence, c’était tabasser des salauds. ”

C’est avec son ex-petite amie qu’il part à la chasse de ces trafiquants sans scrupules. En remontant la piste de ce trafic dévastateur, il sera contraint d’accepter l’aide de ses ancêtres pour réussir à mettre fin une fois encore aux massacres des blancs.

“ Je ne me prenais pas trop la tête – après tout, si les flics refusaient de faire quoi que ce soit, qu’y avait-il de mal à ce qu’un justicier autoproclamé agisse ?

Ce que j’en dis :

Ceux qui me connaissent bien ne seront pas surpris de mon engouement pour ce roman. Étant passionnée par tout ce qui touche aux peuples indiens et fidèle aux Éditions Gallmeister, je ne pouvais absolument pas passer à côté de cette nouvelle parution.

Et les bonnes surprises s’enchaînent pour ce premier roman traduit par la grande Sophie Aslanides que j’ai eu le plaisir de rencontrer à Oron, quand on pouvait encore se rendre en Suisse et assister à de merveilleux festivals de littérature américaine.

En attendant, une virée dans le Dakota, ça ne se refuse pas, surtout en compagnie d’un indien qui serait prêt à ressortir arcs, flèches et Tomahawks pour partir sur le sentier de la guerre s’il le fallait pour scalper cette bande de blancs porteurs de poisons.

Ses méthodes ont évolué par rapport à ses ancêtres, mais sa soif de vengeance reste intacte, et même s’il a parfois du mal avec les traditions ancestrales, la sagesse l’emporte du moment qu’elles lui permettent d’arriver à ses fins.

D’ailleurs on comprend la violence qui l’habite, opprimé depuis si longtemps il est normal qu’il se révolte et agisse au mieux pour protéger ceux qui restent.

David Heska Wanbli Weiden réussit à nous plonger dans une aventure digne des plus chouettes westerns en mêlant traditions ancestrales, et enquête policière ou un justicier n’hésite pas à intervenir pour défendre les siens tout en nous offrant des anecdotes sur l’Histoire et les traditions indiennes.

Une véritable chevauchée fantastique, qui nous emporte dans un tourbillon de violence mais nous montre à quel point la situation des indiens est toujours révoltante, parqués dans des réserves ils sont toujours la proie d’américains sans scrupules, n’ayant d’autres choix que de se défendre eux-mêmes puisqu’ils sont oubliés par le système légal américain.

C’est brillant, sauvage, et mon âme guerrière, défenseuse des peuples opprimés a adoré, même si hélas cette fiction rejoint très certainement l’affreuse réalité de la vie dans ces réserves.

Un premier roman très réussi, vivement le prochain.

Pour info :

David Heska Wanbli Weiden est un membre de la Nation Lakota Sicangu.

Il est diplômé de l’Institute of American Indian Arts et a reçu un doctorat de l’Université du Texas à Austin.

Justice indienne est son premier roman.

Je remercie les éditions Gallmeister pour cette histoire qui n’est que justice.

Bluebird, bluebird

Bluebird, Bluebird dAttica Locke aux Éditions Liana Levi

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Rabinovitch

“ Deux cadavres en une semaine.

Comment diable était-ce arrivé ? ”

C’est au bord du bayou Attoyac que le corps d’un homme noir est retrouvé. Il n’était pas du coin, mais de Chicago. La police penche pour un vol qui aurait mal tourné. Seulement voilà, deux jours plus tard quasiment au même endroit derrière le café de Geneva Sweet, on découvre le corps d’une fille blanche.

“ Quarante ans et quelques après la mort de Jim Crow, presque rien n’avait changé ; Geneva’s était le vestige d’un autre temps, comme les calendriers jaunis sur les murs du café. C’était une constante au bord d’une route où passaient en continu des véhicules qui ne s’arrêtaient jamais. ”

Darren Mathews un Rangers noirs de la police du Texas, provisoirement suspendu de ses fonctions, en attendant un jugement est justement de passage dans ce comté de Shelby lorsque surviennent ces deux cadavres. Fier du badge qu’il porte, et toujours prêt à rendre service, il accepte de se joindre à l’enquête de manière officieuse pour le compte d’un ami du FBI.

Le petit restaurant traditionnel de Geneva Sweet est réservé à la population noire du coin, il est situé juste en face de maison de Wallace Jefferson lll, un homme qui possède quasiment toute la ville et notamment le Jeff’s Juice House un bar où se retrouvent une Fraternité Aryenne du Texas.

En plus du trafic d’armes et de drogue, cette Fraternité impose un rite initiatique à tous les nouveaux membres de leur gang qui consiste à tuer un noir.

C’est dans ce climat profondément raciste, que Darren Mathews va tenter de mener à bien son enquête, persuadé que les deux meurtres sont liés.

Ce que j’en dis :

Après s’être fait connaître chez Gallimard à la série noire avec trois romans remarquables, Attica Locke poursuit son exploration du Texas dont elle est originaire à travers ce nouveau roman Bluebird, Bluebird.

Sous ses allures d’enquête policière ce récit nous emporte tel un bon blues âpre et poisseux vers un coin reculé de l’Amérique profonde où le KKK a pris une nouvelle dimension, remplacé par un tout nouveau genre de Fraternité tout aussi raciste et même plus dangereuse afin de pouvoir commercer de trafics en tous genres en toutes illégalités et qui n’hésite pas à se débarrasser des témoins gênants.

C’est dans ce contexte que notre Rangers Black réussira plus ou moins à délier les langues grâce à son étoile qu’il arbore fièrement même si sa couleur de peau lui cause un sérieux handicap dans cette contrée où il ne fait pas bon être noir.

Une tension raciale extrême pèse sur cette communauté et démontre une fois de plus, qu’aucun lieu de l’Amérique n’est épargné.

Attica Locke confirme son talent en mêlant intrigue et réflexions sociales à travers ce nouveau roman envoûtant impossible à lâcher.

Une étoile montante de l’Amérique qui n’a pas fini de briller.

Pour info :

Attica Locke est l’auteure de romans publiés à la Série Noire: Marée noire, Dernière Récolte et Pleasantville.

Avec Bluebird, bluebird (Liana Levi, 2021), lauréat de l’Edgar Award et de l’Anthony Award 2018 du meilleur roman, elle confirme qu’elle est l’une des grandes voix du roman policier américain.

Je remercie les Éditions Liana Levi pour ce blues envoûtant.

Cimetière d’étoiles

Cimetière d’étoiles de Richard Morgiēve aux Éditions Joëlle Losfeld

“ Ray Charles chantait : I Can’t Stop Loving You. Des conneries de nègre qui ne voyait que dalle. Il faisait plutôt froid, l’air était sec et râpait les poumons. Arrivé par ici, on rêvait vite de grenouilles et de pluie – peu de temps après, on ne pensait qu’à se barrer. El Paso, ce n’était qu’une ville fantôme avec des gens encore vivant piégés dedans. Vivre à El Paso, c’était une punition. ”

El Paso, guère accueillante cette ville du Texas, c’est d’ailleurs ici qu’un serial killer surnommé Le Dindon officiait il y a une huitaine d’année. Vivre par ici peut s’avérer périlleux, voir mortel, il n’est donc pas surprenant d’y retrouver le corps d’un marine sans vie.

Et bien sûr, les meilleurs lieutenants de police de la ville, Rollie Fletcher et Will Drake se retrouvent sur l’affaire.

“ ( Ce que les gens oubliaient, y compris les spécialistes en criminologie, c’était que dans toute affaire criminelle, il y avait du comique, du dérisoire. Fletcher et Drake, eux ne l’oubliaient pas car ils avaient conscience d’être des bouffons et de mener une vie de bouffons. Ils croyaient savoir qu’ils ne se feraient jamais avoir par le tragique, qu’ils crèveraient en pitres, le cœur sale et l’amertume aux coins de leurs sourires étoilés… On verrait bien.) ”

Ils traînent une sacré réputation, c’est clair, mais ils sont tenaces ces deux-là même si parfois ils ont tendance à utiliser des substances illicites et à remplir les cimetières plus vite que les croques-morts. Et c’est à bord de leur Cercueil qu’ils poursuivent les criminels.

“ Certains les appelaient lui et Drake, « Les morts–vivants ». Personne ne les appelait « Les braves types » ou « Les bons vivants ». On avait ce qu’on méritait. Il n’y avait pas d’injustice. ”

Même si c’est discutable, ils ont leurs méthodes pour obtenir des résultats et toujours avec humour, alors même si on est loin d’Hollywood, ils risquent de laisser dans leur sillage, une pluie d’étoiles mortes.

“ Fletcher et Drake trouvaient naturel qu’on aime pas les flics. Eux ne s’aimaient pas. Quand aux autres flics, ils pouvaient tous crever. ”

Ce que j’en dis :

Cimetière d’étoiles, c’est tout à fait le genre de livre que tu n’as pas envie de finir mais que tu ne peux pas t’empêcher de dévorer puisque dès les premières pages t’es déjà complètement accro. En même temps c’était à prévoir, le Cherokee, précédent roman de l’auteur t’avait déjà fait cet effet. (Ma chronique ici)

Quand t’es comme moi accro à certaines séries policières assez borderlines où les flics n’ont pas peur de sortir des limites imposées par leur hiérarchie et le règlement pour obtenir des résultats, tu ne peux que tomber sous le charme de ce duo déjanté. Que ce soit l’albinos qui philosophe à longueur de journée nous faisant partager ses pensées ou son collègue et son répertoire musical et cinématographique, il y a de la culture entre ses deux-là, même si à première vue, ça crève pas les yeux.

Le casting qui les accompagne est plutôt corsé dans le genre dérangé.

“ Par ici à El Paso, les gens se faisaient tellement chier qu’ils cancanaient un peu plus que partout ailleurs, trouvaient des surnoms aux gens et aux choses pour meubler leur ennui, distraire le temps. ”

Les personnages se suivent, se bousculent au portillon d’El Paso. On y croisera hélas, tôt ou tard “ Le Dindon ” ce serial killer qui avait déjà fait parler de lui dans Le Cherokee, mais aussi Burt, Le Lama, accompagné de son pote El Gnono, un nain armurier, Le Fisc, Henry “ le dépiauteur ” mais aussi deux autres flics du FBI, surnommés “ Les Aspirateurs ” clin d’œil à HOOVER.

De quoi vous faire passer de sacré moment de rigolade où même l’amour pointera le bout de son nez au milieu de cette enquête où les cadavres tombent comme des mouches.

Richard Morgiève possède une verve extraordinaire, un humour caustique qui ferait pâlir certains scénaristes qui ne lui arrivent pas à la cheville, un style unique, où tu te surprends à sourire malgré la noirceur de l’histoire ou la dureté de certaines scènes.

– […] Mens pas… Raconte dans l’ordre sinon je t’arrache une dent… Souris, que je choisisse laquelle.

Est-ce un western, un polar, un roman noir ? un peu tout ça en fait. C’est pas américain et pourtant c’est tout aussi bon.

T’as à peine terminé, que t’as juste envie de rembobiner l’histoire et de te te refaire une deuxième séance, histoire de voir si t’as pas oublié un truc en route et retrouver ces deux vautours pour une nouvelle chevauchée fantastique, car dans cette ambiance poussiéreuse et déglinguée c’était pas toujours simple de les suivre.

Je pourrais poursuivre les éloges pour te convaincre ou pointer Le tueur sur ta tête pour te pousser à filer en librairie, et t’acheter ce Cimetière d’étoiles, mais je te fais confiance, car toi aussi t’as besoin de te changer les idées avec une bonne dose d’encre noire, alors n’attend pas le couvre-feu, fonce chez ton dealer.

Pour info :

Richard Morgiève est un écrivain et scénariste français.

Deux drames marquent très tôt sa vie, et de façon définitive, le décès de sa mère lorsqu’il avait sept ans et le suicide de son père six ans plus tard.
Rendu à lui-même dès sa majorité, il vit de petits travaux en tous genres, dont déménageur de caves et d’appartements abandonnés, métier qu’il exercera jusqu’à 29 ans : libre au volant de sa camionnette avec Marie-Jo et la bande…
Cependant les mots de ne jamais le quitter, depuis l’enfance ils tournent en lui et l’écriture le sauve. En 1970 paraît un premier recueil de poésie à compte d’auteur, mais écœuré par ce système ( payer pour se lire ) il se jure de ne plus écrire avant 10 ans. En 1980 il a arrêté son travail de déménageur et publie Allez les Verts. Depuis il n’a cessé d’écrire, comme romancier, scénariste, dialoguiste pour le cinéma et la TV, avec notamment l’adaptation de son roman Fausto.

Je remercie les Éditions Joëlle Losfeld pour ce western contemporain de haut vol ♥️

Rosine une criminelle ordinaire

Rosine une criminelle ordinaire de Sandrine Cohen aux Éditions du Caïman

Tu l’as vue ?

Oui, j’ai demandé l’affaire. Le parquet m’a saisi. J’ai été la voir à l’hôpital. Elle a tué ses filles hier vers vingt heures, le petit ami était là, c’est lui qui a appelé le SAMU et les flics. Elle était en état de choc, d’où l’hospitalisation. Elle dit qu’elle est un monstre, qu’elle ne veut pas d’avocat. Elle ne dit rien d’autre. Elle ne sait pas pourquoi elle a fait ça. Elle veut mourir. Le petit ami venait de lui dire qu’il voulait réfléchir.

Et tu crois qu’il y a quelque chose derrière.

– J’en suis sûr. Regarde.

Qu’est-ce qui peut bien conduire une mère si protectrice et si aimante envers ses deux filles à commettre un telle ignominie.

Clèlia, enquêtrice de personnalités auprès des tribunaux, va tout tenter pour comprendre ce qui a poussé cette femme à cet acte indicible. Cette femme est coupable là n’est pas la question, mais si elle prouve que cette mère peut bénéficier de circonstances atténuantes, sa peine d’emprisonnement pourrait être amoindrie. Clèlia veut comprendre, persuadée que derrière cette histoire tragique se cache un drame enfoui dans les méandres de la mémoire de Rosine, cette mère coupable d’infanticide.

[…] « Qui peut dire avec certitude qu’il connaît tout de lui-même ? Qui peut dire avec certitude qu’il n’est pas une Rosine Delsaux en puissance ? Qui peut dire avec certitude qu’il n’est pas un criminel ordinaire en puissance ? » De quoi donner des frissons. Et convaincre un jury.

Ce que j’en dis :

Ayant été confronté à un drame aussi tragique dans mon quartier en 2017, (Une jeune femme a mis fin à la vie de ses deux jeunes enfants) j’appréhendais cette lecture, après avoir lu quelques lignes de la quatrième de couverture. Je me souviens encore de la marche blanche qui avait été organisée, en souvenir de ces enfants. Dans l’impossibilité de marcher cette année là, j’avais partagé leurs émotions douloureuses du haut de mon balcon. Il y a quelques semaines, cette femme a été jugée et a écopé de trente années d’emprisonnement.

Bien évidemment, dans ce polar, le drame ne nous est pas épargné, mais l’histoire est centrée sur l’enquête de Clèlia qui tente à démontrer que derrière cet acte se cachent de terribles secrets qui ont conduit cette mère à commettre l’innommable, sans être prémédité mais malheureusement inévitable.

Elle veut comprendre et prouver que Rosine n’est pas la seule responsable, même si rien n’excusera son horrible geste.

Pour elle, seul un traumatisme a pu amener cette femme à tuer ses enfants, elle ira jusqu’au bout pour trouver ce qui a déclenché cette folie meurtrière.

Elle a beau être une enquêtrice hors paire, sa mauvaise réputation liée à son comportement borderline la précède et ne lui facilite pas la tâche, elle n’hésite pas à sortir des limites autorisées pour réussir à prouver que son intuition ne la trompe pas. Si son attitude et son humour au premier degré ne plaisent guère à sa hiérarchie, elles apportent à cette histoire dramatique un peu de légèreté et permet de poursuivre la lecture avec moins d’appréhension car faut bien le reconnaître, elle m’a plus cette nana au caractère bien trempé et je me suis très vite attachée à elle.

Si Rosine, la coupable est une femme ordinaire, ce polar est loin de l’être. Sandrine Cohen nous confronte à l’impensable, donner une deuxième chance à une criminelle en nous prouvant par l’intermédiaire de son enquêtrice qu’elle avait des circonstances atténuantes en nous le démontrant pas après pas en explorant les mécanismes du passage à l’acte.

Contre toutes attentes, ce polar est vraiment une belle découverte, et je suis persuadée qu’il plaira à tous les fan de la série MINDHUNTER.

Ce serait dommage de passer à côté…

Pour info :

Sandrine Cohen est comédienne, scénariste et réalisatrice de fictions et de documentaires.

Passionnée de faits divers, elle a notamment réalisé trois documentaires sur des crimes de proximité, passionnels et familiaux.

Elle s’est intéressée, au-delà du sensationnel au mécanisme du passage à l’acte. Rosine, une criminelle ordinaire est tiré de ces expériences.

Je remercie Olivia et les Éditions du Caïman pour ce polar surprenant terriblement addictif.

L’inconnu de la forêt

L’inconnu de la forêt d’Harlan Coben aux Éditions Belfond

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Roxane Azimi

Wilde est celui que l’on nomme l’inconnu de la forêt.

On ignore tout de son passé.

Il reste pour les habitants du coin une véritable énigme.

Pourtant il semble posséder un don pour retrouver les personnes disparues.

Ayant grandi dans la forêt, il l’a connaît par cœur. Aucune piste ne lui échappe. Et même si ses méthodes peuvent vous paraître très spéciales, elles font de lui un enquêteur hors pair.

Alors lorsqu’une jeune fille, puis un lycéen disparaissent il n’attend pas les autorisations pour se lancer à leur recherche, car il sait plus que quiconque que la forêt est pleine de danger et qu’il est parfois difficile et même parfois impossible de retrouver le chemin qui conduit a sa maison.

Ce que j’en dis :

Aux États-Unis 460 000 enfants sont portés disparus chaque année, un sujet qui semble tenir à cœur à Harlan Coben qui traite régulièrement de ce sujet dans ses thrillers, comme notamment dans ce dernier récemment sorti en France.

À cette occasion, il met en scène un nouveau personnage : l’inconnu de la forêt, qui garde une part de mystère qui sera certainement dévoilée au fur et à mesure dans les prochaines intrigues.

On y découvre également un nouveau jeu tendance qui consiste à simuler une disparition, il sera donc plus difficile pour les enquêteurs de faire le tri entre le vrai et le faux dans cette histoire où des adolescents sont portés disparus.

Comme à son habitude, Harlan Coben nous offre une intrigue complexe à travers des chapitres courts rendant la lecture addictive. Si son style d’écriture reste assez basique, c’est plutôt dans l’art et la manière de mener son histoire qu’il excelle, semant au compte goutte les indices.

Derrière cette couverture plutôt réussie qu’il est impossible de ne pas repérer au premier coup d’œil en librairie, vous y retrouvez tout le talent de l’auteur pour passer un moment de lecture plutôt sympa.

Il me tarde de retrouver Wild et d’en connaître je l’espère, davantage sur l’inconnu de la forêt.

Pour info :

Né en 1962, Harlan Coben vit dans le New Jersey avec sa femme et leurs quatre enfants.

Diplômé en sciences politiques du Amherst College, il a rencontré un succès immédiat dès la publication de ses premiers romans, tant auprès de la critique que du public.

Il est le premier auteur à avoir reçu le Edgar Award, le Shamus Award et le Anthony Award, les trois prix majeurs de la littérature à suspense aux États-Unis. Depuis Ne le dis à personne… (2002) – récompensé du Grand Prix des lectrices Elle et adapté avec succès au cinéma par Guillaume Canet –, Belfond a publié vingt et un romans de Harlan Coben.

Plusieurs ont été adaptés en miniséries, dont Une chance de trop et Juste un regard, diffusées surTF1, ainsi que Intimidation/The Stranger et Dans les bois/The Woods, disponibles en streaming sur Netflix.

Tous ses ouvrages sont également disponibles chez Pocket.

Je remercie les Éditions Belfond pour ce suspens haletant.

Séoul Copycat

Séoul Copycat de Lee Jong-Kwan aux Éditions Matin Calme

Traduit du coréen par Koo Moduk et Claude Murcia

“ Dès sa première visite, Oh lui avait appris deux noms : l’un était celui de l’inspecteur « Lee Suyin » et l’autre celui de « Copycat ».

Il disait que Copycat était le surnom du tueur en série avait poursuivi, poursuite qui l’avait menée jusqu’à cette chambre d’hôpital.

Ce Copycat était très différent du tueur en série ordinaire. Il ne se contentait pas d’imiter certaines méthodes de meurtriers.

Selon Oh, il prenait seulement pour cible des suspects libérés faute de preuves. Et il était capable de reproduire avec exactitude les procédés utilisés par ces suspects qui avaient échappé à la loi. ”

Rien de tel qu’un petit extrait pour vous présenter le nouveau menu Nord Coréen des éditions Matin Calme dont je n’ai fait qu’une bouchée.

Tout a commencé à Séoul, où trois meurtres ont été commis et trois hommes suspectés, sans pour autant finir derrière les barreaux.

Arrive alors dans le paysage un Copycat bien décidé à rendre justice à sa façon, du coup il devient à son tour un meurtrier avec à ses trousses quelques flics de Séoul.

Un homme était sur le point de l’arrêter mais hélas il finit coincé dans un lit d’hôpital, blessé, quasiment aveugle et amnésique…

Lui seul semble connaître la clé de l’énigme, encore faut-il qu’il se souvienne mais surtout qu’il reste en vie.

Tic-Tac, Tic-Tac l’heure tourne, et le Copycat n’a pas fini de mettre les pendules à l’heure.

Ce que j’en dis :

Depuis quelques mois, l’univers du polar s’est agrandit. Les Éditions Matin Calme ont débarqué nous offrant chaque mois de nouveaux menus nord-coréens atypiques à déguster sans modération.

Nouvel auteur, nouvelle enquête, nouveaux personnages et un style incroyable pour nous triturer les méninges dans ce récit complètement addictif.

L’auteur ne ménage ni ses personnages, ni ses lecteurs en les amenant sur des fausses pistes, multipliant le nombres de suspects. Et comme il assure, il vous faudra attendre la quasi fin du livre pour connaître la vérité.

De l’entrée au dessert, ce nouveau menu est une réussite totale en vous proposant de nouvelles saveurs, de nouveaux ingrédients pour que jamais vous ne vous lassiez.

N’hésitez pas à le commander en click and collect chez votre libraire préféré, puis ensuite régalez vous.

Pour info :

Lee Jong-Kwan, discret, presque secret, a été durant 15 ans rédacteur dans une revue professionnelle de criminologie. Séoul copycat est son premier roman.

Je remercie les Éditions Matin Calme et l’agence Trames pour ce polar aux multiples saveurs.

L’ange rouge

L’ange rouge de François Médéline aux Éditions de La Manufacture de livres

“ La croix était fixée à l’horizontale. Une croix en bois brut, clair. Les quartes flambeaux étaient cloués à la coque. La mort se mélangeait à l’air chargé de vase et de rivière. Je me suis agrippé à la croix. J’ai effleuré les tibias. J’ai fait deux pas chassés pour longer les fils verts. Les fils verts remontaient les cuisses jusqu’à l’abdomen. Ils étaient pâles, assortis à la peau rigide que j’ai devinée froide sous le latex. […] L’orchidée flottait. J’ai discerné son cœur qui pompait le sang des chevilles à vif grâce à des tiges aériennes aux couleurs de l’espérance. ”

À Lyon, à la tombée de la nuit surgit sur la Saône, un radeau tout illuminé par une croix où un corps mutilé y est crucifié.

Une orchidée orne le cadavre donnant à cette mise en scène un côté artistique assez macabre.

Le crucifié de la Saône devient le nouveau défi de commandant Alain Dubak et de son équipe de la police criminelle.

La ville n’a jamais été face à un crime aussi horrible et aussi spectaculaire.

“ Nous avions hérité de l’affaire du siècle. Mon affaire. Le tueur aux orchidées. Le crucifié de la Saône. ”

Pas de temps à perdre, ni le temps de s’attarder sur les problèmes avec la hiérarchie, si l’équipe des six enquêteurs veut mettre la main sur ce tueur fou. Certaines règles et même certaines convictions devront être mises de côtés s’ils veulent obtenir des résultats rapidement.

Une véritable course contre la montre est en route, à en perdre le souffle.

Un seul objectif : trouver ce tueur, si possible avant qu’il récidive.

Ce que j’en dis :

J’ai entendu dire que François Médéline serait le descendant français de l’américain James Ellroy qui m’attend patiemment dans ma bibliothèque. Du coup ça me donne très envie de le dépoussiérer maintenant que j’ai enfin découvert la plume extraordinaire de Médéline.

Lui qui a tué Jupiter (fallait oser quand même) dans un de ses romans (que j’ai très envie de lire maintenant) n’est autre que le scénariste de Pike de Benjamin Whitmer en cours d’adaptation cinématographique (un de mes chouchous américains qui rêvent de se débarrasser lui aussi de son clown peroxydé) c’est dingue ces coïncidences tout de même.

En attendant découvrons L’ange rouge …

D’entrée l’auteur t’amène dans le vif du sujet et te débarque sur cette scène mortelle. Te voilà piégée, menottée à ce flic écorché vif que tu ne pourras plus quitter avant le final.

Rien n’est laissé au hasard, et c’est sous une tension extrême et permanente que Lyon cette ville lumière profanée par cette sombre histoire va t’offrir une visite très particulière avec pour guide Dubak et son équipe de fin limier, prêts à tout pour mettre fin à cette barbarie, qui entache le décor.

Avec un style puissant, des personnages réalistes barrés juste comme il faut qui portent l’histoire à bout de bras en vrai héros, dans cette ville qui tient son rôle à merveille, François Médéline nous offre du noir dans toute sa splendeur.

Un polar de haut vol, puissant, brillant et ambitieux qui rejoint la grande famille des auteurs incontournables du noir.

L’ange rouge vous offre un voyage où les âmes perdues atteindront un jour l’au-delà après quelques détours dans cet abime emplit de noirceur.

C’est publié à la Manufacture et c’est vivement recommandé par Dealerdelignes…

Un bouquin pareil ça se refuse pas, ça se savoure…

Et pour ma part, j’ai hâte de de découvrir les précédents maintenant que je connais cette plume prodigieuse.

Pour info :

Né en 1977 dans la région lyonnaise, François Médéline émigre à Romans-sur-Isère à 11 ans pour y faire son apprentissage du rugby, du grec ancien et de l’amitié.

Durant son doctorat, il est chargé d’études et de recherches à Science Po Lyon, spécialisé en sociologie politique et en linguistique. Il vit et mange politique durant dix ans comme conseiller, plume, directeur de cabinet et directeur de la communication de divers élus. Il aime la belote coinchée, ramasser des champignons en Lozère, pêcher des perches au bord du lac Léman et sa famille.

Il n’écrirait pas s’il n’avait pas lu James Ellroy.

Il apprécie particulièrement les ambiances malsaines de David Lynch, le lyrisme parfois potache de Sergio Leone, La Naissance de Vénus de Boticelli et l’album Ssssh de Ten Years After.

Il est le scénariste de l’adaptation cinématographique du roman Pike de Benjamin Whitmer paru chez Gallmeister. Il a traversé l’océan Atlantique Nord à la voile, se consacre à l’écriture, s’occupe d’enfants dans une école de rugby et n’a pas vraiment de domicile fixe.

Je remercie l’agence Trames et les Éditions de la Manufacture de livres pour cette plongée fascinante où la noirceur nourrit ces pages avec un style hallucinant.