L’île des chamanesde Kim Jay aux Éditions Matin Calme
Traduit du coréen par Choe Ae-young et Jean Bellemin-Noël
“ […] – Je crois que vous n’avez guère idée de la gravité qu’atteignent les violences commises par les adolescents d’aujourd’hui ! Je connais des petits fumiers qui se font leur argent de poche en enfermant des filles plus jeunes dans une chambre de love hôtel pour qu’elles fassent les putes, voilà ce qu’on ramasse comme collégiens de nos jours ! ”
Kim Seong-ho, un profiler très en vu à Séoul enquête sur un cyber-harcèlement, après la découverte sans vie d’une jeune femme.
Étant harcelé à son tour, ses comptes piratés, sa vie exposée au grand jour, par les suspects, il se retrouve contraint de quitter la ville.
Cela lui donne l’occasion d’aller sur l’île de Sambo pour reprendre une enquête, où trois femmes avaient été portées disparues, probablement victimes d’un serial killer.
C’est accompagné de Yeo Do-yun, un spécialiste du folklore et des rites chamaniques, qu’il va reprendre les recherches sur l’île.
Dans une ambiance glaciale, Kim Seong-ho va très se retrouver sous l’emprise de l’île qui semble posséder le pouvoir de raviver les souvenirs oubliés. Le profiler va en faire l’expérience et se retrouver au cœur d’un conflit intérieur le ramenant vers son passé.
Un passé qu’il aurait peut-être mieux valut laissé enterrer…
Ce que j’en dis :
Depuis quelques mois les Éditions Matin Calme nous offrent des menus coréens très atypique qui nous permettent de découvrir des auteurs de différents horizons autour du polar.
Cette fois, on se retrouve en premier lieu confronté à la violence de la jeunesse avant de rejoindre une île, où trois femmes ont disparu.
L’île des chamanes nous envoûte à travers cette intrigue parfaitement maîtrisée qui lève le voile jour après jour sur un passé en lien avec le présent.
Afin de laisser les futurs lecteurs découvrir cette histoire captivante, n’en dévoilons pas davantage.
Mais une chose est sûre, les bonnes surprises sont au rendez-vous et Kim Jay est plutôt douée pour embarquer ses lecteurs dans un univers particulièrement étrange sous une tension permanente, avec un profiler attachant que l’on aura plaisir à retrouver.
Pour info:
Kim Jay est l’autrice de nombreux romans policiers.
Elle anime également une association d’auteurs de Mystery Novels à Séoul.
L’Île des chamanes est son premier roman mettant en scène le profileur Kim Song-ho, le deuxième venant de paraître en Corée.
Je remercie les Éditions Matin Calme pour ce thriller envoûtant.
“ Qui voulait vivre ici ? Il neigeait deux cent soixante jours par an – soit l’équivalent de dix tonnes de neige par habitant –, dont cent trente de tempête, quand le pourga devenait bourane, ce vent arctique qui filait du trente mètres à la seconde. Dès – 30°C, rester dehors présentait un risque mortel. Les jours de blizzard, les ferrailles volaient des toits, les enseignes, des magasins – des dangers constants dont on faisait peu de cas. ”
Perdue au milieu de la Russie, au nord du cercle polaire arctique se situe Norilsk, une ville industrielle qui abrite depuis une centaine d’années une exploitation de nickel et de palladium.
Chaque jour, l’usine rejette un gaz toxique dégageant une odeur épouvantable qui fait de cette endroit la ville la plus polluée du monde, en plus d’être la plus froide avec ses températures extrêmes qui peuvent descendre sous les 60°C.
C’est dans ce décor apocalyptique permanent, que l’on découvre après un ouragan arctique, le corps d’un Nenets, un éleveur de Rennes, près des décombres d’un immeuble.
Boris, flic flegmatique, banni d’Irkoutsk est chargé de l’affaire.
“ Le minerai alimentant l’industrie de la guerre, Norilsk était passée de statut de ville secrète sous Staline à celui de ville fermée : aujourd’hui encore, on n’y parvenait qu’avec l’assentiment du FSB, lequel delivryles tampons aux comptes gouttes. Il n’était pas question que le lieutenant Ivanov en revienne : une prison en liberté, voilà le sort qu’on lui avait réservé… Les adieux à l’aéroport d’Irkoutsk avaient été terribles, avec son père surtout.
Enfin Boris s’était fait à ses chaînes.
L’âme russe était né pour ça. ”
Dans cette prison à ciel ouvert, au cours de son enquête, Boris va faire connaissance avec cette jeunesse qui s’épuise à la mine, cherchant des échappatoires parfois dangereux au milieu de la corruption qui règne en maître, où chacun se surveille mutuellement et semble suspect.
La pollution tue a petit feu la population, et dans ce climat glacial une nouvelle menace rôde apportant dans son sillage une violence extrême qui détruira les entêtés cherchant à faire justice.
“ Sa présence est un obstacle à leur chute à venir, ils ne le savent pas et lui non plus : il avance au portant, car le vent s’est relevé. Le calme n’était qu’une escarmouche, relatif et mordant le blanc nocturne qui luit sous ses yeux. Pas de suspension sur ce nid de tonnerres, de repos en ces moments décharnés, les proies sont rares et les abris peu sûrs. Des blocs de pierre qui sentent la pisse froide et leur humeur domestique. […] Il le sent là au fond des trop, ce cri qui lui remonte à la gorge ; non, impossible de le retenir, de contenir cet instinct…Il cherche quelqu’un à tuer. ”
Ce que j’en dis :
Déjà 25 ans que cet écrivain baroudeur nous offre des romans noirs assez déchirants, puisant son inspiration dans les pays où il se rend, rendant hommage aux personnages qu’ils croisent sur son chemin en les mettant admirablement en scène dans ses histoires.
C’est en 2012 que je le découvre à travers Mapuche, une enquête qui nous transporte au cœur de l’Argentine. Un roman noir époustouflant, avec des personnages inoubliables qui m’ont bouleversé et qui ont fait de moi une lectrice fidèle à cette plume rebelle, engagée, incontournable.
Si vous pensiez avoir déjà croisé l’enfer dans ses précédents romans, attendez-vous à pire une fois débarqué à Norilsk. Et pourtant dans cette ville glaciale, délabrée, polluée, déprimante, de premier abord si peu accueillante vous risquez de tomber amoureux de certains personnages, ces russes courageux toujours prêt à tant de sacrifices.
Une enquête qui semble servir de prétexte pour nous permettre de faire connaissance avec les habitants de Norilsk en nous plongeant dans leur quotidien, où malgré la dureté de leur vie, ils savent prendre du bon temps, s’accrochant pour certains à un rêve même s’il sont conscients que leur espérance de vie est courte et se consume plus vite qu’une cigarette.
La plume stylée de Caryl Férey, toujours engagée et pleine d’humanité nous offre un récit dense, intense où malgré la noirceur de l’histoire les aurores boréales illuminent le cœur de chaque personnage lié à cette histoire. Un magnifique hommage à cette jeunesse Russe qui a croisé sa route dont on comprend qu’il en revienne bouleversé avec une folle envie de les coucher sur papier pour ne jamais les oublier.
Une fois de plus il revient de l’enfer avec dans ses bagages de nouveaux souvenirs, de nouveaux amis, de nouvelles anecdotes et un nouveau roman noir stupéfiant qui m’a fait verser quelques larmes tant les émotions sont fortes.
Il entre dans l’Arène, toujours fidèle à Aurélie Masson, et nous offre un spectacle glaçant qui le conduit pourtant au sommet de son art.
Fidèle je suis, fidèle je resterai.
Pour info :
Caryl Férey écrit des romans noirs dont l’action se situe le plus souvent à l’étranger ainsi qu’une série consacrée à l’enquêteur borgne Mc Cash. Breton de cœur, vivant à Paris, il écrit aussi pour la musique, le cinéma, la radio, le théâtre, la jeunesse et participe à des revues de voyage.
Je remercie Les Arènes pour virée glaciale qui pourtant réchauffe le cœur.
L’inconnu de la forêt d’Harlan Coben aux Éditions Belfond
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Roxane Azimi
Wilde est celui que l’on nomme l’inconnu de la forêt.
On ignore tout de son passé.
Il reste pour les habitants du coin une véritable énigme.
Pourtant il semble posséder un don pour retrouver les personnes disparues.
Ayant grandi dans la forêt, il l’a connaît par cœur. Aucune piste ne lui échappe. Et même si ses méthodes peuvent vous paraître très spéciales, elles font de lui un enquêteur hors pair.
Alors lorsqu’une jeune fille, puis un lycéen disparaissent il n’attend pas les autorisations pour se lancer à leur recherche, car il sait plus que quiconque que la forêt est pleine de danger et qu’il est parfois difficile et même parfois impossible de retrouver le chemin qui conduit a sa maison.
Ce que j’en dis :
Aux États-Unis 460 000 enfants sont portés disparus chaque année, un sujet qui semble tenir à cœur à Harlan Coben qui traite régulièrement de ce sujet dans ses thrillers, comme notamment dans ce dernier récemment sorti en France.
À cette occasion, il met en scène un nouveau personnage : l’inconnu de la forêt, qui garde une part de mystère qui sera certainement dévoilée au fur et à mesure dans les prochaines intrigues.
On y découvre également un nouveau jeu tendance qui consiste à simuler une disparition, il sera donc plus difficile pour les enquêteurs de faire le tri entre le vrai et le faux dans cette histoire où des adolescents sont portés disparus.
Comme à son habitude, Harlan Coben nous offre une intrigue complexe à travers des chapitres courts rendant la lecture addictive. Si son style d’écriture reste assez basique, c’est plutôt dans l’art et la manière de mener son histoire qu’il excelle, semant au compte goutte les indices.
Derrière cette couverture plutôt réussie qu’il est impossible de ne pas repérer au premier coup d’œil en librairie, vous y retrouvez tout le talent de l’auteur pour passer un moment de lecture plutôt sympa.
Il me tarde de retrouver Wild et d’en connaître je l’espère, davantage sur l’inconnu de la forêt.
Pour info :
Né en 1962, Harlan Coben vit dans le New Jersey avec sa femme et leurs quatre enfants.
Diplômé en sciences politiques du Amherst College, il a rencontré un succès immédiat dès la publication de ses premiers romans, tant auprès de la critique que du public.
Il est le premier auteur à avoir reçu le Edgar Award, le Shamus Award et le Anthony Award, les trois prix majeurs de la littérature à suspense aux États-Unis. Depuis Ne le dis à personne… (2002) – récompensé du Grand Prix des lectrices Elle et adapté avec succès au cinéma par Guillaume Canet –, Belfond a publié vingt et un romans de Harlan Coben.
Plusieurs ont été adaptés en miniséries, dont Une chance de trop et Juste un regard, diffusées surTF1, ainsi que Intimidation/The Stranger et Dans les bois/The Woods, disponibles en streaming sur Netflix.
Tous ses ouvrages sont également disponibles chez Pocket.
Je remercie les Éditions Belfond pour ce suspenshaletant.
Les nuits rouges de Sébastien Raizeraux Éditions Gallimard
“ Bon sang, un homme passe quarante ans dans un crassier et personne ne remarque rien. ”
Dans le nord-est de la France, à deux pas des anciens hauts fourneaux, on vient de découvrir le corps momifié d’un homme. Il s’agit du cadavre d’un syndicaliste porté disparu depuis 1979.
Ses deux fils, des jumeaux ont grandi dans cette région dévastée économiquement et socialement, avec le poids d’un monstrueux mensonge, croyant depuis toutes ces années que leur père les avait abandonné.
Désunis depuis quelques années, c’est dans la noirceur qu’ils se retrouvent.
Alexis, employé de banque au Luxembourg s’en tire un peu mieux que Dimitri qui zone à droite à gauche tout en touchant à la came.
En apprenant la nouvelle, Dimitri se sent envahi par la rage, assoiffée de vengeance.
“ C’est toute une vie qu’il faut remettre en ordre […] Tout reprendre de zéro. L’histoire de ce monde. Expurger le mal à la racine. […] Ce qu’il faut maintenant, c’est de la violence, du sang et des larmes. Il faut des nuits rouges. Laver tous ces morts avec le seul rouge qui soit. Le sang. ”
Keller, le commissaire adjoint se retrouve sur l’affaire. Il vient de débarquer dans cette région peu accueillante qu’il ne connaît absolument pas, et va devoir en plus bosser avec Faas un inspecteur imprévisible.
“ Salopard, se dit Keller. Putain de salopard. Mais au moins, ça a le mérite d’être clair. Ingérable, allergique à la hiérarchie, histoires abracadabrantes à son sujet, face de rat. ”
Les ouvriers sidérurgistes ont disparu. mais leurs sangs rouges coulent dans les veines de leurs enfants, prêts à se révolter pour qu’enfin la vérité surgisse du fond des crassiers.
“ Les nuits étaient rouges comme des yeux injectés de sang, de haine, de peur et d’instincts de meurtre. Les nuits étaient rouges, comme la frontière entre la folie et la mort. ”
Ce que j’en dis :
Lorraine de souche, Lorraine de cœur, et même fille d’un ancien ouvrier des hauts fourneaux de Neuves Maisons, il était impossible pour moi de passer à côté de ce roman où la noirceur des crassiers envahit les pages en nous offrant presque une page d’Histoire. Car même si ce récit est une fiction, elle rends magnifiquement hommage à toute une région meurtrie et à tous ces hommes, ces gueules noires aux poumons encrassés qui ont bossé dans toutes ces usines jusqu’à leurs fermetures, laissant derrière elles des familles sur le carreau.
La colère de Dimitri, je l’ai connu même si c’est par la maladie que mon père est parti… comme tant de ses potes ouvriers.
“Ils ont tué le tissu social, la conscience de classe, la solidarité, la culture ouvrière, la notion de révolte. Ils nous ont hypnotisés par la peur jusqu’à nous faire oublier notre propre pouvoir. Il n’y a plus rien.”
Mais c’est avec classe et une certaine élégance même si elle est parfois brutale que Sébastien Raizer nous parle de la classe ouvrière à travers cette enquête criminelle habitée par une violence extrême.
Aussi complexes sont-ils, ses personnages plutôt barrés collent parfaitement à cette histoire. La crise sidérurgique a laissé derrière elle des vies chargées de souffrance, envahies par le désespoir alors pas étonnant que la came surgisse dans le paysage, et amène une nouvelle forme de violence que ce soit du côté des consommateurs que des vendeurs. La douleur face au profit, une histoire sans fin, un éternellement recommencement.
Ceux qui ne connaissent pas cette région, seront un peu comme ce flic, Keller, fraîchement débarqué et poseront à leur tour un regard sur cette endroit avec une terrible envie de remettre à sa place ce flic véreux, cette face de rat, tout en ayant une profonde empathie pour ces deux frères, notamment Dimitri ce révolté qui a déjà trop souffert.
Sébastien Raizer nous offre un récit d’une force incroyable où la violence explose tel le métal, hurlant sa colère dans les nuits rouges de l’Est de la France.
Bien évidemment la fille de l’est a apprécié et remercie humblement l’auteur pour ce récit terriblement brillant qui lui a permis de replonger dans ses souvenirs auprès de ses chers disparus, réveillant quelque peu la colère qui sommeille en elle…
Un dose d’encre d’acier trempée où la vengeance rends les nuits rouges éclatantes de beauté et d’effroi.
Pour info :
Sébastien Raizer est le cofondateur des Éditions du Camion Blanc, qui ont publié des cargaisons d’ouvrages sur le rock, et de la collection Camion Noir, aliénée aux cultures sombres.
Il est l’auteur de la trilogie transréaliste des « Équinoxes » à la Série Noire (L’alignement des équinoxes, Sagittarius, Minuit à contre-jour), ainsi que d’un Petit éloge du zen.
Il vit à Kyoto où il pratique le iaido et le zazen.
Je remercie également les Éditions Gallimard pour cette plongée violente dans l’Est de la France.
L’ange rouge de François Médéline aux Éditions de La Manufacture de livres
“ La croix était fixée à l’horizontale. Une croix en bois brut, clair. Les quartes flambeaux étaient cloués à la coque. La mort se mélangeait à l’air chargé de vase et de rivière. Je me suis agrippé à la croix. J’ai effleuré les tibias. J’ai fait deux pas chassés pour longer les fils verts. Les fils verts remontaient les cuisses jusqu’à l’abdomen. Ils étaient pâles, assortis à la peau rigide que j’ai devinée froide sous le latex. […] L’orchidée flottait. J’ai discerné son cœur qui pompait le sang des chevilles à vif grâce à des tiges aériennes aux couleurs de l’espérance. ”
À Lyon, à la tombée de la nuit surgit sur la Saône, un radeau tout illuminé par une croix où un corps mutilé y est crucifié.
Une orchidée orne le cadavre donnant à cette mise en scène un côté artistique assez macabre.
Le crucifié de la Saône devient le nouveau défi de commandant Alain Dubak et de son équipe de la police criminelle.
La ville n’a jamais été face à un crime aussi horrible et aussi spectaculaire.
“ Nous avions hérité de l’affaire du siècle. Mon affaire. Le tueur aux orchidées. Le crucifié de la Saône. ”
Pas de temps à perdre, ni le temps de s’attarder sur les problèmes avec la hiérarchie, si l’équipe des six enquêteurs veut mettre la main sur ce tueur fou. Certaines règles et même certaines convictions devront être mises de côtés s’ils veulent obtenir des résultats rapidement.
Une véritable course contre la montre est en route, à en perdre le souffle.
Un seul objectif : trouver ce tueur, si possible avant qu’il récidive.
Ce que j’en dis :
J’ai entendu dire que François Médéline serait le descendant français de l’américain James Ellroy qui m’attend patiemment dans ma bibliothèque. Du coup ça me donne très envie de le dépoussiérer maintenant que j’ai enfin découvert la plume extraordinaire de Médéline.
Lui qui a tué Jupiter (fallait oser quand même) dans un de ses romans (que j’ai très envie de lire maintenant) n’est autre que le scénariste de Pike de Benjamin Whitmer en cours d’adaptation cinématographique (un de mes chouchous américains qui rêvent de se débarrasser lui aussi de son clown peroxydé) c’est dingue ces coïncidences tout de même.
En attendant découvrons L’ange rouge …
D’entrée l’auteur t’amène dans le vif du sujet et te débarque sur cette scène mortelle. Te voilà piégée, menottée à ce flic écorché vif que tu ne pourras plus quitter avant le final.
Rien n’est laissé au hasard, et c’est sous une tension extrême et permanente que Lyon cette ville lumière profanée par cette sombre histoire va t’offrir une visite très particulière avec pour guide Dubak et son équipe de fin limier, prêts à tout pour mettre fin à cette barbarie, qui entache le décor.
Avec un style puissant, des personnages réalistes barrés juste comme il faut qui portent l’histoire à bout de bras en vrai héros, dans cette ville qui tient son rôle à merveille, François Médéline nous offre du noir dans toute sa splendeur.
Un polar de haut vol, puissant, brillant et ambitieux qui rejoint la grande famille des auteurs incontournables du noir.
L’ange rouge vous offre un voyage où les âmes perdues atteindront un jour l’au-delà après quelques détours dans cet abime emplit de noirceur.
C’est publié à la Manufacture et c’est vivement recommandé par Dealerdelignes…
Un bouquin pareil ça se refuse pas, ça se savoure…
Et pour ma part, j’ai hâte de de découvrir les précédents maintenant que je connais cette plume prodigieuse.
Pour info :
Né en 1977 dans la région lyonnaise, François Médéline émigre à Romans-sur-Isère à 11 ans pour y faire son apprentissage du rugby, du grec ancien et de l’amitié.
Durant son doctorat, il est chargé d’études et de recherches à Science Po Lyon, spécialisé en sociologie politique et en linguistique. Il vit et mange politique durant dix ans comme conseiller, plume, directeur de cabinet et directeur de la communication de divers élus. Il aime la belote coinchée, ramasser des champignons en Lozère, pêcher des perches au bord du lac Léman et sa famille.
Il n’écrirait pas s’il n’avait pas lu James Ellroy.
Il apprécie particulièrement les ambiances malsaines de David Lynch, le lyrisme parfois potache de Sergio Leone, La Naissance de Vénus de Boticelli et l’album Ssssh de Ten Years After.
Il est le scénariste de l’adaptation cinématographique du roman Pike de Benjamin Whitmer paru chez Gallmeister. Il a traversé l’océan Atlantique Nord à la voile, se consacre à l’écriture, s’occupe d’enfants dans une école de rugby et n’a pas vraiment de domicile fixe.
Je remercie l’agence Trames et les Éditions de la Manufacture de livres pour cette plongée fascinante où la noirceur nourrit ces pages avec un style hallucinant.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Chambon et Henri Robillot
“ Son casque symbolique numéroté 451 sur sa tête massive, une flamme orange dans les yeux à la pensée de ce qui allait se produire, il actionna l’igniteur d’une chiquenaude et la maison décolla dans un feu vorace qui embrasa le ciel du soir de rouge, de jaune et de noir.
Comme à la parade, il avança dans une nuée de lucioles. Il aurait surtout voulu, conformément à la vieille plaisanterie, plonger dans le brasier une boule de guimauve piquée au bout d’un bâton, tandis que les livres , comme autant de pigeons battant des ailes, mouraient sur le seuil et la pelouse de la maison. Tandis que les livres s’envolaient en tourbillons d’étincelles avant d’être emportés par un vent noir de suie. ”
À la base, les pompiers sont censés éteindre les incendies pas de les déclencher. Pourtant, dans cette société future, où le livre est devenu antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, qui sont devenus interdits.
“ C’est toujours la nuit que l’alerte est donnée. Jamais en plein jour ! Est-ce parce que le feu offre un spectacle plus beau la nuit ? Parce que ça rend mieux, que ça en impose davantage ? ”
Les ordres sont les ordres. Pourtant le pompier Montag commence à entrevoir une autre possibilité, et s’autorise à rêver à un monde meilleur où la littérature et l’imaginaire ne serait pas bannis. Lassé de ce monde devenu artificiel, sans relief, il part en croisade contre cette pratique, tentant de sauver les livres, devenant un dangereux criminel qu’il faut éliminer, coûte que coûte.
Ce que j’en dis :
Profiter de cette magnifique édition collector pour enfin découvrir la plume de Ray Bradbury à la réputation mondiale.
« Ne jugez pas un livre d’après sa couverture » dit quelqu’un.
Classé dans la catégorie SF, ce livre ne serait peut-être pas passé entre mes mains sans cette originalité apportée à la finition de ce grand classique, récemment réédité chez Folio. Je suis persuadée qu’il fera la joie des bibliophiles, même de ceux qui le possédaient déjà.
Comme à mon habitude, je ne me suis pas attardée sur le synopsis et c’est horrifiée que j’ai découvert cette dystopie et les agissements de cette brigade 451, où les pompiers sont des pyromanes chargés de détruire les bibliothèques. Les livres étant devenus dangereux, ils sont amenés à disparaître sous les flammes de l’enfer.
Moi qui fait partie des bibliophiles, grande amoureuse des mots et des livres, découvrir ce récit était une véritable torture.
D’autant plus que même si on ne détruit plus les livres à notre époque, une nouvelle dictature est déjà en place face à la liberté d’expression. Nous sommes malheureusement confrontés à la haine de certains fanatiques qui se donnent le droit de mettre fin aux voix qui s’expriment.
Lire en 2020, en pleine pandémie planétaire ce roman publié en 1953, donne une saveur particulière à la lecture surtout face à l’actualité de ces derniers jours où un professeur d’histoire vient de perdre la vie assassiné par un fanatique.
Depuis quelques temps la science-fiction rattrape la réalité et certains auteurs du passé comme du présent deviennent de véritables visionnaires et commencent sérieusement à m’inquiéter sur ce qu’il adviendra de notre futur.
Un présent déjà envahit d’écran, alors qu’il est si bon de se laisser porter par des mots, des mots qui nous donnent une histoire, une histoire qui nous aide à nous échapper du quotidien en laissant au plus profond de nous l’espoir d’un monde plus beau.
Je terminerai avec quelques mots de Sophie Loubière, auteure de nouvelles percutantes entre autres, qui nous rappelle l’importance de la lecture : « Le monde est vaste à celui qui en tourne les pages. Et notre vie est trop courte pour qu’on ne rie pas de ses travers. Un accident est si vite arrivé. »
Lisez Fahrenheit 451, et surtout ne laissez personne détruire les livres, ni personne vous empêcher de lire, ou alors appelez moi, je l’enverrai brûler en enfer.
Pour info :
Né en 1920, Ray Bradbury s’impose rapidement comme un grand poète du fantastique et de la science-fiction avec ses Chroniques Martiennes . Auteur prolixe, il est également scénariste pour le cinéma (Fahrenheit 451 tourné par François Truffaut, Moby Dick de John Huston…)
Je remercie les Éditions Folio pour cette édition collector flamboyante.
La proie de Deon Meyer aux Éditions Gallimard / série noire
Traduit de l’Afrikaans par Georges Lory
« J’ai appris une chose sur ce pays, Vaughn. Ça ne va jamais aussi mal qu’on le craint. Et ça ne va jamais aussi bien qu’on le voudrait. Il y a eu un moment où moi aussi j’ai failli perdre tout courage. Il me semblait que tout allait mal… la roue tourne. Les choses vont s’améliorer, Vaughn. Un jour ou l’autre. Pas au point d’aller danser dans les rues. Mais ça ira mieux. »
Le Cap, Afrique du Sud.
C’est ici que je fais la rencontre Benny Griessel et Vaughn Cupido, deux membres de la brigade des Hawks.
Le corps sans vie d’un ancien membre de leurs services, qui était devenu consultant en protection personnelle, vient d’être retrouvé. Apparemment il a été jeté par la fenêtre du train le plus luxueux du monde, le Rovos.
Griessel et Cupido ne vont rien lâcher malgré la pression en haut lieu, et tout mettre en œuvre pour trouver le meurtrier, car pour eux ça ne fait aucun doute, il s’agit bien d’un meurtre.
Au même moment à Bordeaux, Daniel Darret, ancien combattant de la branche militaire de l’ANC, s’est construit une nouvelle vie tranquille assez clandestine, souhaitant oublier son passé. Tout se passait plutôt bien, jusqu’à l’apparition d’une ancienne connaissance qui vient lui demander un service…
Embarqué contre son gré, il se retrouve très vite dans une nouvelle mission avec à ses trousse des Russes, et les services secrets sud-africains.
Seulement sa proie est déjà dans sa ligne de mire, la traque peut se poursuivre.
Ce que j’en dis :
Comment se débarrasser même fictivement d’un être indésirable de son pays ? Peut-être en écrivant un roman…
Deon Meyer, s’est certainement fait plaisir et a peut-être régler à sa manière quelques comptes face à la corruption qui fait rage dans son pays.
À travers ce roman. Il nous dépeint l’Afrique du Sud gangrenée par la misère, les meurtres, les complots, la perversion, les trafics à travers une double intrigue qui franchit les frontières, nous montrant à quel point la violence est partout, et bien souvent sous le contrôle des gouvernements, là où des hommes de l’ombre agissent à leurs places.
Fortement attaché à son pays et révulsé de constater à quel point il se dégrade, Deon Meyer nous offre un thriller politique haletant, puissant avec un côté hyper réaliste plutôt effrayant.
” – Nous avons un très gros soucis. Tout le département du renseignement criminel de la police nationale est corrompue et compromis. Il ne fait pas de doute que le procureur général est un homme corrompu et compromis. Que notre ministre de l’intérieur est un homme corrompu et compromis, et qu’il en va de même pour le président de la République. Corrompu et compromis par trois criminels indiens qui se font passer pour des hommes d’affaires. Je ne suis pas certaine au sujet du directeur général de la police, mais il suit les ordres de son ministre corrompu, il n’a plus aucune crédibilité. “
Mais en fait, sommes nous vraiment en Afrique du Sud ?
C’est à découvrir dès maintenant chez votre dealer de livres préféré.
Pour info :
Né en 1958 à Paarl, en Afrique du Sud, Deon Meyer a grandi dans une ville minière de la Province du Nord-Ouest.
Ancien journaliste, puis rédacteur publicitaire et stratège en positionnement Internet, il est aujourd’hui l’auteur unanimement reconnu de best-sellers traduits dans 15 pays.
The cry d’ Helen Fitzgerald aux Éditions les Arènes / Équinox
Traduit de l’anglais par Alexandre Civico
” La faute à la sécurité de l’aéroport.
Si elle n’avait pas eu à acheter ces deux petits flacons transparents de cent millilitres chez Boots, si elle n’avait pas eu à transvaser les médicaments, agenouillée devant la librairie WH Smith, si elle n’avait pas eu à faire la queue une heure de plus devant la sécurité, seins douloureux… Si elle n’avait rien eu à faire de tout ça, son bébé serait encore auprès d’elle. “
Le vol depuis Glasgow jusqu’à Melbourne fut un véritable cauchemar pour Johanna et Noah, son jeune bébé de 9 mois. Malgré tout elle était loin d’imaginer qu’ils allaient être séparés à jamais l’un de l’autre.
Alistair son compagnon, le père de Noah, prends les choses en main, mais rien n’empêchera Johanna de plonger dans une terrible dépression au bord de la folie.
Le scénario mis en place par Alistair ne fait que la culpabiliser davantage et l’entraîne jour après jour au plus profond de l’abîme.
Mais que s’est-il réellement passé au cours de ce vol ?
Connaît on vraiment ceux qui partagent notre vie ?
Ce que j’en dis :
Comme dans quasiment 80 % de mes lectures, j’ai commencé celle-ci à l’aveugle, sans rien lire sur ce roman au préalable, pas même la quatrième de couverture pour garder un maximum de suspens et de surprises, je ne vous en dirai donc pas plus sur le synopsis et même beaucoup moins que la présentation au dos du livre.
Mais une chose est sûre, une fois que vous commencerez ce thriller psychologique de haut-vol, absolument machiavélique, tout comme moi, vous ne pourrez plus le quitter avant de le terminer, autant vous prévenir pour éviter toute frustration et donc prévoir une belle plage de lecture.
Car si dès le départ vous allez vite découvrir le sort de cet enfant, vous n’en demeurerez pas moins intrigué. Tout comme les personnages, vous vous retrouverez piégé, le cœur brisé, cherchant désespérément une once d’empathie pour Alistair ce pervers narcissique et un brin de compassion pour cette mère désespérée qu’on semble vouloir mettre au pilori.
Helen Fitzgerald va mettre vos nerfs à rude épreuve en vous entraînant au cœur d’une histoire perverse où la manipulation est reine, et où le chemin de la rédemption ne sera possible qu’en prenant des chemins de traverse aux allures diaboliques.
Pas étonnant que ce roman qui a inspiré une série de la BBC, devenue un véritable phénomène sur la chaîne fasse un carton.
C’est sidérant, complètement addictif, ça vient de paraître et c’est à mettre absolument dans ses lectures estivales.
Encore une belle entrée dans les Arènes d’Aurélien Masson.
Pour info :
Née en 1966 à Melbourne (Australie),Helen FitzGeraldest autrice et scénariste.
Elle a travaillé dix ans comme assistante sociale pour la justice pénale puis auprès de délinquants sexuels en prison.
Elle vit aujourd’hui à Glasgow avec son mari et ses deux enfants.
Un grand merci aux éditions les arènes pour ce thriller étourdissant.
Représailles de Florian Eglin aux Éditions la Baconnière
(…) – Toi qui cherchais une amorce pour ton prochain roman, je crois que tu l’as trouvée, fit Adèle en se recroquevillant sur son siège. Cette poursuite en pleine nuit, c’est accrocheur, non ?
Elle semblait se retenir très fort. Pour ne pas crier. Pour ne pas pleurer. Pour continuer à faire comme si tout allait bien. Hormis foncer sans se laisser déporter, Tom était impuissant. Totalement. Ou alors freiner sec pour repartir dans l’autre sens après un tête-à-queue contrôlé ? Tom était bon conducteur. Très bon même. Avec sa famille dans la voiture, il ne pouvait cependant pas prendre le moindre risque en se la jouant Fasr and Furious. De toute façon, il ne connaissait pas la région. Il finirait par se retrouver sur une route pas carrossable. Un scénario foireux qui ne lui disait rien.
Tom et Adèle sillonnent avec leurs deux enfants, une route corse afin de rejoindre leur lieu de vacances. Lorsque qu’un monstrueux SUV commence à les suivre, ils sont loin d’imaginer ce qu’ils s’apprêtent à vivre.
À bord de ce SUV, un trio monstrueux, prêt à tout pour assouvir leur soif de violence.
Tom, voit prendre vie le pire scénario dont il a toujours rêvé écrire.
La route des vacances va vite se transformer en descente en enfer, une drôle de manière de faire connaissance avec le désert des Agriates et l’hospitalité Corse.
(…) – Tu sais, quand on touche à la famille, avec ces types qui se croient deux siècles en arrière… Pour moi, c’est comme si c’était écrit, ça va finir dans le sang.
Ce que j’en dis :
Représailles, sortie initialement prévue le 20 mars 2020, reportée au 5 juin 2020, suite au confinement sanitaire imposé par le petit chef, mérite tout les lauriers que l’on commence ici et là, à lui décerner, et il aurait vraiment été injuste de ne pas vous en parler.
Car si mon petit laïus de présentation vous fait croire à un scénario classique, voir déjà lu, vous êtes loin du compte, et tout juste au début d’une multitude de surprises.
Cette traque sauvage va vous entraîner dans les méandres de l’âme humaine à travers le paysage Corse, et vous confronter à une violence démoniaque.
Ce roman noir, qui flirte avec les codes du thriller et du polar, est en plus porté par une plume absolument somptueuse.
Florian Eglin peut s’enorgueillir de posséder autant de qualité.
Il nous offre un récit construit de main de maître, au rythme infernal, glaçant tout en étant bouleversant, riche en référence littéraire et cinématographique, (ça ne va pas arranger vos listes), avec des personnages terrifiants et pourtant attachants, où s’invite en plus une pointe d’humour grinçante.
C’est simple, une fois commencé, vous ne pourrez plus quitter cette histoire sanglante terriblement déchirante.
Croyez-moi, vous êtes loin d’imaginer ce qui vous attend, et désormais il ne tient qu’à vous d’en découvrir davantage.
Il aurait pu être américain et bien non , Florian Eglin est Suisse, tout comme son confrère Joseph Incardona, qui m’a également bluffé dernièrement. Décidément cette année n’a pas fini de me surprendre, pour mon plus grand plaisir.
Vous savez ce qu’il vous reste à faire… N’est-ce pas ?
Ps : Si quelqu’un connaît Tarantino, ce serait bien de lui faire lire aussi, on ne sait jamais, ça pourrait le tenter pour une adaptation cinématographique.
Pour info :
Florian Eglin est né le 7 décembre 1974 à Genève et enseigne le français au collège. Marié avec une enseignante, il vit à Genève et est père de deux enfants.
Il est l’auteur aux éditions La Baconnière d’une trilogie sur un personnage de fiction mi-homme mi- dieu, Solal Aronowicz (Cette malédiction qui ne tombe finalement pas si mal. Roman brutal et improbable, 2013 ;Solal Aronowicz, une résistance à toute épreuve… Faut-il s’en réjouir pour autant?, 2014 ;Solal Aronowicz. Holocauste, 2015), qui a connu un beau succès critique en Suisse.Holocaustea également remporté le Prix du Salon du livre de Genève 2016 et le premier tome a été primé par le Prix public de la RTS. Les deux premiers tomes, épuisés, ont été réédités en poche.
Héritier concomitant de Ian Fleming et d’Huysmans, les écrits grinçants, violents et terriblement drôles de Florian Eglin sont à mettre entre les mains d’un public averti, amateur d’une littérature contemporaine et originale.
Il a remporté lePrix du Salon du livre de Genève en 2016 et est lauréat de la Plume d’or de la société genevoise des écrivains en 2018.
Je remercie infiniment Aurélie de l’agence Un livre à soi et les Éditions la Baconnière pour ce récit magistral, absolument inoubliable.
Champ de tir de Linwood Barclay aux Éditions Belfond
Traduit de l’anglais (Çanada) par Renaud Morin.
” L’inspecteur Barry Duckworth, de la police de Promise Falls, était à son bureau quand son téléphone sonna. Il décrocha le combiné d’un geste vif.
– Duckworth
– Bayliss à l’appareil
Trent Bayliss, le sergent préposé à l’accueil.
– Ouais ?
– J’ai un sacré spécimen ici, dit Bayliss, incapable de dissimuler son amusement.
– Qu’est-ce que vous racontez ?
– Le type s’est fait ramasser alors qu’il errait en ville. Il veut parler à un inspecteur. Je vous l’envoie. Il dit s’appeler, Brian Gaffney. Mais il n’a pas de papier sur lui.
– C’est quoi son histoire ?
– Mieux vaut qu’il vous raconte ça lui-même. Je ne voudrais pas gâcher votre plaisir, répondit Bayliss avant de raccrocher. “
L’inspecteur Duckworth de Promise Falls est à peine remis des derniers événements meurtriers survenus dernièrement dans sa ville, qu’il se retrouve chargé d’une étrange affaire.
Un jeune homme prétend avoir été enlevé, mais vu qu’il ne se souvient de rien c’est difficilement crédible. Mise à part l’étrange message indélébile trouvé sur son corps, aucun indice pour démarrer l’enquête. Ça ne va pas être simple.
De son côté, le détective privé Cal Weaver est sollicité pour protéger Jeremy Pilford, ce gosse de riche, arrogant, soupçonné d’avoir écrasé une jeune fille. Acquitté par le tribunal pour irresponsabilité, l’adolescent n’en demeure pas moins coupable aux yeux de certains qui n’hésitent pas à le lyncher sur les réseaux sociaux.
Il semblerait que des redresseurs de torts soient bien décidés à faire justice eux-mêmes. Mais ont-ils choisi les bonnes cibles, aveuglés par leur soif de vengeance ?
Décidément, ce n’est pas encore maintenant que Promise Falls pourra prétendre à nouveau à son statut de ville paisible.
Mais heureusement on peut compter sur l’inspecteur Duckworth et sur le détective Weaver pour lutter contre cette chasse aux sorcières des temps modernes.
Ce que j’en dis :
Depuis Fausses promesses, publié en 2018 suivi d’ En lieux sûrs en 2017, puis Fauxamis en 2018 et Vraie folie en 2019, je suis les aventures de cette bourgade américaine avec attention, il faut dire que Linwood Barclay, fait bien son job pour accrocher le lecteur en gardant du suspens jusqu’à quasiment la dernière page et en remettant en scène ce duo flic/détective plutôt sympathique.
Un peu comme une série télé où chaque nouvelle saison t’entraîne vers de nouvelles affaires pleines de péripéties.
Ce dernier, Champ de tir est plutôt réussi, et j’ai même trouvé l’écriture plus soignée même si elle reste assez simple dans l’ensemble.
Le scénario tient la route et le suspens est maintenu à travers des chapitres courts où l’inspecteur et le détective interviennent à tour de rôle.
Donc, si vous avez accroché avec les précédents, ce petit dernier devrait vous plaire, et comme l’auteur est malin, même si les affaires sont bouclées, la fin ouverte laisse présager de nouvelles aventures.
À suivre…
Pour info :
Auteur de polars incontournable, Linwood Barclay a déjà publié seize romans chez Belfond, dontCette nuit-là(2009) et sa trilogie consacrée à la ville fictive de Promise Falls –Fausses promesses(2018),Faux amis(2018) etVraie folie(2019).
Tous sont repris chez J’ai lu.
Je remercie les Éditions Belfond pour cette lecture addictive.