Affamée

Affamée de Raven Leilani aux Éditions Le cherche midi

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nathalie Bru

“ Quelque part dans Essex County, Eric est au lit avec sa femme. Ce n’est pas que je veux exactement ça, avoir un mari ou un système d’alarme pour la maison qui durera aussi longtemps que notre couple sans jamais se déclencher. Non, c’est juste qu’il y a parfois des heures grises et anonymes, comme maintenant. Des heures où je suis désespérée, affamée, des heures où je sais comment une étoile devient du vide. ”

Eddie est une jeune femme noire assez libérée. Elle travaille dans le milieu de l’édition. mais elle peine à garder sa place face à tous ces blancs.

Sa vie sexuelle est assez débridée, mais elle a bien du mal à rencontrer son âme sœur, alors elle s’aventure sur les sites de rencontre sur le net.

C’est là qu’elle fait la connaissance d’Éric, un homme blanc plus âgé.

S’en suit une relation assez particulière, parfois torride mais assez alambiquée.

Un jour elle fait connaissance avec son épouse ce qui l’a mènera à vivre sous leur toit auprès de leur fille adoptive.

Une situation pour le moins inhabituelle, devenant peu à peu amie de l’épouse et toujours maîtresse du mari, de quoi inquiéter Akila qui a peur de perdre une fois de plus sa famille d’accueil.

Ce que j’en dis :

Une fois terminé … suis toujours affamée, suis rester sur ma faim…

Si j’ai vraiment apprécié le style de l’auteure, je suis restée en retrait de l’histoire avec l’impression de jouer les voyeuses. Moi qui aime tant les héroïnes combatives j’étais déçue d’Eddie qui se tournait assez vite vers des solutions de facilité ce qui faisait d’elle une femme objet dont on se sert à toute fin utile.

L‘’auteure aborde pourtant les difficulté d’être une femme noire dans le monde du travail, tout comme les difficultés financières que peuvent entraîner les prêts étudiants d’où une vie assez précaire. Alors lorsque Eddie découvre l’univers des gens aisés, c’est tentant de s’y aventurer.

Un premier roman qui ne m’a pas complètement conquise mais qui trouvera très certainement son public.

Pour info :

Raven Leilani a publié des textes dans diverses revues comme Granta, McSweeney’s, Conjunctions.

Affamée est son premier roman.

Il s’est classé dès sa sortie aux États-Unis dans la liste des meilleures ventes du New York Times.

Je remercie Babelio pour cette lecture.

Ce qui nous tue

Ce qui nous tue de Tom McAllister aux Éditions Cherche Midi

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Le Bot

” Il est 11 heures. D’ici midi, il aura tué dix-neuf personnes et en aura blessé quarante-cinq. Il est lourdement armé, assez pour en éliminer bien plus, mais son fusil va s’enrayer et l’une des bombes artisanales ne va pas exploser.

(…) Plus tard, les commentateurs se perdront en conjectures. Ils chercheront des raisons. Ils voudront savoir pourquoi. Il le qualifieront de loup solitaire et citeront d’anciens professeurs disant qu’il était intelligent mais timide et qu’ils ne l’auraient jamais cru capable d’une chose pareille. Ils diront : « Personne n’aurait imaginé que ça pouvait arriver ici. » “

En Pennsylvanie, dans le lycée de Seldom Falls, un jeune adolescent débarque armé jusqu’au dents et fait un véritable carnage. Une nouvelle fois, l’Amérique est en deuil.

Anna Crawford, professeure d’anglais, qui venait juste d’être virée pour insubordination et suspecté de complicité, par le FBI.

Rapidement innocentée, elle garde cependant une certaine amertume car le mal est fait, en ayant été de cette manière sous le feu des projecteurs, sa vie va se retrouver changée à jamais.

” Il leur fallait mettre la main sur des suspects, alors ils ont montré des photos d’employés récemment licenciés. Ils ont montré mon visage. Ils ont dit mon nom. « Voici Anna Crawford, ont-ils dit. Elle a récemment été licenciée de son poste de professeur d’anglais pour insubordination. Elle a posté un message en ligne pour dire qu’elle détestait ce lycée … “

Tout autour d’elle, la folie des hommes gagne chaque jour du terrain, et en réponses à ce drame les médias s’enflamment, de nouveaux hashtag apparaissent, de plus en plus d’armes en circulation et de nouvelles lois aussi incompréhensibles que ridicules font surface.

Tout interdire sauf les armes. Interdire les espaces publics. Interdire les bâtiments. Interdire les doigts qui appuient sur la détente. Interdire la colère. Interdire la chair, les organes, l’épanchement de sang. Interdire les femmes et les enf qui constituent des cibles faciles, interdire les hommes qui aiment tirer sur des cibles. Interdire la physique et la vitesse. Interdire les interactions humaines. “

Le monde devient de plus en plus barjot et ça ne semble déranger personne.

Ce que j’en dis :

Dès le départ, l’auteur annonce la couleur, rouge comme le sang qui va couler incessamment sous peu. Le thème est annoncé est sera abordé de différentes manières.

Ce récit atypique, nous présente CE QUI NOUS TUE, et très vite on se rends compte que les armes ne sont pas les seules responsables.

La destruction commence par la bêtise, puis se rajoutent les rumeurs, l’incompétence, les réseaux sociaux, le manque de communication, la folie, la paranoïa, l’indifférence, le harcèlement. La violence est partout et s’infiltre dans chaque brèche jusqu’à l’explosion finale.

À travers cette satyre, pimentée d’une bonne dose d’humour noir, Tom McAllister nous entraîne au côté d’Anna une femme en colère dans un monde qui part à la dérive où la violence devient de plus en plus difficile à éradiquer.

Si j’ai apprécié la construction du récit et cette radiographie de la violence, j’ai eu bien plus de mal à m’accrocher au style et certaines répétitions m’ont quelques peu agacé, ce qui a rendu du coup cette lecture assez laborieuse et j’en ressort mitigée. Pas vraiment conquise sans être complètement déçue,

Un récit étonnant mais qui n’a pas réussi à me captiver autant que je l’espérais.

Pour info :

Tom McAllister vit dans le New Jersey. Ce qui nous tue est son premier roman publié en France.

Je remercie Léa du Picabo river Book Club et les Éditions Cherche Midi pour cette découverte.

“ Les Amazones ”

Les amazones de Jim Fergus aux Éditions Le Cherche Midi

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Luc Piningre

Pour ce qui est de notre histoire, je la raconterai à ma manière. Et il ne s’agit pas du « reste » de l’histoire, ce qui impliquerait une fin, mais simplement de nouveaux épisodes, de longue piste qui sinue ici et là. “

Molly Standing Bear, digne descendante de May Dodd, poursuit l’histoire de son peuple Cheyenne que l’on avait découvert à travers 1000 femmes blanches.

En se servant des carnets de May Dodd et de Molly McGill, un héritage précieux, elle partage avec nous les souvenirs de ces femmes extraordinaires, de véritables héroïnes.

” Selon les récits de nos aïeules, notre peuple comptait autrefois des guerrières qui, comme dans d’autres sociétés, étaient aussi vaillantes qu’eux sur le champ de bataille. C’est de leur exemple que je m’inspire. “

Du dix-neuvième siècle à nos jours, les cœurs vaillants, ces guerrières amazones ont continué la lutte, et même si les combats sont moins violents au fur et à mesure que le temps passe ils n’en demeurent pas moins importants au quotidien.

Qu’elles soient du passé ou du présent, toutes ces femmes se sont unies et ont combattu pour faire face à l’oppression avec force et courage.

Et c’est avec passion, et un grand respect, en véritable conteur que Jim Fergus nous offre leurs portraits et les rends à jamais inoubliables.

Ce que j’en dis aussi :

Je dois beaucoup à Jim Fergus. C’est en lisant mille femmes blanches, que ma passion pour les indiens et la littérature américaine est née.

Son premier roman m’a envoûté et m’a embarqué dans un univers passionnant.

En se basant sur de véritables faits historiques, il rend hommage au peuple indien, à tous ces hommes et ces femmes qui ont tant souffert d’être privé de leur terre. Il explore leurs croyances et leurs traditions à travers des personnages et des récits fantastiques.

Si ” les amazones “ clôture la trilogie  » Mille femmes blanches “, et commencent déjà à me manquer, souhaitons que les indiens ou leurs esprits continuent à murmurer à l’oreille de Jim pendant ses balades dans les grandes plaines, en terres indiennes et qu’il poursuivra en véritable passeur à nous conter leurs histoires pour que jamais ils ne disparaissent de nos vies.

Pour info :

Jim Fergus est né à Chicago en 1950 d’une mère française et d’un père américain.

Il vit dans le Colorado. 

Mille Femmes blanches était son premier roman.

Journaliste réputé, il écrit des articles sur la gastronomie, la chasse, la pêche et la nature dans les magazines Newsweek, The Paris Review, Esquire sportmen, Outdoor Life

Je remercie infiniment Léa, créatrice du Picabo River Book Club qui m’a permis de découvrir ce roman et également les Éditions Le Cherche Midi.

“ L’envol du moineau ”

L’envol du moineau d’Amy Belding Brown

Traduit de l’anglais par Cindy Colin Kapen

” (…) à la fin du mois de juin 1675, la nouvelle arrive de Boston que les indiens ont attaqué le village de Swansea, dans la colonie de Plymouth. Des tribus païennes ont uni leurs forces pour former une armée qui se dirige désormais vers la baie du Massachusetts. À la mi-août, les indiens assiègent Quabaug, une ville front de Lancater. Deux semaines plus tard, par une chaude matinée de sabbat, ils atteignent Lancaster et attaquent des fermes au nord de la ville. “

Dans une colonie du Massachusetts en 1676 vit Mary Rowlandson auprès de son époux et de ses enfants dans une communauté de puritains venus d’ Angleterre.

Elle essaie d’être une bonne mère et une bonne épouse, mais elle souffre face à la rigidité morale et étouffante de son mari.

Des indiens Algonquins attaquent son village et la font prisonnière avec quelques rescapés. Elle se retrouve esclave de cette bande de sauvages en fuite, traquée par l’armée.

Contre toute attente, c’est au cœur de cette tribu, au milieu de ces sauvages qu’elle va trouver une certaine liberté, jusqu’à y perdre ses repères.

Lorsqu’elle sera enfin libérée et qu’elle retrouvera son ancienne vie, il n’est pas certain qu’elle réussisse à se réadapter et à supporter ce puritanisme et l’hypocrisie de la société blanche.

” Quelle étrange tournure les choses avaient prise. Son expérience avait été bien différente de ses attentes. C’étaient celui dont elle se méfiait le plus qui l’avait sauvée. Tandis que Joseph, en qui elle avait la plus grande confiance, n’était jamais venu la chercher. Pas même à Concord après sa libération.

L’amour. On attend d’elle qu’elle aime, honore et écoute son mari. Mais que signifie un tel amour ? Ce n’est ni du désir ni de l’affection. Ce n’est qu’une obligation de plus. “

Ce que j’en dis :

Apparemment cette magnifique couverture et son synopsis avaient tout pour me plaire, c’est tout à fait le genre d’histoire dont je suis friande en temps normal.

J’ai trouvé cette histoire basée sur la véritable histoire de Mary Rowlandson très intéressante et même souvent révoltante face à tout le mal fait au peuple indien et à tout ce puritanisme mais je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage de Mary et encore moins au style d’écriture de l’auteure. Deux points qui ont rendu ma lecture laborieuse à mon grand regret.

Je ressors donc mitigée d’un roman qui reçoit énormément d’éloges , salué par Jim Fergus , auteur du fabuleux roman ” La fille sauvage “ que j’avais adoré.

J’en suis la première surprise, mais hélas l’histoire aussi bouleversante soit-elle ne l’emporte pas sur l’écriture qui manque à mon sens de caractère.

Difficile pour certains auteurs de rivaliser avec mes derniers coups de cœur.

Je tiens à remercier Léa notre Maîtresse Yoda du Picabo River Book Club et les éditions Cherche Midi pour cette épopée romanesque inspirée d’une histoire vraie.

Pour info :

Amy Belding Brown vit dans le Vermont. L’envol du moineau est son premier roman publié en France.

“ Seuls les enfants savent aimer ”

Seuls les enfants savent aimer de Cali aux Éditions Cherche Midi

 » Tu est revenue. Pour partir à jamais.  »

Bruno a six ans, il vient de perdre sa maman. Commence alors un long chemin vers le deuil, un mot dont il ignore le sens tout comme décédée qu’il a entendu chez son oncle et sa tante. Bruno est un petit garçon perdu dans son chagrin.

“ Personne ne croise mon regard. Ils l’évitent, ce regard d’enfant triste. Un petit garçon de six ans abîmé. ”

Tout son univers bascule. Et désormais une grande tristesse l’accompagne. Il est trop petit pour cette immense peine.

“ Depuis ton départ, un voile noir a recouvert notre maison. Nous peignons tes silences sur les papiers chagrins des murs. ”

Même son père est malheureux, méconnaissable, perdu au milieu de ses enfants.

Un homme devenu une ombre. Une ombre au visage de fantôme. Une ombre en partance, frappée par la mort, frappée par la vie. Oh je le jure, je le crache maman, ce n’était pas lui. Depuis que tu es partie. ”

Seule l’amitié de son meilleur ami parviendra à le consoler un peu.

Seuls les enfants savent aimer…

“ Seuls les enfants meurent d’amour.

Seuls les enfants jouent leur cœur à chaque instant, à chaque souffle.

À chaque seconde le cœur d’un enfant explose.

Tu me manques à crever, maman.

Jusqu’à quand vas-tu mourir ? ”

À cœur ouvert, Cali se livre à travers ce récit tout en poésie.

Il couche sa douleur sur le papier, il dévoile ses blessures, son immense chagrin, son désarroi, sa colère.

Et dans cette tempête qui ravage sa vie, quelques arc-en ciel, les petits bonheurs de l’amitié, les bras réconfortants de la famille qui apaiseront un peu cette tornade de douleur.

Avec pudeur, sans pathos il déclare son amour à sa maman qui lui manquera pour toujours et à jamais.

Un récit touchant, une plume sensible d’un écorché vif, des mots justes, forts, pour dire  » Je t’aime, tu me manques tellement. ”

Un bel hommage d’un enfant devenu un homme pour celle qui restera toujours sa maman.

Cali est auteur-compositeur-interprète. Sa discographie compte à ce jour sept albums. Seuls les enfants savent aimer est son premier roman.

Je remercie Babelio et les Éditions Cherche Midi pour cette belle lecture émouvante.

“ Confession ”

Confession de Richard Montanari aux Éditions Cherche Midi

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Fabrice Pointeau

“ Il y avait dans les rues de Philadelphie quelqu’un qui était entré dans deux maisons, puis avait collé une arme sur la poitrine de quatre personnes et fait feu.

Sans scrupule. ”

Kevin Byrne est inspecteur aux homicides à Philadelphie. C’est un vieux de la vieille, plus rien ne le surprend, seulement quand tu es flic depuis longtemps dans la même ville, chaque rue te rappelle certains souvenirs que tu préfèrerais bien souvent oublier.

Chaque affaire te ramène à une autre de manière obsédante.

Il avait enquêté sur de nombreux meurtres en série, et il savait que s’il y avait souvent une signature, un prisme fêlé à travers lequel le tueur voyait le monde, un motif psychologique aussi distinct qu’une empreinte digitale, parfois il n’y en avait pas. Ou, plus précisément, il y avait une signature qui brillait par son absence. Une méthode qui était une absence de méthode, juste l’instinct. ”

Lorsqu’il était encore adolescent, il traînait dans le quartier de Devil’s Pocket avec ses trois meilleurs amis. Ils protégeaient une jeune fille, Catriona qui était harcelée par l’aîné d’une famille mafieuse, Desmond Farren. Catriona et Desmond perdirent la vie à quelques jours d’intervalle. Deux meurtres, jamais élucidés, et la fin de l’innocence pour ces adolescents.

Quarante ans plus tard, en 2016 :

“ (…) le passé et le présent entraient en collision tout autour de lui.”

Une affaire de meurtres en série conduit Byrne à nouveau à Devil’s Pocket, il replonge dans les souvenirs qu’il tentait en vain d’oublier. Il retrouve sur sa route, entre autre “ Un sombre fantôme de sa jeunesse. ” , Michael Farren alias Billy le Loup.

“ Qui es-tu ?

Je suis Billy le Loup.

Pourquoi Dieu a-t-il fait en sorte que tu ne voies pas le visage des gens ?

Afin que je puisse voir leur âme. ”

C’est peut-être l’occasion pour Byrne de connaître enfin la vérité, de mettre à jour certaines enquêtes, de classer enfin cette vieille affaire du passé qui s’incruste dans celle du présent même si le voile se lève sur certains secrets qu’il aurait mieux valu laisser enterrés.

 » Même au cœur de la ville, en pleine journée, la maison de la mort était silencieuse. ”

Dés le départ, ça frappe fort. On est toute de suite dans une ambiance plutôt mortelle. L’auteur ne ménage pas le lecteur et l’accroche direct.

Je retrouve avec un plaisir non dissimulé un auteur que je suis depuis 2006.

Avec un style fluide et en même temps addictif, on voyage entre le passé et le présent à travers ce roman policier qui tient toutes ses promesses. Qu’ils soient flic ou tueur, les personnages ne manquent pas de piquant et l’auteur sonde leurs âmes en profondeur. Pour le flic rien de nouveau, par contre, affubler un des tueurs d’une certaine pathologie donne du caractère à l’intrigue. De fil en aiguille, l’ histoire est on ne peut plus surprenante et passionnante.

Un récit parfaitement maîtrisé qui va ravir les fans de Montanari et devrait satisfaire tous les amoureux de bons polars.

Richard Montanari, un grand maître du roman policier.

Richard Montanari est né à Cleveland, en Ohio. Il vit à Philadelphie. Écrivain américain, auteur de nombreux romans policiers. Ses romans ont été publiés en plus de vingt-cinq langues.

Je remercie les Éditions Cherche Midi pour ce polar au suspense impeccable et les félicite pour cette nouvelle ligne absolument réussie.

Belle couv’, belle enquête, un retour qui mérite toute notre attention.

 » Maharajah « 

Maharajah de M.J. Carter aux Éditions ChercheMidi

Traduit de l’anglais par Karine Lalechère

 » La position d’officier dans l’armée de L’Honorable Compagnie était pourtant supposée offrir des compensations. Néanmoins, au bout de quelques mois, elles semblaient bien maigre en regard des désagréments : le climat abominable, la barbarie désinvolte de la population indigène et la froideur guindée de la société européenne. Calcutta était l’esclave des apparences, du statut social et de l’argent.  »

Calcutta, 1837, le pays est gouverné par la Compagnie britannique des Indes orientales. L’écrivain Xavier Mountstuart s’est volatilisé dans les profondeurs de la jungle.

L’armée de la compagnie envoie à sa recherche Jeremiah Blake, un agent spécial et William Avery un jeune officier,

Un périple débute à travers le pays des mille et une nuits, une aventure parfois périlleuse mais passionnante qui ne leur laissera aucun répit et leur réservera quelques surprises.

 » L’homme que vous cherchez. Le poète. Je dirais qu’il avait l’apparence de quelqu’un qui ne souhaitait pas qu’on le trouve. Je dirais qu’il était au- delà de tout espoir.  »

Premier conseil si vous êtes tenté à lire ce livre. Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture, ce livre cache derrière sa magnifique couverture un roman d’aventure historique. Le terme Thriller s’est glissé malencontreusement dans la présentation et n’a absolument rien à y faire.

Moi qui ne me fit pas au résumé je n’ai point été déçu, j’ai apprécié ce duo atypique et j’ai partagé leurs mésaventures avec enthousiasme. Le voyage était surprenant même si parfois ça traînait un peu, en même temps à dos de chameau on ne peut guère passer la cinquième.

Maharajah nous offre un belle aventure en Inde en 1837, avec un réalisme étonnant. Un livre qui plaira à tous ceux qui ont une âme d’aventurier.

Un beau voyage initiatique, une lecture agréable sans être mémorable mais au dépaysement garanti.

M. J. Carter vit à Londres. Maharajah a été salué par la critique et sélectionné pour plusieurs prix littéraires. C’est son premier roman.

Je remercie les Éditions le Cherche Midi pour ce voyage mystérieux.

 » Le mystère Jérôme Bosch « 

Le mystère Jérôme Bosch de Peter Dempf aux éditions Le ChercheMidi

Traduit de l’allemand par Joël Falcoz.

 » Le vieux renard du Prado avait peut-être raison. Si ce qu’Antonio se révélait exact, ce serait un découverte scientifique sensationnelle : des symboles cachés sur l’une des peintures les plus marquantes de l’histoire de l’art. Et il aurait participé à cette trouvaille.  »

En 2013

Un homme malveillant a voulu détruire la beauté d’un tableau avec de l’acide. Est-ce un profanateur d’œuvres d’art ou un déséquilibré ? En attendant cet acte de vandalisme considéré comme un attentat révéla un message caché.

 » Trop de personnes s’intéressaient soudainement au Jardin des délices et à ses mystères.  »

Le terroriste n’est autre qu’un prêtre dominicain. Le religieux est convaincu que l’œuvre dissimule un dangereux secret susceptible de nuire à l’église.

Michael Keie, restaurateur de tableau se voit confier la remise en état du triptyque. Après avoir découvert les symboles cachés, il va tenter en compagnie d’Antonio de Nebrija de déchiffrer ces signes étranges.

Le prêtre profanateur va remonter en 1510 pour leur conter l’histoire du tableau.

 » De nouveau, sa voix rappelait celle d’un conteur, capable de captiver son auditoire et de l’entraîner dans les arcanes du passé.  »

Nous voilà transportés dans les Flandres en l’an Grâce 1511 à la rencontre de Jérôme Bosch le peintre du Jardin des délices.

 » (…) vous devez écrire le message sous forme d’image. C’est vous l’insignis pictor. C’est vous le génie de la peinture, pas moi.

– Pour y parvenir, il me faudrait être un démon, un ange ou un dieu. Je ne suis qu’un homme !

– Ne vous sous-estimez pas. Vous disposez d’une grande sensibilité et d’une créativité prodigieuse. (…) Personne avant vous n’a peint de la sorte ! C’est seulement ainsi qu’il peut contempler le monde comme s’il lisait un livre ouvert devant lui. Il est alors forcé de se comporter comme un lecteur attentif. Cette idée est née sous votre pinceau, maitre Bosch.  »

Un tableau qui prédit l’avènement d’une ère nouvelle dans laquelle les femmes joueront un rôle prépondérant. En ces temps immémoriaux c’étaient elles qui domineraient le monde, de quoi en affoler plus d’un.

«  Le triptyque à été conçu pour semer le doute dans l’esprit de celui qui Le contemple.  »

Un tableau qui dénonce le système patriarcal défendu depuis des siècles par l’église catholique.

 » Au nom de la foi, un fou condamnait sans aucun scrupule des innocents parce qu’ils pensaient autrement et pratiquaient d’autres rites que ceux imposés par l’Église catholique. Tous croyaient pourtant au même dieu, à la même rédemption, au même paradis.  »

Pas surprenant que tant de personnes de tout temps cherchent à détruire cette toile.

 » Quand vous aurez compris le tableau, vous aurez la réponse à votre question (…)  »

Tout comme j’admire ce tableau de Jérôme Bosch, j’admire le récit de Peter Dempf.

En voyageant entre Madrid et Bois-le-Duc dans les Flandres, j’ai découvert à travers deux enquêtes parallèles l’une dans le présent et l’autre dans le passé, l’histoire de ce tableau et j’ai tenté moi aussi de percer ses secrets.

Tout comme dans la toile, le soucis du détail est bien présent, la qualité de l’écriture est aussi soignée que les coups de pinceau du Maître d’œuvre.

Le roman devient un thriller captivant, d’où l’on ressort contemplatif face à ce suspense magistral.

Le mystère reste entier jusqu’au final, voire au-delà.

Le livre à lui tout seul, avec sa couverture qui laisse apparaître le tableau est un bijou.

Peter Dempf nous offre à travers son récit un voyage dans le temps à travers un jeu de piste extraordinaire .

Un Thriller érudit, passionnant qui en a déjà éblouit plus d’un.

À votre tour … faites- moi confiance.

Peter Dempf est né à Augsbourg, écrivain mais également professeur d’histoire et de littérature allemande. Il a publié depuis 1983 une quinzaine de romans, des recueils de poèmes et des nouvelles. Le Mystère Jérôme Bosch est son premier roman publié en France.

Je remercie Benoît et les Éditions Le Cherche Midi pour ce suspens artistique.

 » Sous ses yeux « 

Sous ses yeux de Ross Armstrong aux Éditions le Cherche Midi

Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau

« À mes yeux. Toutes ces personnes derrière les vitres de l’immeuble qui fait face à l’endroit où je me trouve en ce moment. Pour une séance photo. Comme elles jouent bien leur rôle. Comme elles sont Belles. On dirait presque qu’elles savent.  »

Lilly Gullick garde toujours à portée de main sa paire de jumelles. Elle est passionnée d’ornithologie, mais là ce n’est pas les oiseaux qu’elle observe, mais ses voisins, et en particulier ceux de la vieille résidence qui est presque totalement vide. Le quartier se renouvelle et ce vestige détonne dans le paysage.

 » Le progrès nous a tous enfermé chez nous. Nous sommes un monde d’introvertis. Des étrangers qui cohabitent réunis au hasard par le destin. Chacun avec ses mobiles, chacun avec ses mystères, chacun suspect.  »

Après avoir fait connaissance avec une personne de cet immeuble, celle-ci est retrouvée morte dans des conditions étranges. Lily décide alors de mener sa propre enquête. Elle se prend au jeu mais cela tourne vite à l’obsession, et va la mener vers la folie.

 » Je ne savais pas quoi faire alors, j’ai agi de la sorte. »

Quand j’ai commencé ce Thriller psychologique, j’étais loin de me douter qu’il allait à ce point me torturer. Au bout de quelques pages l’ennui s’est installé, du coup ma lecture s’est ralentie et mon intérêt pour cette histoire s’est enfui.

L’écriture déstructurée ne m’a pas conquise, et ce compte à rebours m’a un peu perdu en route.

J’avais l’impression de participer au voyeurisme de cette femme très perturbée et à l’espionnage de la vie privée de ces gens.

Je sais qu’il plaira aux amateurs de thriller psychologique et ça confirme une fois de plus que ce genre de lecture n’est pas faite pour moi.

Très difficile comme exercice quand on n’a pas accroché ni avec l’histoire, ni avec le style de l’auteur.

Libre maintenant à chacun de vous de le découvrir ou pas…

Ross Armstrong est acteur et écrivain. Il vit à Londres. Il a étudié la littérature anglaise à l’ Université de Warwick et le théatre à la Royal Academy of Dramatic.

Sous ses yeux ( The Watcher, 2016 ) est son premier roman.

Je remercie les Éditions Le Cherche Midi pour cette lecture déroutante.

Confidentiel défense 

Confidentiel défense de Matthew Quirk aux Éditions Le Cherche Midi 



«  Si vous voulez réaliser le casse du siècle, oubliez les banques. Allez directement à la source même de l’argent, la banque des banques, la Réserve fédérale. » 


La Réserve fédérale New-York


Mike est sur le point de se marier. Son futur beau-père est loin de s’en réjouir. Même si Mike a changé son costume d’escroc contre celui d’avocat, le brillant et richissime homme d’affaire ne lui souhaite pas la bienvenue. 

 » Si on rame assez fort et assez longtemps, on peut finir par s’acheter les oripeaux permettant de passer pour quelqu’un de bien, on peut même s’acheter les manières. » 

Voulant se réconcilier avec son frère Jack, il va se retrouver piéger par une organisation qui souhaite ses services pour mettre la main sur la « directive  »  qui permettra de dévaliser la Réserve fédérale, un des endroits le mieux gardé des Etats-Unis. 

 » Il fallait que je trouve un moyen de m’en sortir. Je ne me faisais guère d’illusion sur ce qui m’arriverait s’il apprenait que je tentais de le doubler. Mais peut-être y avait- il un moyen de m’approcher au plus près du feu sans me brûler. Peut-être pouvais-je m’en sortir sans y laisser de plumes. » 


La Réserve fédérale by nigth


L’horloge tourne et sa vie et celle de ses proches sont en danger. Ils doit impérativement réussir à satisfaire les commanditaires pour les sauver. Mais rien ne sera fait pour lui faciliter la tâche. Au cœur même du complot, ça sent les traitres à plein nez. 

 » Qu’est-ce qui vous fait bander à ce point là dans le fait de vous en prendre  à moi ? De foutre ma Vie en l’air ?

– Aucune idée très cher. Peut-être que vous avez sérieusement emmerder quelqu’un qu’il aurait mieux valu éviter. »

Il vont finir par avoir sa peau, à moins d’être plus malin et de réussir  ce coup de maître. Une chose est certaine :  » Ne jamais miser sur le jeu d’un autre. »  alors que la partie commence et que le meilleur gagne. 

Le but du jeu : piquer du fric 

Les règles : être malin pour ne pas se faire prendre 

Les risques : perdre sa liberté, au pire sa vie. 

On y gagne quoi ?  Le plaisir de réussir l’impossible et de garder sa dame de cœur.

Matthew Quirk  avec un talent hors du commun a réussi à me kidnapper quelques heures de mon temps libre  pour dévorer son dernier thriller. 

En même temps, piquer du fric à la réserve de New-York, ça m’intéresse. Je serais pas contre, histoire de renflouer mon compte, mais hélas c’était pas pour moi . En attendant j’adore l’idée, mais faut vraiment que je trouve l’escroc capable de m’aider. Comme l’on fait ces commanditaires mystérieux. Ils ne se sont pas adressés à un branque. Du coup ça fonctionne, on se prend au jeu et on espère que ça va le faire. Pas de temps mort, juste quelques balles à éviter au passage, et une tension permanente qui te fait oublier le temps qui passe. Je verrais bien Matthew McConaughey pour l’adaptation au cinéma en cas où un scénariste se pencherait dessus. Ça pourrait faire un super film, l’action ne manque pas et l’idée est bonne même si c’est un peu gros parfois, c’est américain donc logique. 

Je ne peux  que vous conseiller de vous plonger dans ce Thriller où comme moi vous aurez un coup de foudre pour Mike, le gentleman cambrioleur. 

Encore un auteur qui a volé mon cœur.

Matthew Quirk est journaliste spécialisé en criminologie.Il a étudié l’histoire et la littérature à Harvard.

Matthew Quirk
Après avoir obtenu ses diplômes, il a travaillé pendant cinq ans comme reporter spécialisé dans les affaires criminelles et le grand banditisme pour le journal The Atlantic. 
Il vit aujourd’hui à Washington. 


Les 500 est son premier roman, les droits cinématographiques ont été achetés par la 20th Century Fox. 

Je remercie Catherine et les Éditions Le Cherche Midi pour cet hold-up renversant.