Retour à Martha’s Vineyard

Retour à Martha’s Vineyard de Richard Russo aux Éditions Quai Voltaire

Traduit de l’américain (États-Unis) par Jean Esch

” QUELLES ÉTAIENT LES CHANCES pour que ces trois-là se retrouvent dans la même résidence pour étudiants de première année à Minerva College, sur la côte du Connecticut ? Alors qu’il suffit d’arracher un seul fil de la trame de la destinée humaine pour que tout s’effiloche. D’un autre côté, les choses ont tendance s’effilocher quoi qu’il arrive. “

Martha’ s Vineyard, septembre 2015.

Lincoln Moser est de retour sur l’île. Quarante cinq ans plus tôt, dans cette maison familiale de Chilmark. il y avait passé avec deux de ses meilleurs amis, un long week-end.

L’étudiant qu’il était alors, a bien changé. Il est marié, père de six enfants et officie à Las Vegas en tant qu’agent immobilier.

Il a rendez-vous avec ses deux potes, pour qui ce qui sera peut-être le dernier moment à partager dans cet endroit dont il va peut-être se séparer.

Teddy Novak, toujours célibataire, devenu directeur d’une petite maison d’éditions de Syracuse sera le premier à le rejoindre, puis suivra Mickey Girardi, un éternel rocker, deux fois divorcé qui vit dorénavant à Cape Cod.

Ils se sont rencontrés à l’Université de Minerva, leurs origines bien plus modestes que la plupart des étudiants de cette fac huppée, les avaient rapproché.

Et même à l’époque ils ont pris des chemins différents, Lincoln se maria, Teddy entreprit des études religieuses et Mickey s’apprêtait à rejoindre le Vietnam, ils sont restés en contact.

Ce week-end leur donne l’occasion d’évoquer leurs souvenirs, et de se rappeler de celle qui manque à l’appel, celle dont ils étaient tous les trois amoureux, la belle Jacy Calloway, portée disparue depuis 1971, partie sans laisser de trace.

Les trois sexagénaires remontent la trame de leurs vies jusqu’à ce fameux soir où l’amour de leur jeunesse s’est évanouie dans la nature après leur dernier week-end ensemble sur l’île.

Un véritable jeu de piste au cœur de leurs mémoires qui va peut-être enfin résoudre quelques énigmes et leur apprendre à se connaître encore un peu plus.

Il n’est jamais trop tard…

Ce que j’en dis :

« Et m *** ! » comme le dit si bien le titre de sa dernière nouvelle, (à lire absolument) il n’y a pas à tergiverser, il assure toujours Richard Russo, et ce n’est pas parce que son pays est présidé par un usurpateur qu’il va changer son crayon de main et écrire beaucoup moins bien, la preuve avec son dernier roman absolument fabuleux.

Vingt-cinq ans ont passé depuis son premier roman : Un homme presque parfait, et une fois de plus il signe un grand roman, nous offrant toujours des personnages intimement touchants, profondément humains, à travers l’histoire de ces trois lascars qui se livrent et se délivrent des poids qui encombrent leurs vies, libérant leurs doutes, leurs interrogations, en allant petit à petit vers des révélations qui les conduiront forcément vers ce fameux soir où sans vraiment le savoir tout a basculé pour chacun d’entre eux.

Quarante-cinq années séparent ces deux week-end, une sacrée tranche de vie, et c’est avec beaucoup d’émotions et de justesse que Richard Russo nous conte cette histoire.

Terriblement accro à la littérature américaine depuis de nombreuses années, j’ai trouvé dans ce roman tout ce que j’aime. Que ce soit la plume absolument magnifique, les personnages terriblement attachants possédant chacun une part de mystère qui se révèle jour après jour, en passant par les liens d’amitié qui les unissent,sans oublier tous les autres thèmes abordés, allant des souvenirs aux amours de jeunesse, de la famille à cette foutue guerre du Vietnam, sans oublier les différentes classes sociales, tout ce qui fait d’une vie des destins improbables.

Serait-il devenu , Un homme presque parfait ? Et m*** ! Je crois bien que oui.

Une chose est certaine, ne jouez pas À malin, malin et demi, mettez plutôt sur votre Trajectoire de lecture ce Retour à Martha’s Vineyard, et Ailleurs, dans un coin de votre liste , ses autres romans et moi je garde Un rôle qui me convient, pour vous jeter Les sortilèges de cap Cod, afin que vous n’oubliez pas de lire ce grand auteur américain.

Vous voilà prévenus.

Pour info :

Né en 1949 aux États-Unis, Richard Russo a longtemps enseigné la littérature à l’université.

Il se consacre désormais à l’écriture de scénarios et de romans dans sa maison du Maine.

Tous ces livres sont publiés à Quai Voltaire.

Un homme presque parfait(1995), Un rôle qui me convient (1998), Le Déclin de l’empire Whiting (2002, Prix Pulitzer), Le Phare de Monhegan (2004), Quatre saisons à Mohawk (2005), Le Pont des Soupirs (2008), Les sortilèges du Cap Cod (2010) et Mohawk (2011). Ailleurs (2013, À malin, malin et demi (2016), Trajectoire (2018) Et m***! (2020).

Et ce dernier : Retour à Martha’s Vineyard (2020)

Richard, sa femme et Dealerdelignes

Je remercie infiniment les Éditions Quai Voltaire pour cette sublime excursion américaine.

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre de Julien Dufresne – Lamy aux Éditions Belfond

Avant, je pensais que sous les meubles, on ne cachait que les armes du crime. Les affaires sales. Les bouteilles d’alcool ou les boite de capotes. Maintenant, c’est différent. J’ai compris qu’on pouvait même y cacher une vie. “

Du haut de ses quinze ans, Charlie est en plein chaos émotionnel et cela fait quelques temps que ça dure. Ce n’est pourtant pas dû à sa crise d’adolescence, loin de là, il n’a d’ailleurs même pas le temps d’y penser, ni même de l’envisager.

Apres deux années sismiques terriblement éprouvantes qui ont terrassé sa famille, il patiente auprès de sa mère, dans cette salle de l’hôpital, attendant la fin de l’opération de son père.

” Dans l’hôpital, les questions me brûlent la langue. Est-ce que, derrière ces portes, il y a d’autres gens comme mon père ? Des gens qui se métamorphosent façon mythe ? Ou des gens qui doutent, hésitent à franchir le cap, des femmes et des hommes pour qui c’est le flou, toute cette histoire d’origine ? Ça doit arriver. Peut-être que, derrière cette cloison, des gens consultent pour la première fois avant de livrer bataille ?

Mon père et ses tremblements de terre, j’y pense tous les jours. “

À la fin de cette nouvelle épreuve, une fois l’opération terminée, son père aura disparu pour laisser la place à Alice.

En attendant, Charlie se remémore tout le chemin parcouru depuis ce fameux jour où son père s’est révélé.

Une longue route où il a croisé le mépris, le rejet, l’incompréhension, la colère, le doute, la solitude, face aux autres qui ne pensent qu’à juger.

Malgré sa jeunesse, malgré la douleur, malgré toutes ces perturbations, il a cherché à comprendre, son père, sa mère, ses tremblements de terre.

” Tout ce qui n’était pas joli joli, je le gardais pour moi. Le magma. La lave. Les secousses magnitude 7. “

Une dernière secousse pour Charlie, pour qu’enfin la vie continue avec Elles, ses deux héroïnes.

Ce que j’en dis :

Julien Dufresne – Lamy ne cesse de me bouleverser à chaque roman, et c’est avec bonheur et une confiance absolue que je me suis plongée dans son dernier roman, sans même m’attarder sur la quatrième de couv’ . De toute façon rien que le titre me plaisait déjà, et même sans l’avoir déjà lu, je n’aurais pas hésité une seconde.

Je fais partie des gens qui aiment le hors norme, les rebelles, les différents, les incompris, les oubliés, les cygnes noirs, enfin vous voyez quoi… peut-être parce que j’en fais partie d’une certaine manière. Alors cette plume rebelle qui met en lumière les jolis, jolis monstres et tous leurs tremblements de terre ne pouvaient que me plaire.

Ce nouveau roman fait justement écho au précédent  » Jolis jolis monstres “ ( ma chronique ici) en mettant cette fois en scène un jeune garçon qui se retrouve confronté à la transidentité au cœur de sa famille.

Tout comme Charlie et sa mère, on attend le cœur serré la fin de l’opération, tout en découvrant à travers l’introspection de Charlie, toutes les épreuves qu’ils ont subi tous les trois en attendant ce fameux jour, où il va devenir elle.

Du jour de la révélation, en passant par la métamorphose puis le jugement des voisins, des collègues de travail de son père, des camarades de Charlie, du rejet, des souffrances et autres interrogations de sa mère, de la perte de travail, de toutes ces conséquences face à un choix de vie diffèrent des autres.

Et malgré tout, l’amour n’a jamais quitté le foyer et c’est plus fort, plus unis que jamais, que cette famille que certains qualifieront de ” hors – norme « , va poursuivre sa route, même si d’autres secousses continueront à faire trembler la vie qu’ils ont adopté.

Julien Dufresne – Lamy, nous offre une histoire touchante, aussi puissante qu’un volcan en éruption, un tremblement littéraire qui  » lave  » les idées préconçues, à travers une plume poétique, engagée aux services des incompris où l’amour brûle dans les cœurs des plus valeureux.

C’est à découvrir absolument tout comme ses précédents romans, parce qu’il a un talent fou ce jeune écrivain, et une plume extraordinaire vous pouvez me croire. Et puis on a besoin d’ écrivains comme lui pour bousculer, mettre un peu de désordre chez ceux qu’on surnomme les bien-pensants aux idées hélas très arrêtées… pour les faire trembler à notre tour.

Pour info :

Julien DufresneLamy a 32 ans. Il vit à Paris.

Il est l’auteur de plusieurs romans dont : Dans ma tête, je m’appelle Alice (Stock 2012), Deux cigarettes dans le noir (Belfond 2017) Les Indifférents (Belfond, 2018), Jolis jolis monstres (Belfond 2018) qui a reçu le Prix des blogueurs et le Prix Millepages.

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre est son cinquième roman.

Il est aussi l’auteur de plusieurs textes pour la jeunesse.

Je remercie les Éditions Belfond pour cette rébellion littéraire percutante et bouleversante.

Le dit du mistral

Le Dit du mistral d’Olivier Mak-Bouchard aux Éditions Le Tripode

” Le bon Dieu le coupa tout net. […] « Passe directement au prochain chapitre. »

« J’allais y venir. Je vous présente mon petit dernier, qui vient de naître dans une grotte près de Burzet. C’est mon caganis : je l’ai appelé Mistral. Vous vouliez de la magnificence, vous ne serez pas déçu : c’est un enfant terrible, un petit malpoli qui peut dépasser les cent kilomètres par heure en rafale. Il a une personnalité à décorner les bœufs, toujours à faire les quatre cents coups. Les gens vont l’adorer ou le détester, mais je peux vous dire qu’ils s’en souviendront et qu’il marquera les esprits. Il va déshabiller la région, la pénétrer jusqu’au corps, lui enlever son capeu de nuages les jours de mauvais temps. Si des nuages s’accumulent au-dessus de Mourre Nègre, le Mistral se mettra à souffler pour les faire déguerpir : moi, avec lui, j’offre un ciel toujours bleu, une lumière radieuse,et des couleurs chatoyantes. »

Un matin, suite à un violent orage, un mur du jardin de Monsieur Sécaillat s’est éboulé, mettant à jour des morceaux de poterie.

Après l’avoir montré à son voisin, ils décident de creuser en secret pour déterrer ce qui pourrait être un trésor archéologique.

” J’étais partagé entre la joie d’avoir – déjà – découvert quelque chose, ce qui n’était pas donné au commun des mortels, et la déception de ne trouver rien d’autre, rien de plus excitant, rien de plus extraordinaire. Nous nous rêvions Indiana Jones, nous n’étions que les terrassiers d’un vieux débarras. “

Sous la surveillance de  » Hussard « , un chat apparu un jour dans le paysage, les travaux commencèrent.

En quelques jours, la vie de ces deux hommes va être chamboulée à jamais.

Et ce n’est que le début d’une formidable aventure…

” En bon Provençal, il faut se tourner encore une fois du côté des légendes pour avoir un début d’explication. “

Ce que j’en dis :

Si vous vous demandez comment est né le Mistral, ce vent qui tape souvent sur les nerfs des méditerranéens et leur apporte pourtant un ciel azur quasi quotidiennement, je vous invite justement à découvrir ” Le Dit du mistral “ .

Car en plus de certains secrets bien gardés qui se transmettent d’un bourg à l’autre de la Provence, les soirs d’hiver, vous allez vous régaler avec cette histoire hors du commun.

La Tripode en a décidé ainsi, en publiant cet unique roman pour cette rentrée.

Et unique, il l’est de bien des façons, je vous le garantis.

Soulignons au passage, la beauté du livre, et sa magnifique couverture, qui nous dévoile un avant goût de ce qui nous attend avec  » Le Hussard ” le félin de ces lieux.

Et puis cette histoire, née un soir d’orage qui va rapprocher deux hommes, deux voisins autour d’un lieu où la magie opère et nous conduit vers des légendes ancestrales.

Ce roman vous offre du dépaysement, du suspens, une aventure humaine hors du commun à travers une formidable histoire provençale où l’amitié ouvre le cœur des hommes les amenant vers d’étranges endroits.

Une véritable source de bonheur pour qui osera se laisser porter dans ce récit où le Mistral joue les trouble-fêtes pour ensoleiller la vie des lecteurs.

Un premier roman lumineux, magnifique, un véritable enchantement à découvrir absolument.

N’hésitez surtout pas.

 » À ce stade de l’histoire, le lecteur peut décider de s’arrêter : il aura alors lu un joli conte de Noël provençal, ce qui n’est déjà pas donné à tout le monde.

Mais s’il choisit de continuer sa lecture, il faut le mettre en garde. Il doit se rappeler que les légendes, si elles sont racontées pour faire rêver, introduire une part de mystère dans un monde terne, sont aussi racontées pour expliquer l’incompréhensible, démêler l’indémélable. Il devra garder à l’esprit que toutes les légendes, sans exception, ont un fond de vérité. On ne sait jamais de quoi il retourne exactement. La part du vrai, la part du faux, bien malin celui qui arrive à les démêler. “

Pour info :

Olivier Mak-Bouchard a grandi dans le Luberon. Il vit désormais à San Francisco. Le Dit du mistral est son premier roman.

Je remercie L’agence Trames et La Tripode pour ce récit enchanteur.

Nickel Boys

Nickel Boys de Colson Whitehead aux Éditions Albin Michel

Traduit de l’américain par Charles Recoursé

” Tandis qu’ils se changeaient, Elwood s’efforça de ne pas trop regarder les marques sur le corps des autres, les longues cicatrices irrégulières et les traces peut-être dues à des brûlures. Il ne revit jamais Franklin et Bill après ça. Il y a à plus de six cent élèves à Nickel ; les Blancs en bas de la colline et les Noirs en haut. […] Ils gagnèrent les quartiers des élèves noirs. Les épaules d’Elwood se relâchèrent. Il avait peur d’un établissement dirigé par des hommes tels que Spencer – des hommes qui aimaient formuler des menaces et en savouraient l’effet -, mais peut-être le personnel de couleur protégerait-il les siens. Et si ces gens se révélaient aussi méchants que les Blancs, Elwood se rassurait en se disant qu’il ne s’était jamais autorisé le type de transgressions pour lequel les autres s’étaient fait pincer. Il n’avait qu’à continuer à faire ce qu’il avait toujours fait : bien se conduire. “

Elwood, ce jeune noir fervent de Martin Luther King et de ses messages de paix, n’était absolument pas prédestiné à séjourner à Nickel Acadamy. Mais hélas, le jour où il se rendait à l’université pour y faire de brillantes études, il fut arrêté à bord d’une voiture volée. Il n’était que passager, mais sa couleur de peau le conduisit évidemment tout droit vers une terrible erreur judiciaire .

Après un jugement rapide, il est condamné et envoyé directement en maison de correction. Un endroit qui va s’avérer sordide.

” Les pensionnaires étaient appelés élèves, et non détenus, pour les distinguer des criminels violents qui peuplaient les prisons. Ici, se dit Elwood, les criminels violents étaient du côté du personnel. “

Très vite, Elwood va se rendre compte des agissements des surveillants, qui infligent les pires sévices aux pensionnaires. Certaines disparitions deviennent inquiétantes.

Seul l’amitié qui le lie à Turner, l’aidera à ne pas perdre tous ses espoirs de sortir un jour de cet endroit.

Ce que j’en dis :

Après le fabuleux Underground Railroad couronné en 2017 par le prix Pulitzer, et largement salué par les lecteurs, Colson Whitehead reçoit la même distinction pour Nickel Boys en 2020, et de ce fait s’inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises pour ce fabuleux prix, tout comme William Faulkner et John Updike.

Tout comme lors de son précédent roman, l’auteur base son histoire sur des faits réels qui se sont déroulés dans la ” Arthur. G. Dozier School for boy “ à Marianna en Floride qui a enfin fermé ses portes en 2011.

C’est seulement en 2010, 109 ans après l’ouverture de ce centre de détention qui maltraita de manière atroce des enfants, que des révélations apparurent et bousculèrent l’Amérique. Pas loin de 98 enfants y seraient morts, et enterrés dans le petit bois proche du lieu.

C’est après avoir vu un reportage sur cet endroit que Colson décide d’écrire cette bouleversante fiction.

À travers ce roman, une fois de plus on est confronté de plein fouet à l’injustice que subissent depuis trop longtemps les Noirs aux États-Unis. Une haine raciale qui perdure encore de nos jours malgré l’abolition de la ségrégation.

Et c’est avec Elwood mais également Turner, son ami que nous voyagerons entre les années 60 et les années 80, de la détention à la liberté retrouvée, entre espoir pour l’un, et résignation pour l’autre, vers un final inattendu et déchirant.

En véritable conteur, l’auteur nous permet de découvrir un pan d’Histoire peu glorieux de l’Amérique, pour témoigner tout en gardant toujours un brin d’espoir que cela change un jour.

Un bel hommage à tous ces enfants perdus qui renaissent sous la plume de Colson Whitehead pour ne pas les oublier.

Un véritable devoir de mémoire à découvrir absolument.

Pour info :

Né à New York en 1969, Colson Whitehead est reconnu comme l’un des écrivains américains les plus talentueux et originaux de sa génération.

Undergound Railroad, son premier roman publié aux éditions Albin Michel, a été élu meilleur roman de l’année par l’ensemble de la presse américaine, récompensé par le National Book Award 2016 et récemment distingué par la Médaille Carnegie, dans la catégorie « Fiction ». 

Je remercie les éditions Albin Michel pour ce récit extrêmement bouleversant.

L’arrachée belle

L’arrachée belle de Lou Darsan aux Éditions La contre allée

” Elle opère en silence son ablation du monde, espérant ainsi ne plus en subir l’absurdité nauséabonde, échapper à sa mécanique, à sa douloureuse absence de rationalité et de bienveillance, sans réaliser que cet éloignement la sépare d’une part essentielle d’elle-même. Sa vacuité lui apparaît évidente, inéluctable : une vue d’elle en coupe révélerait le vaste réseau de sillons que la pression a creusé en elle, drainant son énergie. “

Être une femme, être en couple et pourtant sentir chaque jour peser de plus en plus fort le poids de la solitude.

Mois après mois, un fossé se creuse dans le cœur de cette femme, et la réalité s’impose.

Pour en finir avec cette routine devenue irrespirable, il est grand temps d’ouvrir la porte de sa cage dorée, de s’échapper et de retrouver la liberté.

” Il a fallu les augures, bibelots brisés, pétrels & corvidés, il a fallu la baignade et que les dégueulis de rire fasse monter la fièvre, pour que naisse l’arrachée belle. À ce premier départ s’est accrochée une ribambelle d’autres, plus petits, qui se bousculent – des fractions dé départs. Elle quitte plusieurs fois par jour, et l’attente aux abords du bruit des villes, des routes, des ronds-points constitue une part importante des journées. “

Fuir, se perdre et se retrouver grâce à dame nature, là où toute vie commence et renaître enfin…

Ce que j’en dis :

Avec beaucoup de délicatesse et un style poétique, Lou Darsan aborde l’intimité d’une femme confrontée à la solitude dans son couple. Une solitude qui l’a fait basculer vers une douce folie et la conduit vers la dépression. Pour s’en sortir, une seule issue, la fuite.

Mais pas n’importe quelle fuite. Elle prends les chemins de traverses, ouvrant grand les yeux sur la beauté de la nature, entrant en communion avec elle.

La magie opère, l’esprit se libère, la folie s’apaise, la migration peut prendre fin et la vie peut continuer.

Un premier roman très réussi qui risque bien de donner des ailes à toutes les femmes qui rêvent de s’envoler vers d’autres horizons plus ensoleillés.

L’arrachée belle pourrait bien devenir votre prochain livre de chevet en attendant votre prochaine escapade… seule ou bien accompagnée, cela va sans dire.

Pour info :

Lou Darsan est nomade et écrivaine.

Née en 1987, elle poursuit des études de Lettres modernes puis exerce le métier de libraire quelques années.

Elle publie des chroniques littéraires dans plusieurs revues en ligne ainsi que sur son site personnel. Les feuilles volantes, où elle explore par ailleurs son rapport au paysage réel et mental, à travers l’impression, l’évocation de l’image et la modification du regard.

L’ Arrachée belle est son premier roman.

Je remercie l’agence un livre à soi et les Éditions La contre allée pour cette échappée livresque sauvage et libératrice.

Histoire du fils

Histoire du fils de Marie- Hélène Lafon aux Éditions Buchet . Chastel

” Gabrielle sait garder la bonne distance, avec les voisins, et avec la famille, avec les hommes, ce fut une autre affaire, qui se conjugue désormais au passé. »

André, fils d’un père inconnu et de Gabrielle , la mère qui reste éloignée de lui.

Très éloignée, au point de vivre à Paris après l’avoir confié à Hélène sa sœur.

Entouré de ses cousins et cousines, son oncle et sa tante, il grandit, loin de cette mère absente qui le retrouve tout de même chaque été, lorsqu’elle vient passer les vacances près de sa famille.

Les années passent, André s’interroge sur ce père qu’il n’a pas connu, cette absence lui pèse, malgré les instants de bonheur qui ont jalonné sa vie.

En remontant le fil de temps, entre Figeac dans le Lot, Chanterelle et Aurillac, dans le Cantal, et Paris, André part à la découverte des secrets de sa mère, pour tenter de rencontrer cet homme de l’ombre qui hante sa vie.

Ce que j’en dis :

Retrouver la plume singulière de Marie Hélène Lafon est toujours un pur bonheur.

C’est une véritable conteuse qui nous raconte de grandes histoires avec peu de mots.

À travers ce puzzle, elle nous dépeint sur trois générations, l’histoire d’une famille auvergnate, avec ses non-dits, ses secrets, ses mystères. L’histoire d’un fils, avec une mère aussi réservée que ce père absent.

Elle explore avec délicatesse la place que s’approprient les parents de substitution, le malheur des uns faisant le bonheur des autres.

Pour finir par mettre une dernière pièce, pour que le tableau soit enfin digne des plus beaux arbres généalogiques.

Un magnifique quête du père que je vous encourage à découvrir.

Pour info :

Marie – Hélène Lafon est professeur de lettres classiques à Paris.

Elle est l’auteure de 13 romans et fictions, publiés chez Buchet . Chastel.

Elle est traduite régulièrement en Espagne, Italie, Suède, Grèce, Pologne, Allemagne et Russie et ses livres sont suivis en poche par Folio.

En octobre 2020. Marie – Hélène Lafon recevra le Grand Prix de la Société de gens de lettre pour l’ensemble de son œuvre littéraire.

Je remercie les Éditions Buchet . Chastel pour cette divine lecture.

Buveurs de vent

Buveurs de vent de Franck Bouysse aux Éditions Albin Michel

” Quatre ils étaient, un ils formaient, forment, et formeront à jamais. Une phrase lisible faite de quatre brins de chair torsadés, soudés, galvanisés. Quatre gamins, quatre vies tressées, liées entre elles dans une même phrase, en train de s’écrire. Trois frères et une sœur nés du Gour Noir. “

Certains lieux sur terre cachent de belle histoire, où la nature et les hommes tentent de se partager le territoire, comme par ici dans Le Gour Noir. Une vallée découverte, il y a bien longtemps, où vit une fratrie de trois frères et une sœur, soudée par un lien immuable.

C’est en compagnie de Marc, grand amoureux des livres, de Matthieu très proche des arbres, de Mabel à la beauté sauvage et de Luc, le petit frère un peu cabossé qui n’en demeure pas moins touchant, aimant parler aux animaux en rêvant d’être un jour l’un des leurs, que nous allons découvrir cette histoire.

” Ils n’étaient encore que des gamins défiant le destin, sans autre idéal que ce moment de liberté absolue, dont ils conserveraient le souvenir jusqu’à la mort. Ils se moquaient éperdument du danger, n’imaginant même pas que la corde puisse s’effilocher, encore moins casser. […] Dans le futur, aucun d’entre eux ne pourrait affirmer que le jeu n’en valait pas la chandelle. “

Une vallée de toute beauté assombrit par l’ombre d’un homme, qui survole tel un rapace le Gour Noir, s’étant approprié année après année l’endroit. Il est le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, et l’employeur de la majorité des habitants comme leur père , leur grand-père avant eux.

Joyce, un véritable tyran, adepte de l’abus de pouvoir.

Il suffirait de peu chose pour qu’une révolte surgisse, et si la nature s’en mêle, l’atmosphère déjà électrique pourrait très vite s’embraser.

” Elle arriva du Sud, à la nuit tombée, et s’engouffra dans la vallée, gueule béante, crachant une haleine sableuse, sans odeur ni goût. Elle avait pris naissance on ne sait où et on ne sait comment, en un pays de dunes et de soulèvements. Remontant la rivière comme dans un goulot, courbant, étêtant, déracinant, avec plus ou moins d’aisance selon l’espèce et l’âge des arbres, tout cela dans un terrible fracas. Troupe de géant avançant droit devant sans se soucier de l’endroit où ils posaient leurs pieds, ni de ce qu’ils écrasaient ou épargnaient, et l’on voyait les lumières s’éteindre à leur passage, semblables à des bougies soufflées par une bouche immense. Humains et animaux se cachèrent, au creux d’une tanière, dans un roncier, derrière des murs, tous reclus dans une même peur. Subissant la colère, espérant échapper au châtiment. “

Plus unis que jamais, les buveurs de vent s’accrochent à leurs cordes, résistant coûte que coûte à tout ce qui pourrait les séparer et les éloigner de la vallée du Gour Noir…

” La vie, il faut la laisser déborder tant qu’il y en a. “

Ce que j’en dis :

Quand l’orfèvre de la littérature nous offre un nouveau bijou d’exception, on lui ouvre les portes en grand de notre bibliothèque

Six ans déjà, depuis ma lecture de Grossir le ciel et je constate que comme le bon vin, la plume de Franck Bouysse gagne en saveur et laisse un souvenir délicieux après dégustation.

Toujours aussi pointilleux, cet amoureux des mots, soigne sa présentation comme un grand couturier. Chaque personnage qui s’apprête à entrer en scène, est habillé avec l’élégance des beaux mots de la langue de Molière. Des mots ciselés, pour revêtir chaque costume à la perfection. Et il en est ainsi pendant tout le défilé des personnages, que ce soit la nature, le lieu, les êtres humains ou le règne animal.

Mais cette fois, il nous emmène plus loin, et nous offre un récit construit de manière remarquable où les intrigues tissées dans la toile de l’histoire emprisonnent le lecteur jusqu’au final époustouflant.

D’emblée on s’attache aux Buveurs de vent, nos héros insoumis, unis par des liens indestructibles. La rage au ventre, on les accompagne face à ce tyran qui foudroie tout sur son passage.

Mais on peut compter sur la nature toujours omniprésente dans les romans noirs de Franck Bouysse pour embellir ce lieu où la noirceur tente de s’imposer avec force.

Véritable conte intemporel, Buveurs de vent vous transportera vers un lieu où seul les véritables héros trouveront le chemin de la liberté.

C’est un de mes coups de cœur de cette rentrée qui fait que je lui pardonne (un peu) d’avoir changé de maison…

Retrouvez ma chronique de son précédent et prestigieux roman ” Né d’aucune femme “ ICI

Pour info :

Franck Bouysse est né en 1965 et partage sa vie entre Limoges et sa Corrèze natale. 

Grossir le ciel a rencontré un succès critique et public et a obtenu le Prix Polar SNCF en 2017 ainsi que le prix Sud Ouest / Lire en poche, le prix polar Michel-Lebrun, le prix Calibre 47 et le prix Polars Pourpres. 

Franck Bouysse est également l’auteur aux éditions de La Manufacture de Livres de Plateau, prix des lecteurs de la foire du livre de Brive, Glaise, et de Né d’aucune femme, prix Psychologies magazine. 

Je remercie les Éditions Albin Michel d’accueillir sur leur scène Franck Bouysse , une plume qui mérite de nombreux podiums.

Ce qu’il faut de nuit

Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin aux Éditions de La Manufacture de livres

« Quelle merde. Quelle merde que cette vie. »

Après un long combat contre la maladie, la mère s’est éteinte laissant son homme et ses deux jeunes garçons seuls.

Le père doit faire face et même s’il lui serait facile de se laisser submerger par la douleur, il ne peut se le permettre, il doit s’occuper de ses fils, autant que faire se peut.

Une routine s’installe entre eux, les enfants grandissent et commencent à s’affirmer, surtout Fus, l’aîné.

” On se serait cru au théâtre : on gardait nos distances, on mesurait nos entrées et nos sorties, histoire de ne jamais nous retrouver coincés dans un même couloir. C’était fini le temps où on se serrait autour du petit lavabo de la salle de bains pour se laver les dents. (…) Désormais nos mouvements étaient empesés, pleins de précautions : il fallait laisser une bonne marge, si possible laisser l’autre dégager les lieux avant d’y entrer. Comme si on portait un scaphandre d’une tonne et qu’on marchait dans une putain de zone radioactive.

(…) Ce n’était pas le regard des autres, comme je l’avais cru d’abord : ceux qui savaient n’avaient pas l’air trop choqués. Rien de ce que je craignais n’était arrivé. J’avais un fils différent et les gens semblaient s’en accommoder. “

Le père n’accepte pas les fréquentations fachos de Fus, même si les deux frères restent proches, un fossé se creuse, jusqu’au jour où tout bascule…

Ce que j’en dis :

Décidément la Lorraine peut s’enorgueillir de cette nouvelle plume de l’enfant du pays. Et étant moi-même Lorraine, je peux vous dire que je suis plutôt fière moi aussi, c’est mon petit côté chauvine qui s’affole.

J’avais eu quelques très bons échos sur ce premier roman, sans trop m’y attarder pour garder la surprise et rester un maximum objective. Et je reconnais, on ne m’a pas menti.

C’est la gorge nouée, le cœur serré, sous tension extrême que j’ai lu cette histoire déchirante.

Car en tant que parents, nous pouvons tous être confrontés à cette terrible épreuve, qui remet en cause toute l’éducation que l’on a donné à nos enfants.

Face à une telle situation, les questions se bousculent, la déception s’installe, la culpabilité surgit et l’on ne peut pas s’empêcher de tout remettre en question. On a beau tenter de leur donner une bonne éducation, inculquée une bonne moralité, on ne peut pas gérer les divers fréquentations qui seront sur la route de nos enfants et les mèneront vers des chemins pas toujours honorables.

Avec ses mots qui dégagent une multitude d’émotions sans une once de pathos, son écriture âpre, son style qui nous happe, Laurent Petitmangin nous offre un premier roman fabuleux, où les multiples douleurs d’un père se révèlent avec pudeur nous laissant sans voix, le cœur brisé, en larmes mais heureuse d’avoir en main un tel roman absolument exceptionnel et inoubliable.

J’espère qu’il va continuer à dépoussiérer les manuscrits qui dorment dans ses tiroirs, car j’ai vraiment hâte de retrouver cette plume de caractère absolument bouleversante.

Pour info :

Laurent Petitmangin est né en 1965 en Lorraine au sein d’une famille de cheminots. Il passe ses vingt premières années à Metz, puis quitte sa ville natale pour poursuivre des études supérieures à Lyon où il se passionnera également pour le théâtre.

Après avoir vécu deux années au Bangladesh, premier de ses nombreux séjours longue durée à l’étranger, il rentre chez Air France, société pour laquelle il travaille encore aujourd’hui.

Grand lecteur, il écrit depuis une dizaine d’années et entassé les manuscrits dans ses tiroirs.

Ce qu’il faut de nuit est son premier roman.

Je remercie l’agence Trames et les Éditions de la Manufacture de livres pour cette pépites Lorraine, un diamant brut à découvrir absolument.

Ennemi public N°1

Ennemi public N°1 d’Alvin Karpis aux Éditions de La Manufacture de livres

Traduit de l’anglais (USA) par Janine Hérisson

Profession ? Gangster, braqueur, kidnappeur. Et j’étais sacrément bon à ça, peut-être le meilleur d’Amérique du Nord. Et ça pendant cinq ans, de 1931 à 1936. Non, je n’essaie pas de flatter mon ego quand j’utilise le mot de « professionnel ». Ce business est vraiment devenu mon vrai métier parce que c’est comme ça que je l’ai abordé : en professionnel. “

Dans les années 30, il était bien plus simple de devenir un truand, et cela en faisait rêver plus d’un, rendant d’un coup plus accessible le rêve américain.

Les nouvelles technologies dont nous disposons désormais étaient inexistantes à l’époque et le FBI devait bien souvent jouer au chat et à la souris avec les hors-la-loi.

On peut dire qu’ Alvin Karpis leur a donner du fil à retordre, lui qui rêvait depuis tout gamin de liberté, d’argent facile, d’aventures, n’a pas boudé son plaisir. Une fois capable de tenir une arme, il fit ses premiers pas de criminel devenant braqueur, kidnappeur, en obtenant très vite le statut d’ennemi public N°1.

Un titre qu’il sera le premier à obtenir dans l’histoire de la criminalité et le seul qui n’y laissera pas sa peau.

Voici son histoire.

Ce que j’en dis :

Pour qui s’intéresse à toute l’Histoire criminelle des États-Unis ne pourra faire l’impasse sur ce récit autobiographique d’Alvin Karpis , l’un des plus grands truands de l’histoire, aux côtés d’Al Capone, Bonnie & Clyde, Baby Face Nelson…

Paru une première fois en 1972 à la Série Noire, et jusqu’à ce jour épuisé, cette nouvelle traduction entièrement révisée, nous offre l’occasion de nous replonger dans l’univers de ces bandits de grand chemin, une belle époque pour ces gangsters notoires.

Un récit où l’on se sentirait presque coupable d’admirer cette bande de criminels qui réussissaient à déjouer le FBI en s’en mettant au passage plein les poches, pour mener la grande vie.

Et comme tout est vrai, c’est plutôt épatant.

C’est à redécouvrir dès maintenant à La Manufacture de livres.

Pour info :

Né en 1907 au Canada, Alvin Karpis devînt dans les années 1930 aux États-Unis le tristement célèbre leader du Gang Barker-Karpis, l’une des plus redoutable association de gangsters de l’époque. Il sévit jusqu’à 1936, date de son arrestation et deviendra le prisonnier d’état ayant effectué le plus long séjour à Alcatraz. Relâché en 1969, il écrira son autobiographie avant de s’exiler en Espagne où il mourra dans des circonstances troubles en 1979.

La proie

La proie de Deon Meyer aux Éditions Gallimard / série noire

Traduit de l’Afrikaans par Georges Lory

« J’ai appris une chose sur ce pays, Vaughn. Ça ne va jamais aussi mal qu’on le craint. Et ça ne va jamais aussi bien qu’on le voudrait. Il y a eu un moment où moi aussi j’ai failli perdre tout courage. Il me semblait que tout allait mal… la roue tourne. Les choses vont s’améliorer, Vaughn. Un jour ou l’autre. Pas au point d’aller danser dans les rues. Mais ça ira mieux. »

Le Cap, Afrique du Sud.

C’est ici que je fais la rencontre Benny Griessel et Vaughn Cupido, deux membres de la brigade des Hawks.

Le corps sans vie d’un ancien membre de leurs services, qui était devenu consultant en protection personnelle, vient d’être retrouvé. Apparemment il a été jeté par la fenêtre du train le plus luxueux du monde, le Rovos.

Griessel et Cupido ne vont rien lâcher malgré la pression en haut lieu, et tout mettre en œuvre pour trouver le meurtrier, car pour eux ça ne fait aucun doute, il s’agit bien d’un meurtre.

Au même moment à Bordeaux, Daniel Darret, ancien combattant de la branche militaire de l’ANC, s’est construit une nouvelle vie tranquille assez clandestine, souhaitant oublier son passé. Tout se passait plutôt bien, jusqu’à l’apparition d’une ancienne connaissance qui vient lui demander un service…

Embarqué contre son gré, il se retrouve très vite dans une nouvelle mission avec à ses trousse des Russes, et les services secrets sud-africains.

Seulement sa proie est déjà dans sa ligne de mire, la traque peut se poursuivre.

Ce que j’en dis :

Comment se débarrasser même fictivement d’un être indésirable de son pays ? Peut-être en écrivant un roman…

Deon Meyer, s’est certainement fait plaisir et a peut-être régler à sa manière quelques comptes face à la corruption qui fait rage dans son pays.

À travers ce roman. Il nous dépeint l’Afrique du Sud gangrenée par la misère, les meurtres, les complots, la perversion, les trafics à travers une double intrigue qui franchit les frontières, nous montrant à quel point la violence est partout, et bien souvent sous le contrôle des gouvernements, là où des hommes de l’ombre agissent à leurs places.

Fortement attaché à son pays et révulsé de constater à quel point il se dégrade, Deon Meyer nous offre un thriller politique haletant, puissant avec un côté hyper réaliste plutôt effrayant.

” – Nous avons un très gros soucis. Tout le département du renseignement criminel de la police nationale est corrompue et compromis. Il ne fait pas de doute que le procureur général est un homme corrompu et compromis. Que notre ministre de l’intérieur est un homme corrompu et compromis, et qu’il en va de même pour le président de la République. Corrompu et compromis par trois criminels indiens qui se font passer pour des hommes d’affaires. Je ne suis pas certaine au sujet du directeur général de la police, mais il suit les ordres de son ministre corrompu, il n’a plus aucune crédibilité. “

Mais en fait, sommes nous vraiment en Afrique du Sud ?

C’est à découvrir dès maintenant chez votre dealer de livres préféré.

Pour info :

Né en 1958 à Paarl, en Afrique du Sud, Deon Meyer a grandi dans une ville minière de la Province du Nord-Ouest.

Ancien journaliste, puis rédacteur publicitaire et stratège en positionnement Internet, il est aujourd’hui l’auteur unanimement reconnu de best-sellers traduits dans 15 pays.

Il vit à Melkbosstrand.