La fourrure blanche

La fourrure blanche de Jardine Libaire aux Éditions Pocket

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Barbaste

” – Comment s’appelle-t-il ?

– Jamey

– Où vous êtes-vous rencontrés ? (…)

– À New Haven. On était voisins. Ce qui est marrant parce qu’on vient vraiment de deux planètes différentes.

– De laquelle vient-il ?

Elise hausse les épaules. Buck s’est allongé à ses pieds et elle lui frictionne le ventre des orteils.

– Celle du fric. Il vient d’une famille super classe.

– La classe, tu n’en manques pas, ma petite. “

Elise a beau venir d’un Ghetto, elle n’en demeure pas moins sexy même si elle manque un peu de classe avec son petit côté vulgaire. Elle a quitté sa famille et vit en colocation avec son pote Robbie, un gay qui multiplie les aventures amoureuses. Dans la maison voisine habitent deux étudiants de Yale. Elise tombe amoureuse de l’un des deux et très vite, contre toute attente, ils deviennent inséparables.

” Il y a chez Elise une absence de fioritures, une pureté de lignes, réduites à leur plus simple expression, comme une épave de voiture qui a été dépecée et vendue pièce par pièce. Le parfum qu’elle portait le soir du dîner sentait le shampoing pour moquettes. Ce qu’elle lui a fait relève du vaudou. “

Jamey est issu d’une famille de banquiers renommés. Une famille qui va tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette mascarade.

Les saisons se suivent, leur passion vire à l’obsession, mais parviendront-ils à garder intact le feu de l’amour qui brûle en eux, face à tous ceux qui tentent de l’éteindre ?

Ce que j’en dis :

Quand tu ne lis pas les quatrième de couverture, tu peux t’attendre à certaines surprises, comme découvrir que tu t’apprête à lire l’histoire d’un amour impossible qui donne déjà à travers le premier chapitre une entrée en matière surprenante et très prometteuse.

Ce n’est pourtant pas ta came, mais dès les premières pages, tu te retrouves captivée par l’écriture fabuleusement envoûtante.

Deux êtres que tout oppose, issus de classes sociales différentes de même que leurs origines raciales, vont se retrouver piéger par la même passion dévorante l’un envers l’autre, prêts à vivre un amour enragé, bercé par une folie douce et même parfois furieuse. Chacun se retrouve face aux préjugés de leurs familles et de leurs amis qui les amèneront à prendre des décisions radicales.

La force de leur amour résistera-t’il à tant de pression ?

Au cœur de New-York où la richesse côtoie la pauvreté, où l’amour flirte avec la haine, il n’est pas surprenant que deux êtres d’origines si différentes s’éprennent l’un de l’autre et se laissent aller à s’aimer, un peu, beaucoup, à la folie…

Pretty woman fait pâle figure dorénavant face à cette histoire aussi surprenante que touchante.

Une belle et grande histoire d’amour, non cousue de fil blanc, intense, féroce, torride, souvent irrévérencieuse, à découvrir absolument.

Un roman magistral, porté par une plume extraordinaire.

Un véritable coup de foudre à la hauteur de cette folle histoire d’amour.

Pour info :

Diplômée d’arts de l’université du Michigan et du Skidmore College, Jardine Libaire vit à Austin, au Texas. 

La Fourrure blanche est son deuxième roman et le premier à être publié à l’étranger. 

je remercie les Éditions Pocket pour cette aventure amoureuse enragée et passionnée.

“ La vallée des ombres ”

La vallée des ombres de Xavier-Marie Bonnot au Éditions Pocket

” Rémy Vasseur, 18 ans

Assassiné lors des grèves de décembre 1986

Je ressens le besoin de caresser le mur. (…)

Je revois Rémy, mon cadet, jeté à terre. Dans ma tête tout est confus. Ses traits sont devenus flous.

Après sa mort, j’ai rompu les amarres. Je suis devenu un type redoutable. Les unités d’élite de la Légion étrangère m’ont transformé. J’ai souffert, j’ai saigné. J’ai tué. J’en avais besoin. Je suis descendu au fond de la vie. Tout au bout des remords. Mais mon ombre est toujours là, ma fausse identité. Aucune guerre, aucun combat ne l’a estompée. Je n’ai jamais vraiment su qui j’étais.

Tout peut changer sauf vous-même. Sauf votre passé. “

Après une absence de 20 ans, René Vasseur est de retour à Pierrefeu, dans la vallée industrielle où il a grandi.

Après avoir été un souffre-douleur dans sa jeunesse, il est devenu une véritable machine de guerre. Ces vingt années dans la Légion étrangère l’ont transformé. Et c’est le cœur chargé de haine qu’il réapparaît dans le paysage dévasté par la crise.

À peine installé dans la maison de son père qui vit ses derniers jours, il doit faire face à une disparition inquiétante où tout semble l’accuser et donner raison à son ancien chef de corps.

 » Le chef de corps m’a lancé une phrase à mon départ de la Légion : « Méfiez-vous, Vasseur. Les légionnaires font de bon coupables. Les Français n’aiment les héros que mort. »

Peu à peu les ombres du passé surgissent tour à tour : la femme qu’il a tant aimé, son bourreau d’enfance devenu flic, son meilleur ami qui a basculé dans le grand banditisme, son père, ancien patron de la CGT locale, tyrannique et désabusé et le fantôme de son frère qu’il a toujours l’intention de venger.

” J’ai envie de fuir, une fois encore. Changer à nouveau d’identité. Retourner à la Légion, repartir à la guerre et y mourir. Ce serait si facile. “

Ce que j’en dis :

Après avoir été complètement sous le charme de la plume de l’auteur avec son magnifique roman : Le dernier violon de Menuhin (ma chronique ici), j’étais impatiente de le retrouver pour une nouvelle aventure livresque.

À peine commencé, la magie de son écriture m’envoûte et m’embarque au cœur des montagnes près de Grenoble au côté d’un être tourmenté, emplit de colère et de haine auquel je m’attache pourtant direct. Cet homme blessé depuis l’enfance, revient avec ses nouvelles blessures d’adultes, ses blessures de guerre et se retrouve piégé au milieu de ripoux en tout genre. En plus d’affronter sa part d’ombre, il devra faire face à certaines révélations, à certains secrets de famille pourtant bien cachés par tous ces taiseux depuis si longtemps et vont réanimer sa soif de vengeance.

Dans une atmosphère sombre, oppressante, inquiétante Xavier-Marie Bonnot nous plonge au cœur de l’âme humaine, à travers une intrigue saisissante pleine de violence mais toujours avec beaucoup de pudeur.

Un auteur qui a du style et se démarque par une plume remarquable.

Il nous offre un magnifique roman noir, que je ne peux qu’indiscutablement vous recommander surtout si comme moi vous aviez apprécié Aux animaux la guerre de Nicolas Matthieu. Sans pour autant les comparer l’un à l’autre, étant chacun très talentueux, et différents, mais se rejoignent à travers leurs personnages qui ne manquent pas de caractère dans ce climat social très rude de leurs histoires où vallée grenobloise rejoint la vallée vosgienne comme un écho qui se répercute à travers les montagnes.

C’est noir, violent, stylé, c’est signé Xavier-Marie Bonnot, un auteur à suivre absolument et ça tombe bien, son premier roman : La première empreinte réédité aux Éditions Belfond m’attend patiemment.

À bientôt donc …

Pour info :

Né en 1962, Xavier-Marie Bonnot est écrivain et réalisateur de films documentaires.

Il remporte avec son premier roman, La Première Empreinte (L’Écailler du Sud, 2002), le prix Rompol et le prix des Marseillais. Le Pays oublié du temps (Actes Sud, 2011) a été récompensé par le prix Plume de cristal et Premier homme (Actes Sud, 2013) par le prix Lion noir. Il est désormais traduit dans le monde entier.

Après La Dame de pierre (Belfond, 2015), La Vallée des ombres est son huitième roman.

Je remercie les Éditions Pocket pour ce roman noir d’exception.

“ Quelque part avant l’enfer ”

Quelque part avant l’enfer de Niko Tackian aux Éditions Pocket

Ça aurait pu être une matinée comme les autres, seulement une faute d’inattention et c’est le drame. Un choc terrible… puis apparaît un tunnel.

La lumière blanche et paisible qui la baignait depuis le début de son expérience s’assombrit peu à peu. Anna se sentit aspirée vers le haut. Elle tourna sa tête invisible vers le ciel et découvrit un immense tunnel qui s’ouvrait au-dessus d’elle. Un tunnel de lumière noire…(…) Le tunnel la réclamait comme l’œil d’un cyclone affamé “

Drôle d’endroit pour une rencontre.

” — Qui …qui êtes-vous ?

– Mon nom n’a pas d’importance, y’a qu’un seul truc qu’il faut que tu saches, dit-il en souriant. Je vais te tuer… “

Anna s’en sort miraculeusement. L’heure de sa mort n’a pas encore sonné. Mais à peine sortie de l’hôpital, elle semble sentir une présence, quelqu’un semble sur ses traces et sème des cadavres de femmes dans Paris. Mais elle a été prévenue, elle sera la dernière sur la liste.

” Quelque- chose de profondément enfoui cherchait à sortir de l’abîme depuis son accident, il était temps que cela se fasse, Anna le savait. “

Ce que j’en dis :

Que ce soit en visionnant la série Alex Hugo (dont il est le créateur avec Franck Thilliez) ou en lisant un des ses thrillers, je suis sûre de passer un super moment. J’avais découvert sa plume dernièrement avec La nuit n’est jamais complète (ma chronique ici) qui m’avait scotché, et là il récidive à travers son tout premier récit qui n’a pourtant pas la patte d’un débutant.

Il aborde ici le sujet délicat de l’ EMI (expérience de mort imminente) à travers une histoire parfaitement orchestrée qui réserve de belles surprises et nous laisse étrangement dubitatif. C’est addictif, surprenant, on ne s’en lasse pas bien au contraire.

Un formidable conteur qui tisse des histoires incroyables qui ne laisseront aucune personne amoureuse du genre indifférente.

À suivre indiscutablement…

Cet ouvrage a reçu le Prix des bibliothèques et médiathèques de Grand Cognac.

Après une carrière dans le journalisme, Niko Tackian devient auteur de bandes dessinées chez Semic, puis chez Soleil Productions. Il prend ensuite la plume pour le petit écran et devient scénariste (Inquisitio, Main courante, La Cour des grands, Alex Hugo…) avant de réaliser son premier film, Azad (2008), qui recevra plusieurs prix internationaux. En 2015, il a publié son premier roman, Quelque part avant l’enfer, récompensé du Prix des Bibliothèques & des Médiathèques de Grand Cognac au Festival Polar de Cognac. Son deuxième roman, La nuit n’est jamais complète a remporté le Prix Polar Sud Ouest 2017 au Festival Lire en poche de Gradignan. Après ces deux publications aux éditions Scrineo, son troisième roman, Toxique, a paru en 2017 chez Calmann-Lévy.

Je remercie les Éditions Pocket pour ce thriller où la mort rôde entre ici et l’au-delà.

“ Rendez-vous au 10 avril ”

Rendez-vous au 10 avril de Benoît Séverac aux Éditions Pocket

” Lafage a fait la guerre, et même si pour lui, elle est finie, il me comprend. Il sait ce que c’est. Il sent mes relents de vinasse sans faire une moue dégoûtée. Il sait que je bois pour tuer cette odeur de chair en putréfaction qui sortirait de ma bouche si je ne chargeais pas mon haleine d’alcool. “

Toulouse, 1920. Trois ans que la Grande Guerre est terminée, et chacun tente du mieux qu’il peut de reprendre sa place. Pour certains c’est plus difficile, ils doivent composer avec leurs fantômes et les douleurs qui les accompagnent. Alors pas étonnant que certains soient tombés dans la bouteille comme l’inspecteur Puma, un vétéran, rescapé de cette sale guerre.

 » Plus assez vivant pour demeurer debout et sans doute pas assez mort pour m’allonger définitivement. “

Et pourtant lorsque deux meurtres perturbent l’équilibre de la ville, lui seul, osera affronter la situation.

Malgré ses allures de clochard et son détachement pour les sentiments il mettra tout en œuvre pour briser la chape du silence et faire éclater la vérité, que tente de dissimuler l’école vétérinaire de Toulouse, qui semble reliée à ces deux meurtres.

Ce que j’en dis :

Je retrouve la plume de Benoît Séverac que j’avais découverte dans son dernier polar 115 ( ma chronique ici) édité à la Manufacture de livres, avec grand plaisir.

Une fois encore je suis sous le charme de son style. Avec talent, il met en scène un personnage atypique auquel on s’attache forcément. Un homme perclus de douleurs autant physiques que morales qui donne au récit une réelle authenticité, jusqu’au final aussi noir que le désespoir qui l’accompagne.

Une intrigue subtile située à Toulouse dans les années vingt, une ville chère à l’auteur, qui dénonce certains passe-droits que s’était octroyée la bourgeoisie pendant la guerre, mais également les séquelles dont les poilus survivants étaient atteint.

Sans oublier l’univers des vétérinaires présent également dans ses autres romans.

Pour faire simple, j’ai été autant transporté par l’histoire que subjugué par l’écriture. Une fois commencé il m’a été impossible de poser ce roman noir absolument fabuleux.

Benoit Séverac, tout comme le soleil de Toulouse est vraiment brillant.

Un auteur que je vous invite à découvrir absolument.

Je n’hésiterai pas à vous parler de ses autres récits que je compte bien lire prochainement.

Si vous avez aimé : Après la guerre d’ Hervé Le Corre ou encore : Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, Rendez-vous au 10 avril de Benoît Séverac est dans la même lignée, alors ne vous privez pas d’un merveilleux moment de lecture.

Benoit Séverac est auteur de littérature noire et policière, adulte et jeunesse. Ses enquêtes reposent sur un contexte social décortiqué. Certains de ses romans ont été traduits aux États-Unis ou adaptés au théâtre. Il collabore à divers projets mêlant littérature et arts plastiques, photographies…

Il prend également part à des productions cinématographiques. Le chien arabe, prix de l’embouchure 2016, a paru chez Pocket en 2017 sous le titre Trafics. En 2017, 115 a paru à La Manufacture de livres. Il est également l’auteur de cinq roman chez Syros, dont Une caravane en hiver (2018). Wazhâzhe, son premier roman commun avec Hervé Jubert, a paru en 2018 aux éditions Le Passage. Benoit Séverac enseigne aussi l’anglais au Diplôme national d’œnologie et à l’École vétérinaire de Toulouse, où il vit.

Je remercie les éditions Pocket pour cette merveilleuse lecture.

“ Tu ne perds rien pour attendre ”

Tu ne perds rien pour attendre de Janis Otsiemi aux Éditions pocket

“ La panthère vit dans les fourrés, disait un proverbe. La sûreté urbaine était ses fourrés, à lui. Il allait devoir traquer toutes les pourritures qui pullulaient dans cette ville. ”

Jean-Marc est policier à Libreville au Gabon. Il n’est pas devenu flic par hasard. Après avoir perdu sa mère et sa sœur, toutes deux fauchées par une voiture conduite par le fils du ministre, qui ne fut jamais inquiété, il rêve d’éradiquer la violence dans sa ville et de rendre justice. Un soir il fait une rencontre surprenante.

– Voir un fantôme est un mauvais présage. Vous devriez aller voir un marabout ou un pasteur. “

Il ne sais pas encore que cette rencontre absolument pas fortuite. Il va pourtant mettre tout en œuvre pour résoudre cette affaire irréelle.

” – Elle veut que je retrouve celui ou ceux qui l’ont tuée. C’est pour ça, j’ai besoin que vous me disiez tout ce que vous savez d’elle et ce qui lui est arrivé. Dans mon métier, nous ne choisissons pas les affaires sur lesquelles nous travaillons, mais ce sont elles qui nous choisissent. J’ai l’impression que c’est le cas avec votre fille. “

Ce que j’en dis :

Depuis un moment déjà j’étais tentée par cette plume venue d’ailleurs. Ce polar tombait à point nommé pour voyager au Gabon et découvrir l’envers du décor des cartes postales à travers une enquête qui allie réel et surnaturel. Une chose est sûre, le dépaysement est garanti, même si l’intrigue est assez légère, le récit n’en demeure pas moins inintéressant. L’auteur nous plonge au cœur de son pays d’origine en utilisant des expressions gabonaises, qu’un glossaire nous aide à comprendre. Il dépeint avec réalisme la corruption engendrée par la mafia, et nous fait découvrir certaines croyances ancestrales. Une lecture agréable, un style inventif, des personnages attachants, qui me donnent envie de poursuivre ma balade gabonaise à travers ses autres polars.

Une belle découverte. Un beau voyage livresque.

Janis OTSIEMI est né en 1976 à Franceville au Gabon. Il vit et travaille à Libreville. Il a publié plusieurs romans, poèmes et essais au Gabon.

Roman social et urbain, style assez direct, récit émaillé d’expressions savoureuses, Janis OTSIEMI signe des romans miroir de la société gabonaise telle qu’il la vit et la perçoit aujourd’hui ! Il a obtenu le Prix du Roman Gabonais pour « La vie est un sale boulot « 

UNE RÉVÉLATION

Je remercie les Éditions Pocket pour ce polar réellement étonnant.

“ Aide-moi si tu peux ”

Aide-moi si tu peux de Jérôme Attal aux Éditions Pocket

– Qu’est-ce que tu racontes, Cague ? Ça y est ? T’es sur place ?

– Oui, et ce n’est pas joli à voir. Une gorge tranchée jusqu’à l’os et un testicule en goguette, si vous voulez un rapport complet. Je viens de trouver l’arme du crime… ”

Stéphane Caglia, capitaine de police se retrouve sur une étrange affaire. Un banquier de là Défense vient d’être retrouvé assassiné, et une adolescente est portée disparue.

Pour s’aider à résoudre cette énigme, il fredonne un air musical qu’il vénère.

(…) chaque fois que je le peux, je me réfugie en pensée dans les années 80. »

Une nouvelle équipière So British l’accompagne et c’est en fin limier qu’il se retrouve sur les traces d’un suspect fan des Beatles.

Et même s’il est toujours nostalgique du passé, il va bien falloir s’adapter pour résoudre cette double enquête bien ancrée dans le présent.

“ Je n’aime pas être adulte. On se rajoute du soucis et on se pose des questions dont on se contrefichait lorsqu’on était môme.”

Une plongée dans l’univers actuel du web, en passant par YouTube et Facebook mais avec la nostalgie des années 80. L’enquête avance à travers une playlist vintage, on Voyage 🎶🎵🎶🎵Voyage 🎶🎵🎶🎵d’un tube à l’autre telle Une boule de flipper 🎶🎵, et ça roule. On avance🎶on avance 🎶on avance 🎶 faut retrouver la Disparue…

Disparue 🎶elle a disparue 🎶au coin de la rue …

Car on l’a jamais revu…

Après avoir adoré Les jonquilles de Green Park ( retrouvé ma Chronique ici, ainsi que des infos sur l’auteur ) j’étais plutôt impatiente de renouer avec le style de l’auteur. J’y ai retrouvé ce que j’avais aimé, l’humour, l’esprit, le côté décalé, l’originalité des personnages. Par contre j’ai trouvé l’intrigue plutôt légère et je n’ai pas été complètement conquise par l’histoire. Je n’ai pas été envahi par les mêmes émotions même si la plume de l’auteur est une véritable bouffée d’oxygène et un vrai délire.

Une lecture plaisante, agréable, tout en musique mais qui ne restera pas un tube inoubliable dans mon Top 50.

Je remercie les Éditions Pocket pour cette lecture très année 80.

 » Lundi Noir « 

Lundi Noir de Dominique Dyens aux éditions Pocket

 » Alice et moi vivions sur deux planètes de plus en plus divergentes. Pourtant je m’accrochais désespérément à cette femme pour qui je venais de commettre le plus grave des délits .  »

Quand les seuls arguments qu’il reste à un homme pour garder sa femme se situent au niveau de son porte-feuille et plus en dessous de la ceinture, il se retrouve prêt à tout pour y parvenir, quitte à faire certaines malversations financières et se retrouver dans l’illégalité. Le risque est énorme mais il n’a pas le choix.

 » – Le fric est un engrenage… Plus j’en gagnais et moins ça suffisait… Tu es toujours le pauvre d’un autre…  »

Un homme déjà dans la souffrance qui se retrouve plongé dans la tourmente. Puis sera rattrapé par le passé qui lui réservera de drôles de surprises.

L’impuissance d’un homme confrontée à la puissance de l’argent à travers un regard cynique sur le capitalisme, un monde rempli d’hypocrisie où l’argent est roi.

Dominique Dyens campe une intrigue efficace à travers ce Thriller psychologique admirablement construit autour de deux personnages principaux.

Absolument captivant malgré le côté financier qui aurait pu me rebuter au départ, mais je me suis attachée aux misères de Paul qui comme tous les rapaces réussira à s’en sortir de façon surprenante même s’il va vite comprendre que tout ne s’achète pas.

Terriblement machiavélique et complètement addictif.

Je retrouve la plume de l’auteure pour la seconde fois et je suis à nouveau conquise par son talent.

Une auteure à suivre indiscutablement.

Dominique Dyens est romancière et nouvelliste. Elle écrit également pour le cinéma et la jeunesse, et collabore à diverses revues littéraires.

Elle est l’auteur de plusieurs romans édités chez Denoël et chez Héloïse d’Ormesson.  » La femme éclaboussée  » ( 2000)  » Maud à jamais  » (2002)  » C’est une maison bleue  » (2003)  » Éloge de la cellulite et autres disgrâces  » (2006) « Délit de fuite  » (2009)  » Intuitions  » (2012)  » Lundi noir  » (2013) .

Je remercie les Éditions Pocket pour ce roman financier qui vaut son pesant d’or.

 » Dans la chaleur de l’été « 

Dans la chaleur de l’été de Vanessa Lafaye aux Éditions Pocket

Traduit de l’anglais par Laurence Videloup

 » Le barbecue en l’honneur du 4-juillet était le point d’orgue de la vie sociale de Heron Key, la seule fête à laquelle les Noirs pouvaient assister, du côté de la plage qui leur était réservé, bien sûr, mais lorsque le feu d’artifice commençait, personne ne pouvait séparer le ciel.  »

Henry est de retour après dix-huit ans et hélas rien n’a changé. Les Blancs d’un côté et les Noirs de l’autre comme sur un jeu d’échecs, mais ici l’avantage est toujours pour les Blancs. La ségrégation est toujours aussi présente et aussi violente.

Henry est un vétéran, il a connu l’enfer des tranchées en France et des années d’errance en Europe. Et maintenant, il se retrouve parqué avec ses compères dans un camp insalubre.

 » Et aujourd’hui, cette insulte finale : on le condamnait à vivre en enfer, ou presque, relégués dans un endroit paumé, où le pays pouvait oublier ce qu’il leur devait.  »

Missy non plus plus n’a pas changé en l’attendant. Toujours différente, mais plus belle et plus cultivée malgré sa couleur de peau.

 » Petite elle avait déjà peu d’amis. Parce qu’elle préférait les livres aux jeux dans les marais, les gamins du coin la trouvaient coincée. Aujourd’hui Missy avait toutes les chances de finir vieille fille. Trop intelligente pour les gars d’ici, trop fière pour jouer l’innocente. »

Selma attendait ce retour également, mais bien davantage. Henry avait des comptes à lui rendre mais pour l’instant, elle était tout simplement heureuse de l’avoir retrouvé.

Quand il se retrouva en mauvaise posture après la soirée du 4-juillet, sa couleur de peau faisant de lui un coupable idéal, en plus des rumeurs qui circulent dans la communauté, il put toujours compter sur Missy et Selma. Mais l’agression de cette femme blanche échauffe les esprits sous ce soleil de plomb et les tensions ne cessent de monter entre les Blancs et les Noirs.

 » Plein de gens, y sont prêts à croire un mensonge, si ça répond à un besoin.  »

Un ouragan se prépare, lui seul ne fera aucune différence à la couleur de peau pour donner la mort sur son passage…

Vanessa Lafaye nous offre à travers ce premier roman un récit terriblement poignant, d’une force égale à cet ouragan qui l’accompagne. À travers ses mots bouleversants, on partage la douleur de ces hommes et ces femmes déjà tant meurtris. Un combat de plus les attend quand les éléments se déchaînent.

Une histoire inspirée de faits réels qui ont marqué l’auteure, où elle honore ici leurs mémoires.

Un roman passionnant, brûlant de réalisme, où l’amour l’emporte sur la haine malgré tout.

Plein d’humanité, de sensibilité, tel un bon blues qui t’écorche le cœur, et te tire les larmes.

S’adresse à tous ceux qui se révoltent contre les injustices, à tous ceux qui aiment être remués, bouleversés. À tous les amoureux de la littérature américaine qui aiment les récits authentiques forts en émotions.

Une nouvelle plume américaine qui rejoint mes coups de cœur dans la même veine que  » la couleur des sentiments  » de Kathryn Stockett,  » La colline aux esclaves  » de Kathleen Grissom ,  » En attendant Babylone  » d’Amanda Boyden.

Née en Floride à Tallahassee, Vanessa Lafaye a étudié en Caroline du Nord, puis à Paris. Elle s’installe finalement en Angleterre avec son époux et leurs enfants. Après avoir travaillé dans l’édition d’ouvrages académiques à Oxford, elle se consacre désormais à l’écriture et au chant – elle dirige la chorale de sa ville de Malborough. Dans la chaleur de l’été ( Belfond, 2016) est son premier roman.

La librairie de l’île 

La librairie de l’île de Gabrielle Zevin aux Éditions Pocket 

Traduit de l’anglais par Aurore Guitry 



 » – (…) Le Roman que vous m’avez conseillé hier est le pire que j’ai jamais lu en quatre-vingt-deux ans. Je souhaiterais être remboursée. 

Les yeux du libraire vont de la vieille au livre.

– Quel est le problème ? 

– Les problèmes, vous voulez dire, monsieur Fikry…



Madame Cumberbatch n’est pas satisfaite de sa lecture, mais hélas pour elle, il n’y avait pas le bandeau Satisfait ou remboursé. Si au moins elle en avait pris soin mais même pas. 

A.J lui présente ses excuses, Mais ne se sent aucunement désolé. Qu’est-ce que croient ces clients qui veulent acheter un livre avec la garantie qu’il va leur plaire ? Il enregistre le retour. La cliente a cassé le dos de l’ouvrage. Il ne pourra jamais le remettre en rayon. « 

C’est comme pour cette nouvelle représentante, il va bien falloir qu’il s’y fasse puisque le précédent est décédé… 

Que voulez-vous que ça me fasse ? Je le connaissais à peine. On ne se voyait que trois fois par an, pas vraiment suffisant pour se lier d’amitié. Et d’ailleurs, il ne venait que pour essayer de me vendre des livres. Cela ne correspond pas à ma définition de l’amitié.  » 

Pas très sympathique ce libraire, je dirais même plutôt antipathique, jusqu’au jour où un de ses livres de grande valeur disparaît et un enfant surgit dans sa vie. Ce n’est pas un livre qui va changer sa vie mais un bébé. Qui l’aurait cru ? La mère de l’enfant peut-être, en laissant ce mot dans le couffin ? 

«  Je tiens à ce qu’elle grandisse entourée de livres et de gens pour lesquels la lecture compte.  » 

Complètement perdu au départ, il va vite tomber sous le charme de cette enfant très précoce. Après un passage à vide, sa vie va prendre des allures de bonheur. On dirait même que l’amour se pointe à l’horizon. Il est temps de tourner de nouvelles pages et de commencer une nouvelle histoire…

 » Parfois les livres attendent le bon moment pour nous trouver. » 

Étant complètement passée à côté du grand format, qui portait qui plus est un titre différent et une couverture moins attrayante, sur les conseils de Léa ( très grande lectrice ) j’ai découvert ce roman et j’ai été ravie de cette lecture. L’histoire est on ne peut plus drôle, pleine d’esprit et regorge d’une multitude d’informations sur le milieu du livre. Une histoire non dépourvue de suspense qui nous régale de mille façon. Je serais curieuse d’avoir l’avis de madame Cumberbatch. 


En attendant vous aurez le mien et j’espère que vous vous laisserez tenter par ce roman qui fait un bien fou et qui devrait d’ailleurs être lu par tous les amoureux des livres. 

Il m’a bien trouvé celui-ci, et il a bien fait. 



Gabrielle Zevin née en 1977, est écrivain et scénariste. Diplômée de Harvard en littérature anglaise et américaine, elle vit à Los Angeles et a déjà publié huit romans aux États-Unis, dont quelques-uns pour la jeunesse, qui ont été traduits en France et publiés chez Albin Michel. La librairie de l’île a paru sous le titre L’histoire épatante de M. Fikry & autres trésors chez Fleuve Éditions en 2015. 


Je remercie les Éditions pocket pour cette lecture rafraîchissante et enrichissante. 

 » Les jonquilles de Green Park « 

Les jonquilles de Green Park de Jérôme Attal aux éditions Pocket 

 

 » – Je ne demande rien de bien exceptionnel. Si la guerre doit durer une éternité, je voudrais juste pouvoir vivre jusqu’au mois d’avril. Pour voir une fois encore, les jonquilles de Green Park.  » 

 

À Londres, en 1940, les attaques aériennes lancées par les forces allemandes-nazies, n’empêchent pas la famille Bradford de continuer leurs vies. Chacun continue à vaquer à ses occupations favorites, le père toujours dans ses inventions farfelues, la mère toujours à pédaler sous les bombes, la fille toujours à tomber amoureuse et le fils toujours à inventer des histoires.

 » Redessiner le quotidien par l’imaginaire, c’est tout ce qu’il nous restait ici, après tout, dans notre adolescence grignotée par les bombes.  » 

Le fils c’est Tommy, un garçon plein de vie et plein d’envie, et pour résister à ce «  genre de souffrance à guichets fermés. «  il rigole avec les copains,  crée des aventures de super- héros pour oublier cette  guerre et ses horreurs, mais par dessus tout il tente d’ apporter des sourires sur le visage de Molly pour illuminer ses beaux yeux bleus.

 

Avec talent et beaucoup de fantaisie, Jérome Attal nous offre un beau récit initiatique. Une histoire pleine de sensibilité et d’humour qui m’a fait penser au magnifique film de Roberto Benigni, La vie est belle.


L’auteur réussit à raconter une belle histoire dans un contexte tragique. Et même si j’ai tremblé souvent à chaque tir ennemi, c’est surtout une explosion de joie qui m’a envahit en parcourant ces pages, un beau pied de nez à cette saleté de guerre.


 » L’écriture, de mon point de vue, c’est un peu le bonbon magique de l’existence. » 

Un roman magique, qui fait du bien, une petite douceur à déguster sans modération.

 

Jérôme Attal est l’un des paroliers les plus prisés de la scène musicale française ( Vanessa Paradis, Jennifer, Florent Pagny, Johnny Hallyday, Michel Delpech). Il est également l’auteur de dix romans dont Pagaille monstre (2009), Folie furieuse (2010), L’Histoire de France racontée aux extraterrestres (2012), Presque la mer (2014), et Les Jonquilles de Green Park (2016), tous repris chez Pocket. En 2017, il publie L’appel de Portobello Road aux éditions Robert Laffont. 

Les jonquilles de Green Park  a reçu le prix Saint-Maur en poche. 

 

Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture pleine de belles émotions.