Chez Paradis de Sébastien Gendron à la Série noire de Gallimard
Chez Paradis, point de Vanessa, c’est Max Dodman le patron de ce garage tout droit sorti de l’enfer.
Max est le genre de mec que l’on déteste d’entrée de jeu, tellement il est imbuvable. Un gros con qui ne respecte rien ni personne. Pas surprenant qu’un paquet de mecs aimeraient lui faire la peau, même son chien, Bécaud, censé être le meilleur ami de l’homme le déteste.
Quand à sa femme,elle préfère se taper le chien, c’est vous dire.
En même temps, à force d’avoir les mains dans le cambouis de sniffer un peu trop de coke, sans oublier ses conneries du passé et ses nouvelles combines, il ne peut pas fini propre comme un sou neuf. Tout se paye, un jour ou l’autre avec une facture plus ou moins salée.
Si au moins il était un malfrat sympa, j’aurais un peu de compassion, mais là impossible, faut pas déconner. Il mérite tout ce qui lui tombe sur la tronche, et si ça suffit pas, j’irai l’achever moi-même.
Toute façon, je crois que pour lui ça sent déjà le sapin, la bonne odeur des cercueils, surtout depuis la disparition de Martha, ça rajoute du monde à la liste de ses ennemis.
Je lui souhaiterais bien bonne chance, mais je préfère lui dire d’aller au diable. Du Paradis à l’enfer, toute façon, sa route est déjà toute tracée.
Alors voilà, si comme moi tu préfères le whisky sec aux cocktails sirupeux , le rock aux mélodies langoureuses, les films d’actions qui déménagent aux histoires d’amour ennuyeuses, si comme moi tu préfères les romans noirs qui claquent aux romans feel-good, ce livre est fait pour toi comme il était fait pour moi.
Sébastien Gendron en bon scénariste nous offre un roman noir de haut vol qui ne laisse aucune place à l’espoir. Y’a pas de place pour les gentils ici, tous les personnages à l’affiche méritent ce qui leur arrive, en dehors de Martha et de Bécaud, deux victimes collatérales.
L’auteur ne fait pas dans la dentelle, il nous plonge dans une ambiance bien crade, vulgaire, violente, immorale et quand l’humour se pointe c’est toujours habillée de noirceur.
Et si Fin de siècle, son précédent roman ne m’avait pas vraiment conquise, il s’est bien rattrapé avec celui-ci.
Et vu la dernière daube que j’ai vu au ciné avec Nicolas Cage, je serais d’avis d’envoyer ce roman noir bien déjanté aux producteurs en mal de bons scénarios. Car chez Paradis, tout est nickel, les personnages bien fêlés, l’histoire pleine de suspens, qui ne manque pas d’action , ni de X, dans une ambiance survoltée assez obscure.
Allez faites pas votre chochotte, faites un tour chez Paradis, un Gendron de cette facture, ça mérite bien votre attention.
Pour info :
Sébastien Gendron écrit des romans noirs, des histoires pour la jeunesse et des scénarios. Ses livres ne racontent pas sa vie, sans quoi il serait en prison ou chez les dingues. Il passe néanmoins le monde en revue avec des lunettes qui en grossissent l’absurdité. Fort de tout ça, il essaie d’être drôle ; ce qui, l’âge venant, est de moins en moins simple.
si ça suffit pas, j’irai l’achever moi-même. ! J’adore ! 😅
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Il le mérite c’est clair 😂😂
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