Ce qui arrive la nuit de Peter Cameron aux Éditions Christian Bourgois
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Catherine Richard-Mas
“ Cela faisait des jours qu’ils voyageaient. Ils avaient d’abord pris l’avion, puis le train et le ferry, puis de nouveau le train, car leur destination était un lieu à la lisière du monde, au fin fond du nord d’un pays nordique, qu’on ne pouvait rallier sans peine. Leur trajet ressemblait à un voyage des siècles passés, une affaire de jours plutôt que d’heures, où la terre grave et réelle sous leur pieds affirmait constamment son immensité. ”
À bord d’un train, un couple d’Américains, en partance vers l’enfant qu’il désire adopter au plus profond des terres froides d’Europe.
À son arrivée, le couple prends ses quartiers au Borgarfjaroasysla Grand Imperial Hôtel où règne une ambiance plutôt étrange.
Très vite, ils vont découvrir une galerie de personnages énigmatiques à commencer par un barman impassible, puis une ex-chanteuse excentrique, un businessman dépravé, un curieux guérisseur et enfin l’enfant tant désiré.
D’un étage à l’autre, d’une pièce à l’autre, ici et là, les rencontres s’enchaînent, plus cocasses les unes que les autres donnant l’impression d’être dans un drôle de rêve, dans un drôle d’hôtel, un drôle de lieu, avec de drôles de gens, où jour après jour, le couple semble tout remettre en question.
Dans ce lieu déconcertant, cerné par le froid, les apparences sont parfois trompeuses, et entre le rêve et la réalité, on s’égare pour mieux se retrouver.
“ Laisse tomber, dit l’homme. Ça n’a pas d’importance. C’est ce qui arrive la nuit. ”
Apparemment, ce voyage littéraire m’a apporté autant de surprises qu’à ce couple d’Américains. J’ai savouré chaque moment et grandement apprécié la plume qui me contait cette histoire.
L’impression d’être au théâtre, où chaque scène réserve son lot de surprises oscillant entre une douce ironie et un côté plus sentimental.
À travers ces personnages où chacun joue sa petite comédie, tantôt avec sérieux mais très vite rattrapée par une douce folie on découvre les blessures humaines, les espoirs, les rêves, tout ce qui nous amène parfois à nous éloigner, nous perdre pour enfin retrouver le chemin débarrasser enfin de certains poids.
Une belle aventure livresque , c’est “ Ce qui arrive la nuit ” lorsqu’on se laisse envoûter par la plume élégante de Peter Cameron.
Un roman qui pourrait bien inspirer Woody Allen s’il était un jour en manque d’inspiration.
C’est publié chez Christian Bourgois, et c’est à découvrir très vite.
Pour info :
Né en 1959 dans le New Jersey, Peter Cameron est un romancier et nouvelliste américain. Il est notamment l’auteur de Week-end (Rivages, 1995, trad. Suzanne Mayoux), Andorra (Rivages, 2000, trad. Suzanne Mayoux) ou encore Là-bas (Rivages, 2003, trad. Suzanne Mayoux), adapté au cinéma en 2009 par James Ivory sous le titre The City of Your Final Destination.
Décidément le sujet des trains inspire beaucoup d’auteurs ….. 🙂
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C’est juste le début du voyage ensuite les scènes s’enchaînent à l’hôtel.
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