Janvier noir d’Alan Parks aux Éditions Rivages
Traduit de l’anglais (Écosse) par Olivier Deparis
” Ce n’était pas un hasard si Nairn l’avait fait venir ici, l’avait prévenu pour Lorna Skirving. Il ne lui restait plus qu’à découvrir pourquoi. “
1er janvier 1973
McCoy, inspecteur de police de Glasgow se rend à la prison où l’attend un détenu qui désire lui parler. C’est lors de ce rendez-vous particulier qu’il apprend que le lendemain, une femme prénommée Lorna va se faire descendre. Nairn, le détenu, demande à l’inspecteur d’empêcher ce meurtre.
2 janvier 1973
Malgré son intervention, McCoy ne va pas pouvoir empêcher le pire moment de sa journée.
« Le gamin lui sourit, comme pas tout à fait là. Son regard était vide, loin. Il tint le pistolet devant lui, le contempla. Des flocons qui s’étaient amassés dans ses cheveux fondaient et coulaient sur son visage. Il s’essuya les yeux et sourit à nouveau. McCoy comprit alors ce qu’il allait faire.
Il s’élança, ses semelles en quête d’adhérence sur le sol glissant. Il lui restait quelques foulées à parcourir lorsque le gamin mît le canon contre sa tempe. Il le suppliait d’arrêter, il l’avait presque rejoint lorsqu’il le vit fermer les yeux et presser la détente. “
McCoy se retrouve à présent avec un meurtre et un suicide sur les bras, sans oublier Wattie, un jeune adjoint qu’on lui a imposé. Il va tenter d’éclaircir cette sombre histoire.
Chaque jour de janvier va se teinter de noirceur à l’image de Glasgow.
” Plus tard, les flics ayant travaillé sur Janvier noir expliqueraient aux jeunes qu’ils n’imaginaient pas ce que cela avait été. Cinq victimes en une semaine. Au pub, désormais retraités et bedonnants, poussés à la boisson par le désœuvrement, ils évoquaient leurs souvenirs (…) Les jeunes hocheraient la tête en souriant (…) ils se diraient : « Ça n’a pas pu être aussi méchant. » Ils se trompaient. “
Ce que j’en dis :
La particularité des romans noirs c’est principalement leurs atmosphères, l’ambiance sinistre qui s’en dégage.
Ici à Glasgow, il est difficile de dissimuler la pauvreté, la misère, la corruption et la faible espérance de vie face à la violence des gangs et à la drogue qui circule.
La beauté de cette ville cachait une prospérité qui s’appuyait sur la mort.
Alan Park dépeint à merveille toute la noirceur de Glasgow, avec des personnages qui ne manquent pas de profondeur.
On y fait la connaissance de McCoy, un écorché plutôt rebelle à la hiérarchie que l’on retrouvera prochainement pour de nouvelles enquêtes.
Janvier noir est un roman noir de bonne facture, limpide et fluide avec un personnage non démuni d’humanité, dans un univers glauque.
Une belle balade sordide et poisseuse dans le Glasgow des années 70.
Un auteur prometteur que je suivrai de près.
Alan Parks est né en Écosse et a fait ses études à l’université de Glasgow. Après avoir travaillé dans l’univers de la musique, il se tourne vers l’écriture. Janvier noir est son premier roman, publié en Écosse par le prestigieux éditeur Canongate. Il a prévu un cycle de 12 romans qui retraceront l’histoire criminelle récente de Glasgow. Son premier roman, Bloody January, est publié en France par Payot Rivages.
Je remercie les Éditions Rivages pour cette belle balade écossaise.
C’est vrai, on ne rappelle pas assez souvent que la particularité des romans noirs c’est avant tout le côté social ! J’ai déjà vu des lecteurs/trices considérer des thriller un peu gore comme des « romans noirs » ! Maintenant, lire un roman nommé « janvier » en août, c’est pas super ! PTDR
J’aimeAimé par 1 personne
Tu chipotes, t’auras un peu de fraîcheur au moins 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Là, je vais mourir !! 😆
J’aimeJ’aime