Un intrus de Charles Beaumont aux éditions Belfond, collection Vintage
Traduit de l’américain par Jean-Jacques Villard
Préface de Roger Corman, traduite de l’américain par Michael Belano
« Ma’ame, je voudrais savoir si vous avez des enfants à l’École supérieur ? » J’ai répondu oui, une fille. Alors il a dit : « J’aimerais savoir ce que vous pensez de voir votre enfant dans la même école qu’un tas de nègres, peut-être dans la même classe. » (…) – Il à demandé si j’étais prête à travailler pour l’empêcher. (…) – Naturellement, ai-je répondu, mais que peut-on faire ? « Énormément », a-t-il déclaré.
À Caxton, une petite ville sudiste des États-Unis, les habitants sont un peu perturbés par l’annonce de la Cour suprême qui vient de tomber. Nous sommes en 1954, la ségrégation dans les écoles publiques vient d’être déclarée anticonstitutionnelle .
Malgré l’étonnement et l’agacement que cette nouvelle suscite, on laisse faire.
(…) nous avons usé de toutes les ficelles, mais cela n’a servi à rien. Les nègres fréquenteront l’école à dater de demain, autant se faire toute suite à cette idée.
Mais un intrus vient de débarquer et s’oppose ouvertement à cette décision. Tel un ver dans le fruit, il va tenter de répandre son fiel raciste, pourrir l’ambiance et semer la haine sur son passage.
« Vous êtes l’éprouvette du pays, son cobaye ! C’est pour cela je dis que vous avez entre vos mains non seulement l’avenir de Caxton, mais celui de l’AMÉRIQUE. »
La population s’inquiète.
” Ce soir,se dit-il, c’était le début. Une guerre va se déclarer dans ma ville, et je ne sais même pas de quel côté je suis. “
Ce que j’en dis :
Les éditions Belfond nous offre l’occasion de redécouvrir une pépite de la littérature américaine grâce à cette réédition dans leur collection Vintage.
À travers ce roman « Politique » doté d’une conscience sociale, on se retrouve au cœur d’une page d’Histoire. Un récit passionnant qui allie suspense et fait historique dans une atmosphère plutôt sombre et inquiétante. Une belle plume assez puissante pour une histoire déchirante. Manipulation psychologique, intolérance, violence, racisme, autant de sujets abordés avec précision dans ce roman engagé qui réveille les âmes.
Même plus de cinquante ans après, le racisme et les préjugés n’ont pas disparu, ce qui rend ce roman encore plus pertinent. Un livre qui devrait à mon avis figurer au programme dès le collège.
Un Vintage noir coup-de-poing paru aux États-Unis en 1959, adapté au cinéma par Roger Corman en 1962.
Né Charles Leroy Nutt à Chicago en 1929, Beaumont a très vite abandonné le lycée et multiplie les petits boulots avant de se consacrer à l’écriture. C’est en 1950 qu’il vend une de ses histoires au magazine Amazing stories, une étape décisive sur la route du succès. En 1954, son récit Black Country est la première œuvre de fiction à paraître dans le journal Playboy. Beaumont collabore fréquemment avec le magazine et publie de nombreuses nouvelles dans différents périodiques grand public comme Esquire, ou dans des publications de sciences-fiction et de fantasy.
L’univers télévisuel est son second domaine de prédilection, il est notamment scénariste pour la série The Twilight Zone ( la Quatrième dimension), et collaboreactivement avec Roger Corman pour lequel il écrit les scénarios de L’Enterré vivant, La Malédiction d’Arkham, Le Masque de la mort rouge…
Atteint du syndrome de Werner, maladie caractérisée par un vieillissement précoce, Charles Beaumont meurt très jeune, à 38 ans, en Californie.
Je remercie les Éditions Belfond pour cette réédition historique passionnante.
Lui, je le veux de suite !! Inscrit direct sur ma liste 😉 Le sujet m’intéresse énormément.
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Je m’en doutais 😉
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Je vois que mon comm est tout de même passé, parce que ce matin, rien ne fonctionnait et ton site me disait qu’il ne s’était pas inscrit… 😛
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On m’a encore bloqué dernièrement, j’ai du effacer une Chronique et republier après déblocage pour que la Chronique soit visible…ça me saoul…
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