“ Jaune soufre ”

Jaune soufre de Jacques Bablon aux Éditions Jigal

“ Lui devait mourir parce que c’était une ordure, c’était juste ça. “

Et ce fût chose faite l’ordure mourut et Rafa naquit ce jour béni.

 » – J’ai quelque chose d’important à vous dire…une mauvaise nouvelle à vous ann…

– Et pas une bonne ? Souvent les : j’ai une mauvaise nouvelle et une bonne à vous annoncer, on commence par…

– Votre père est mort

– Ben voilà… Et la bonne c’est que je m’en tape. ”

Apparemment cette ordure ne manquera à personne, ni même à ses enfants dont Marisa, une nana forte tête.

Les années ont passé et Rafa se retrouve avec un paquet de diplômes en poche et pourtant, c’est de petits boulots dont il devra se contenter, les temps sont durs. Mais s’il veut son indépendance et quitter sa mère un peu excessive il n’a pas le choix.

 » Il fait plus que jour, c’est le matin. Ça grouille de gens, il y a des feuilles aux arbres, la trace d’un avion dans le ciel, c’est reparti ! ”

Warren, cherche Marisa sa sœur, qu’il n’a jamais rencontré. Les retrouvailles s’avèrent compliquées. La vie n’est pas un conte de fée.

“ (…) l’adresse ne peut plus être la bonne parce que la première chose que doivent faire les gens quand ils arrivent ici, c’est tout ce qu’ils peuvent pour se tirer.  »

Quatre acteurs principaux pour une histoire aux effets très spéciaux.

Tout s’enchaîne à merveille à travers un rythme déchaîné, une véritable course-poursuite. Les gentils contre les méchants, le bien contre le mal, la vie contre la mort. Les coups s’enchaînent et laissent les bleus sur le carreau.

“ Ce n’est pas parce qu’on est innocent qu’on n’est pas coupable. ”

Mauvais karma, mauvais choix, mauvaise rencontre, un coup pour rien, passe, perd et gagne, très peu. Les fruits pourris ne tombent jamais loin de l’arbre.

En attendant si les histoires se créent, un style pareil ça ne s’invente pas. C’est direct, précis, avec autant de phrases chocs que de coups dans la tronche. C’est violent, brutal et même parfois un peu barge, le parfait reflet de ce monde de voyous. L’auteur fascine avec son intrigue, charme avec ses personnages, percute avec son style, un genre particulier qui devrait plaire à tous les amoureux du polar hors norme.

C’est du noir stylé, déjanté, décalé, tout en finesse, différent, surprenant et on ne peut plus réjouissant.

Une bien belle découverte, un auteur à suivre indiscutablement.

Jacques Bablon est né à Paris. Il passe son enfance dans le 93 à taper dans un ballon sur le terrain vague d’à côté. Ado, il décide de devenir guitariste et de chanter du Dylan pour draguer les filles. Mais ayant peu de succès il préfère s’offrir des disques. Plus tard, l’exaltation artistique lui tombe dessus grâce à la peinture. Il deviendra professeur à l’École supérieure des arts appliqués Duperré. Parallèlement il publie des BD et devient scénariste dialoguiste de courts et longs métrages. Et démarre ensuite sa carrière d’écrivain.

De Trait bleu à Rouge écarlate, en passant par Nu couché sur fond vert, Jacques Bablon a créé un genre hors norme et décalé. Son style, direct, sec, urgent, ses intrigues mêlant peur, mort et amour, la sensibilité, la finesse de ses personnages transforment ses romans en véritables pépites de littérature noire.

Des romans noirs à découvrir d’urgence.

Je remercie Jimmy dès Éditions Jigal pour ce roman noir hallucinant..

3 réflexions sur ““ Jaune soufre ”

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