Dans la chaleur de l’été de Vanessa Lafaye aux Éditions Pocket
Traduit de l’anglais par Laurence Videloup
» Le barbecue en l’honneur du 4-juillet était le point d’orgue de la vie sociale de Heron Key, la seule fête à laquelle les Noirs pouvaient assister, du côté de la plage qui leur était réservé, bien sûr, mais lorsque le feu d’artifice commençait, personne ne pouvait séparer le ciel. »
Henry est de retour après dix-huit ans et hélas rien n’a changé. Les Blancs d’un côté et les Noirs de l’autre comme sur un jeu d’échecs, mais ici l’avantage est toujours pour les Blancs. La ségrégation est toujours aussi présente et aussi violente.
Henry est un vétéran, il a connu l’enfer des tranchées en France et des années d’errance en Europe. Et maintenant, il se retrouve parqué avec ses compères dans un camp insalubre.
» Et aujourd’hui, cette insulte finale : on le condamnait à vivre en enfer, ou presque, relégués dans un endroit paumé, où le pays pouvait oublier ce qu’il leur devait. »
Missy non plus plus n’a pas changé en l’attendant. Toujours différente, mais plus belle et plus cultivée malgré sa couleur de peau.
» Petite elle avait déjà peu d’amis. Parce qu’elle préférait les livres aux jeux dans les marais, les gamins du coin la trouvaient coincée. Aujourd’hui Missy avait toutes les chances de finir vieille fille. Trop intelligente pour les gars d’ici, trop fière pour jouer l’innocente. »
Selma attendait ce retour également, mais bien davantage. Henry avait des comptes à lui rendre mais pour l’instant, elle était tout simplement heureuse de l’avoir retrouvé.
Quand il se retrouva en mauvaise posture après la soirée du 4-juillet, sa couleur de peau faisant de lui un coupable idéal, en plus des rumeurs qui circulent dans la communauté, il put toujours compter sur Missy et Selma. Mais l’agression de cette femme blanche échauffe les esprits sous ce soleil de plomb et les tensions ne cessent de monter entre les Blancs et les Noirs.
» Plein de gens, y sont prêts à croire un mensonge, si ça répond à un besoin. »
Un ouragan se prépare, lui seul ne fera aucune différence à la couleur de peau pour donner la mort sur son passage…
Vanessa Lafaye nous offre à travers ce premier roman un récit terriblement poignant, d’une force égale à cet ouragan qui l’accompagne. À travers ses mots bouleversants, on partage la douleur de ces hommes et ces femmes déjà tant meurtris. Un combat de plus les attend quand les éléments se déchaînent.
Une histoire inspirée de faits réels qui ont marqué l’auteure, où elle honore ici leurs mémoires.
Un roman passionnant, brûlant de réalisme, où l’amour l’emporte sur la haine malgré tout.
Plein d’humanité, de sensibilité, tel un bon blues qui t’écorche le cœur, et te tire les larmes.
S’adresse à tous ceux qui se révoltent contre les injustices, à tous ceux qui aiment être remués, bouleversés. À tous les amoureux de la littérature américaine qui aiment les récits authentiques forts en émotions.
Une nouvelle plume américaine qui rejoint mes coups de cœur dans la même veine que » la couleur des sentiments » de Kathryn Stockett, » La colline aux esclaves » de Kathleen Grissom , » En attendant Babylone » d’Amanda Boyden.
Née en Floride à Tallahassee, Vanessa Lafaye a étudié en Caroline du Nord, puis à Paris. Elle s’installe finalement en Angleterre avec son époux et leurs enfants. Après avoir travaillé dans l’édition d’ouvrages académiques à Oxford, elle se consacre désormais à l’écriture et au chant – elle dirige la chorale de sa ville de Malborough. Dans la chaleur de l’été ( Belfond, 2016) est son premier roman.
Je t’ai déjà dit que je le voulais ?? 😀
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Celui-ci Aussi ? 😂😂
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